chapitre 14

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Gaël ouvrit la porte et pressa l’interrupteur. Une lumière vive et claire se répandit du séjour au salon. Gaël posa son sac sur le sol et s’avança vers le grand escalier qu’il monta lentement.

Restée en retrait, Rafaella regarda autour d’elle avec curiosité. Elle entra dans le salon à pas hésitants. Tous les meubles étaient recouverts de draps blancs, et au-dessus de la cheminée se trouvait un portrait de famille représentant un homme roux aux yeux bleus en smoking ; une femme brune aux yeux verts vêtue d’une robe de cocktail rose ; et entre eux deux, un petit garçon exhibait fièrement son appareil dentaire dans un costume qui lui seyait à ravir. Cet enfant était la réplique miniature de Gaël.

-          Rafaella ! vous venez oui ou non ? lui cria-t-il du premier étage.

-          J’arrive !

Elle quitta précipitamment la pièce et le rejoignit à l’étage, dans la première chambre, dans laquelle elle le trouva nu, un bandage entourant son épaule blessée. Pieds nus, il sortait du coton d’une trousse de soins. Sans lever la tête, il lui dit :

-          Approchez.

Elle s’exécuta et s’avança dans la pièce. La chambre était peinte en rouge vin, avec des meubles et un grand lit recouvert d’un drap doré. Et au-dessus de ce lit, un portrait du couple vu en bas était accroché au mur.

Gaël la fit passer devant lui et la fit s’asseoir sur le lit ; elle se retrouva alors avec les yeux sur son abdomen plat et musclé. Il s’accroupit devant elle et se mit à tamponner sa blessure.

-          Aie ! cria-t-elle.

-          Ce n’est qu’une blessure superficielle, la rassura-t-il.

-          Et la vôtre ? vous allez bien ? s’enquit-elle en touchant doucement le bandage.

-          J’ai un peu mal avoua-t-il en faisant la grimace. Mais le couteau n’a pas entaillé profondément la chair…ca cicatrisera vite.

Il lui mit un pansement sur la cuisse et leva les yeux vers elle.

-          Ce sont vos parents sur la photo ? demanda-t-elle.

-          Oui.

-          Et…où sont-ils ?

-          Ils sont morts. Tués par balles lors d’un hold-up répondit-il d’une traite.

-          J’en suis navrée souffla Rafaella.

Gaël se releva sans rien dire et lui tourna le dos pour aller remettre la boite de soins dans le placard de la salle de bains.

-          Cette maison est la leur dit-il en revenant.

-          Elle est très belle…et très grande commenta-t-elle. Elle laisse supposer que vous avez mené une jeunesse…aisée.

-          Ca a été le cas, confirma-t-il.

-          Votre vocation pour être policier provient du décès de vos parents ?

-          …le droit m’a toujours attiré, la justice et toutes ses facettes. La mort de mes parents n’a fait que me renforcer dans ce choix qui est le mien. Au lieu de devenir avocat, j’ai préféré entrer à l’académie de police. Il m’arrive également de…

Gaël s’interrompit soudain, se rendant compte qu’il se dévoilait autant  pour la première fois depuis la mort de Vanessa. Cette constatation le fit frissonner. Elle était assise, là, tout près, et le regardait de ses grands yeux de poupée en souriant. Rien qu’à porter le regard sur ses longues jambes galbées, il avait envie de la dévorer toute crue ! il se secoua mentalement et se força à sourire.

-          Je vais me doucher…après vous pourrez y aller ok ?

Elle sourit et hocha la tête.

Lorsque Gaël revint dans la chambre, Rafaella était endormie, allongée en travers du lit sur le dos. Gaël s’appuya au chambranle de la porte et se mit à la regarder. Qu’elle était belle dans son sommeil !

Le masque du mensongeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant