chapitre 26

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Blade porta sa cigarette à ses lèvres et souffla. Il regarda distraitement la fumée s’élever devant ses yeux, puis se dissiper dans l’air.

Rafaella passa à cet instant dans le couloir menant à la bibliothèque. Elle marchait à pas mesurés, la tête haute, ses longs cheveux ondulant sur son dos. Blade la vit et la siffla :

-          Psst! Signorina !

Rafaella se tourna et le regarda de haut.

-          Oui ?

Blade sourit et s’approcha d’elle, la reluquant sans vergogne, se passant la langue sur les lèvres. Rafaella réprima un frisson de dégoût. Ce Blade ne lui avait jamais plu. Il n’était pas laid, mais c’était un homme grossier, sauvage, rusé et lèche-cul !

-          Vous savez, j’ai toujours cru, qu’entre vous et moi, il n’y aurait jamais aucun espoir…mais il semblerait que je me sois trompé.

Il ricana lorsque Rafaella le toisa

-          Oh non ! Ne me regardez pas avec ces yeux-là. Vous êtes riche, vous faites semblant de mépriser ceux qui vous sont…inférieurs, vos employés…mais tout cela n’’est qu’une façade. En réalité, vous êtes la fille d’un…colon, qui rêve d’être prise par un esclave…comme moi susurra-t-il en lui caressant la joue.

-          Ne me touchez pas ! lui cria Rafaella en le repoussant.

-          Tout doux ma tigresse ! je ne veux que ton bonheur. Tu sais ? je pourrais te satisfaire autant, sinon plus que ton petit policier. Comment s’appelle-t-il déjà ?...ah, oui ! Gaël Lespinasse !

-          Je ne vois pas de quoi vous parlez.

-          Ha ! ha ! ricana Blade. Me prends pas pour un con ma chatte, je sais tout. Tout, tout, tout ! chantonna-t-il en riant. Et que dirais ton cher papa s’il apprenait que sa chère princesse est l’amante du p’tit flic, et qu’elle veut le faire couler ?

Rafaella croisa les bras sous sa poitrine et regarda l’ignoble individu avec dégoût. Cette ordure lui faisait du chantage ? Non mais quel toupet !

-          Tu sais, poursuivit Blade en lui tournant autour, si tu es « gentille » avec moi, ton père ne saura jamais rien. Mais après tout, qu’est-ce que ce petit flic a de plus que moi ?...rien ! je t’assure, je suis bien meilleur que lui.

-          Sale porc !

-          Evite les gros mots ma biche ! j’ai des preuves de tes…relations peu formelles avec Lespinasse.

-          Mensonges !

-          Oh non ma colombe ! je dis toujours la vérité !

Il la prit par la taille et l’attira brusquement contre lui.

-          Allez ma tigresse ! tu sais que je vaux plus que Lespinasse. Si tu ne veux pas que ton papa te punisse, tu vas devoir être un peu plus adorable avec moi.

Rafaella se débattit et réussit à se dégager. Elle le gifla avec fureur et cria :

-          Espèce de cafard immonde ! jamais, tu m’entends ? jamais je ne serai à toi ! Gaël a plus de valeur qu’un vulgaire chien de ta race ! tes folies de grandeur, et tes soi-disant preuves, tu peux te les garder !

-          Fais gaffe à ce que tu di ma biche, le menaça Blade.

-          Non toi fais gaffe à ce que tu dis. Tu n’es qu’un employé, et en tant que tel, tu n’as aucun droit de me traiter avec la familiarité dont tu fais preuve. Ton rôle, Blade, est d’obéir, non d’exiger ! alors, tu t’avises de me parler encore sur ce ton, et je me ferai une joie de te salir aux yeux de mon père qui déjà te méprises ! il te fera regretter de m’avoir fait des avances ; et je serai en première loge pour assister à ta chute ! Blade, tu n’es qu’un petit chien bourré de tiques. Tu n’es rien, tu n’as jamais rien signifié, et tu ne seras « jamais » quelqu’un !

Le masque du mensongeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant