chapitre 4

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Rafaella froissait plus qu’elle ne tenait le bouquet de roses rose entres ses mains. Mais que faisait-elle ici ? se demandait-elle.

Debout sur des talons hauts, vêtue d’une coûteuse robe de mariée beige en soie et en dentelles, commandée en Espagne, son visage savamment maquillé, la future mariée suppliait en silence que le cil lui envoie une aide afin que ce mariage n’ait pas lieu. Elle était bouleversée.

Mais qu’est-ce qu’elle faisait ici, dans cette église, vêtue de cette robe de Cendrillon, pour épouser Christopher ? Seigneur ! Elle avait chaud. Elle avait froid. Elle avait envie de rire et de pleurer. Toutes ces contradictions la rendaient nerveuse.

-          Ma chérie ! s’exclama son père. Je suis si heureuse que tu te maries enfin !

Rafaella adressa un sourire crispé à son père qui fleurait bon le cigare.

La porte de l’église s’ouvrit, et, lentement, les demoiselles d’honneur descendirent l’allée de la sculpturale maison de Dieu.

-          Je reviens ma chérie, lui dit son père en faisant mine de s’éloigner.

-          Papa ! ne me laisse pas seule ! supplia-t-elle d’’une voix rendue aigue par le stress.

-          Du calme ma princesse sourit-il. Je reviendrai avant que tes 20 superbes demoiselles d’honneur n’aient fini de défiler ! plaisanta-t-il en s’éloignant.

Sa respiration se faisait saccadée. On aurait dit une asthmatique ! où était donc ce miracle divin qu’elle attendait tant ?

La quinzième demoiselle d’honneur entra.

Seigneur ! Où donc était son père ? Et dire que c’était pour lui qu’elle faisait tout ca ! Elle s’était rendu compte de la solitude de son père. Il l’avait élevée seul, négligeant sa vie amoureuse pour elle, lui offrant une bonne éducation et tout ce qu’elle désirait…elle lui devait bien quelque chose pour tout cet amour qu’il lui avait prodigué. Quoi de mieux que d’égayer la fin de ses jours avec un petit-fils ?

Mais en ce moment, elle se demandait vraiment si elle devait sacrifier sa vie à ce point pour faire plaisir à son père. Elle n’était pas prête. Elle ne voulait pas épouser Christopher.

Et elle lui en voulait vraiment pour avoir voulu faire les choses en grand, en décorant luxueusement l’église, en commandant personnellement sa robe de mariée, en invitant des photographes et des journalistes au mariage, et en payant 20 foutues mannequins pour jouer le rôle de demoiselles d’honneur ! C’était certes joli, mais beaucoup trop tape-à-l’œil au goût de Rafaella.

La vingtième demoiselle entra. La jeune femme sentit qu’elle allait s’évanouir.

Soudain, une main surgie de nulle part s’abattit sur son nez et sa bouche. Le chloroforme émanant de la gaze lui donna le vertige. Tout autour d’elle tournait. Rafaella eut la sensation d’être soulevée de terre avant de perdre connaissance.

XXX

Lorsque Rafaella tenta d’ouvrir les yeux, elle n’y parvint pas. Tout était noir. Elle avait quelque chose qui lui cachait la vue. Elle essaya de bouger mais ne put pas. Ses bras et ses jambes étaient écartés. Elle reposait sur un matelas confortable, mais le fait que sa vue était obscurcie la gênait. Etait-ce une blague ou avait-elle été réellement kidnappée ? le simple fait d’envisager cette possibilité lui donnait des sueurs froides. Pourtant, en entendant un bruit de pas autour d’elle, c’est d’une voix claire et nette qu’elle demanda :

-          Qui est là ?

Aucune réponse.

-          Qui est là ? répéta-t-elle.

Le masque du mensongeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant