chapitre 9

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James sortit de la salle de bains et gagna sa chambre. Il enfila un pantalon de pyjama et une chemisette grise. Pieds nus, il quitta la pièce et se dirigea vers la cuisine pour se servir un verre de lait. A son passage devant le salon, la lumière s’alluma soudain. Un homme était assis sur le fauteuil près de la lampe. Un homme qu’il ne connaissait que trop bien pour avoir enquêté sur lui.

-          Monsieur Belucci ?

-          Content que vous m’ayez reconnu répondit Sergio.

Confortablement installé dans un fauteuil en cuir brun, un cigare cubain calé entre son index et son majeur, vêtu d’un smoking blanc bien coupé et de chaussures italiennes, Sergio regardait le garçon haut et svelte debout devant lui avec le calme de celui qui sait obtenir ce qu’il désir en un claquement de doigts. Ce garçon était informaticien. Les ordinateurs étaient son domaine. Mais il était aussi une commère, et le commérage était une faiblesse que Sergio allait se faire le devoir de corriger.

-          Que voulez-vous ? demanda le garçon en regardant autour de lui d’un air inquiet.

-          Ne vous en faites pas. Je suis venu en ami.

-          En ami ? menteur. Où sont vos gorilles Belucci ?

-          Asseyez-vous mon petit. Nous avons à parler tous les deux.

D’un pas nonchalant, James s’approcha et s’assit sur le fauteuil face à Belucci.

-          Que voulez-vous ?

-          Votre partenaire…Lespinasse, où est-il ? demanda Sergio.

-          Gaël ? pourquoi voulez-vous le voir ? s’étonna James.

-          Parce que, comme vous le savez, ma fille adorée a disparue. Et je veux la retrouver. Votre inutile de chef ne fait rien en ce sens. J’ai des…amis qui m’ont signalé le détective Lespinasse comme étant l’un des meilleurs et, j’aimerais pouvoir le joindre pour lui faire part de ma requête.

-          Je vois, fit James en soupirant.

-          Alors ? où est-il ?

-          Il a quitté la ville.

-          Ca je le sais. Ce que je ne sais pas c’est l’endroit exact où il se cache.

-          Gaël ne se cache pas. Il est en vacances.

-          Ce n’est pas ce que je vous ai demandé ! s’impatienta Sergio.

-          Et pourquoi vous venez me voir moi plutôt que de demander  cette information au chef ?

Sergio grinça des dents. Ce petit imbécile faisait exprès de jouer avec ses nerfs. Et lui n’était pas du genre patient. Avec un sourire suave, Sergio sortit de son portefeuille une épaisse liasse de billets verts qu’il posa sur la table basse qui les séparait. Il eut le plaisir de voir scintiller de convoitise les yeux verts de son interlocuteur. Ah ! L’argent ! Fruit béni des dieux !

-          Avec cet argent, vous pourrez vous payer un nouvel appartement, acheter une vraie bague de fiançailles à votre dulcinée, vous payer une nouvelle auto…il y a là 20 000$

James se passa la langue sur les lèvres. Cet argent pourrait tant lui servir ! Il songea à Sofia, sa fiancée. Elle ne restait jamais dormir avec lui à cause du trajet extrêmement long qu’elle ferait pour se rendre à son boulot. En plus, elle trouvait les lieux trop petits. Pourtant, l’appartement était assez grand pour deux. Il lui avait promis il y a trois mois de cela une bague de fiançailles. Sa copine était une superbe blonde qui ressemblait à un mannequin, et elle avait des gouts de luxe sur tout. Alors, il faisait son possible pour la combler du mieux qu’il le pouvait. Il ne voulait pas la perdre. Il y avait tant de mecs qui lui faisaient la cour ! Mais elle les repoussait en leur assurant qu’elle était déjà prise. Quelle plus belle preuve d’amour que celle-ci ? Elle pourrait avoir toute la richesse qu’elle voulait, mais elle restait quand même avec lui. Elle était si belle ! Elle méritait de vivre comme  une reine !  Il imagina le plaisir qu’elle aurait dans les yeux lorsqu’il lui passerait au doigt un anneau scintillant. Il pourrait également changer sa vieille jeep contre une Ferrari ou une Mercedes.

Le masque du mensongeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant