chapitre 10

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Sergio plongea son regard perçant dans celui, déterminé, de ses hommes. Ses quatre gardes-du-corps qu’il comptait lâcher aux trousses de Gaël tels des chiens de chasse. Vêtus de leur smoking noir de bonne coupe, leur Colt 45 placé dans l’étui contre leurs hanches, leurs chaussures italiennes bien cirées, les hommes de main de Sergio Belucci respiraient la classe, la détermination et la crainte.

Il y avait Belto. Grand, blond, une oreille percée, un nez crochu suite à une bagarre dans un bar, il avai été arrêté pour hold-up dans une banque du New Jersey et pour vols de voitures.

Puis, il y avait Vladimir Nicolaï, un allemand qui s’y connaissait en technique d’armement pour avoir passé. Il avait épousé une prostituée du Penthouse avec qui il avait un garçon de trois ans.

Venait ensuite Connor. Un bellâtre à la beauté sombre. Aussi doué au lit qu’au lancé de couteaux. Il n’avait jamais fait de prison, trop malin pour se laisser prendre alors qu’il avait dérobé à des femmes vieilles ou mariées, bijoux et argent, en usant de son charme et de ses compétences sexuelles.

Et enfin, il y avait Blade. Taille moyenne, baraqué, brun, arrêté pour vols à l’étalage, coups et blessures, et meurtre pour avoir sauvagement sodomisé et frappé une pute de Harlem qui en était morte.

Sergio darda sur eux un regard froid, captant leur attention, sentant monter en eux la tension qu’il désirait faire sentir.

-          J’espère que vous avez mémorisé l’adresse que je vous ai donnée…je vous ordonne de retrouver ma fille aujourd’hui même. Quant à ce fils de pute qui la garde prisonnière, tabassez-le  autant de fois que nécessaire…mais ramenez-le moi en vie que je lui fasse passer l’envie de s’attaquer à plus fort que lui.

Avec un sourire carnassier, il se mit à faire tourner son stylo entre ses doigts. Puis, voyant que les quatre hommes le fixaient sans rien dire, il hurla :

-          Que faites-vous encore ici ? mettez-vous au boulot !

Resté seul, Sergio se mit à penser à tout ce qui s’était passé suite au décès de sa chère épouse. Il avait élevé sa petite Rafella, il lui avait fait des tresses, il l’avait bercé pour l’endormir, il l’avait toujours protégé contre le monde extérieur. Ses envies de meurtre s’étaient développées lorsqu’un soir un adolescent avait essayé d’abuser sexuellement de sa fille. Elle était arrivée à la maison en larmes et lui avait tout raconté. Le garçon n’était pas arrivé à conclure, trop soûl pour pouvoir faire quoi que ce soit. Par contre, il avait réussi à perturber sa fille alors âgée de 15 ans. Alors, il lui avait fait payer le fait d’être venu au monde. Belto avait kidnappé le jeune homme âgé de 19 ans ; et lui l’avait exécuté devant ses hommes, lentement, doucement…ca avait été le premier meurtre qu’il commettait sans revolver ; et le plaisir qu’il en avait tiré était le plus puissant des aphrodisiaques.

Il n’avait plus touché à un couteau après, laissant à ses hommes le soin de se débarrasser des éléments gênants qui nuisaient à la bonne marche du commerce.

Mais hier soir, lorsque ce blanc-bec l’avait insulté, il avait senti cette envie irrésistible de tuer monter en lui. La même que lorsqu’il avait tué la femme de ce petit policier qui avait tiré sur son frère, provocant ainsi sa mort. Il ne savait pas bien pourquoi mais il prenait goût au sang, aux cris, aux gémissements qui, d’une certaine manière l’excitaient sexuellement. Il prenait plaisir à voir souffrir ses victimes. Et hier, pris d’une brusque montée d’adrénaline, augmentant son plaisir, il l’avait embrassé, mettant dans ses baisers plaisir, rage et ardeur. Il ne se formalisait pas de l’incongruité de la chose. Il n’était ni gay, ni bissexuel. C’était juste arrivé comme ca…dans le feu de l’action.

Le masque du mensongeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant