Une semaine plus tard-
- tu sais pourquoi le patron nous a convoqués ?
- et pourquoi je le saurais ? rétorqua Belto à Blade. Apres tout, celui qui lui lèche les bottes c’est toi !
- Une autre remarque de ce genre et je t’envoie tenir compagnie a Connor le menaça Blade en lui lançant un regard assassin.
Belto ricana et fit les cent pas en regardant autour de lui d’un air admiratif. Ils se trouvaient dans la bibliothèque. Pièce spacieuse, éclairée d’un ravissant lustre en cristal, avec des rayonnages chargés d’encyclopédies, de manuels politique, économique, et d’autres livres divers, disposés sur des étagères en bois exporté de la Suisse, accrochés au mur peint en orange. Le bureau, placé face à la porte-fenêtre qui donnait une vue splendide du jardin, était imposant et respirait le luxe et l’autorité. Belto regarda Blade aller s’installer derrière le bureau du patron, sur le fauteuil de cuir brun. Blade lui adressa un clin d’œil et posa ses pieds sur un coin du bureau.
Et dire que Vladimir et Connor étaient morts pour le laisser seul avec ce cretin qui avait la folie des grandeurs !
Sergio Belucci les avait convoqué ce soir mais il ne savait pas pourquoi. Cela avait peut-être un rapport avec sa fille ? Si ce flic n’avait pas changé de véhicule, il l’aurait déjà localisé et cette affaire serait derrière lui. Blade lui, s’en foutait pas mal, avec ses « oui patron », « vous désirez patron », « tout de suite patron »…connard va !
- Blade, je ne pense pas que ton boss apprécierait de te voir poser ton cul miséreux sur son luxueux fauteuil dit-il les mains derrière le dos.
- Tu sais quel est ton problème Belto ?
- Dis-le-moi cher ami.
- Tu vises la médiocrité, lâcha-t-il sarcastique en descendant les jambes pour appuyer ses coudes sur le bureau.
- Voyez-vous ca !
- Tout à fait ! moi je vise haut. Lorsque le patron me donnera ma promotion, et je sais qu’il me la donnera, je m’achèterai une maison aussi grande que celle-ci.
- Sans blagues ! se moqua Belto.
- J’ai des économies de côté tu sais. Et lorsque je serai installé dans ma belle villa, toi, tu seras soit en prison, soit en train de jouer au serveur dans un resto miteux.
Il offrit 'a Belto un sourire qui n’avait rien d’amical. Belto lui rendit son sourire.
-Et si, mon cher Blade, l’inverse se produisait ? Car nous savons tous les deux que ta capacité de réflexion est aussi minime que ta capacité à comprendre clairement l’hypocrisie dont tes pairs t’entourent. Alors Blade, tu seras serveur dans un Mac Do, alors que moi, je rierai de toi, installé confortablement dans un fauteuil semblable a celui-ci.
Belto ponctua ses paroles d’un sourire éclatant.
- Alors Blade, vire tes fesses de l'a avant que le patron n’arrive.
- Vous devriez écouter votre ami Blade dit calmement Sergio en entrant dans la pièce. Vous devriez cesser d’envahir ainsi mon espace.
Blade se leva d’un bond et contourna à la hâte le bureau, furieux de s’être laissé prendre.
- oui patron. Pardon patron s’excusa-t-il.