chapitre 18

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Nu, allongé sur le dos, Sergio regarda Poppy se mouvoir au-dessus de lui au gré de l’’excitationqui l’habitait. Il tira une bouffée du cigare qu’il avait entre les doigts et contempla la magnifique créature  aux cheveux de feu qui gémissait en rejetant la tête en arrière.

Impassible, Sergio regarda sa maitresse prendre son pied avant de retomber sur son torse, épuisée.

-          Amour ? l’appela-t-elle quelques secondes plus tard en roulant sur le côté.

-          Mhm ?

-          Pourquoi ai-je l’impression que vous êtes ailleurs alors que vous êtes avec moi ? vous n’avez pas l’air d’avoir joui. Vous êtes si…sérieux. Quelque chose vous tracasse ? s’enquit-elle.

-          Rien que je ne puisse résoudre très chère. Merci de vous en soucier.

-          C’est Rafaella n’est-ce pas ? vous n’avez toujours aucune nouvelle ? demanda-t-elle en se redressant sur ses coudes.

-          Aucune Poppy. Mais j’ai grand espoir de la retrouver bientôt.

                                                  XXX

-          Je vous ai entendu parler avec votre chef dit Rafaella en regardant Gaël se déshabiller.

-          Ah oui ?

-          Il ne me fait pas confiance. Vous pensez aussi que je pourrais vous trahir ?

-          Je ne pense ni ne crois en rien, et en personne…le vouvoiement est revenu si vite dis donc ! c’est un signe de nervosité je suppose ?

Sur le ton qu’il employait, Rafaella sentit la moutarde lui monter au nez. Il ne la croyait pas !

-          Ton chef a réussi à semer le doute dans ton esprit à ce que je vois dit-elle en se levant du lit. Tu le crois plus que moi c’est ca ?

-          Quelle partie de ma phrase n’as-tu pas comprise dis-moi ? je ne pense rien ? ou je ne crois en rien ni personne ? lâcha-t-il d’un ton sec en ôtant jean et boxer.

-          Je n’aime pas ta façon de me parler Gaël.

-          Tes états d’âme je m’en moque ! qu’est-ce que ca peut faire que je te fasse confiance ou non ? s’écria-t-il.

-          C’est important parce que si tu ne me fais pas confiance, on ne pourra pas avancer !

-          J’ai la désagréable impression d’être en pleine dispute de ménage ! dit-il pince-sans-rire.

-          Nous ne sommes pas un couple. Nous ne faisons que…prendre du bon temps ensemble !

-          Content que les choses soient claires pour toi ! il ya toute cette…cochonnerie qui me tombe dessus et là j’en ai ma claque ! Vanessa est morte par ma faute ! ma fille est morte par ma faute elle aussi ! et là, c’est mon ami qui est mort à cause de moi ! et puis merde !

-          Perdant le contrôle, il attrapa une boîte à musique se trouvant sur la coiffeuse et l’envoya s’écraser contre le mur.

Quand il se rendit compte de qu’il venait de faire, il se laissa tomber sur le sol et ramassa en silence les débris de bois épars autours de lui. Cette boite à musique appartenait à sa mère. Son père la lui avait offerte le jour de sa naissance, et là, dans un accès de fureur, il l’avait brisée. Il essuya rageusement la larme qui roulait sur sa joue.

Doucement, Rafaella s’agenouilla près de lui et posa un baiser sur son épaule nue.

-          Calme-toi murmura-t-elle en caressant ses cheveux. Ce n’est pas de ta faute. Ce n’est pas de ta faute…

Gaël la repoussa brusquement et se leva en ricanant.

- Bien sûr ! Si ce n’est pas de ma faute, c’est de la sienne…après tout, c’est ton père qui les a assassiné !

Sur ces mots, Gaël entra dans la salle de bains et claqua la porte derrière lui.

Ce soir-là, il dormit mal et fut frappé par un cauchemar. Un cauchemar différent de ceux qui le terrassait auparavant. Tout se déroulait à l’entrepôt où était morte Vanessa.

« Il avait la jambe cassée et saignait du nez. Sa tête le faisait souffrir atrocement. Debout face à lui, Sergio riait. Un rire à vous glacer le sang, diabolique, cruel comme sa petite personne. Et, écartelée, le visage en sang, une femme hurlait. Gaël rampa sur le sol, grimaçant de douleur. Il ne fallait pas que ce cauchemar se reproduise. Il ne voulait pas que cela arrive. Il devait voir son visage. Il devait voir son visage.

Un sourire malsain se dessina sur les lèvres de Belucci. Le couteau qu’il avait en main s’abaissa sur et le ventre de la jeune femme se vida de son contenu, comme dans les cauchemars précédents. Mais cette, fois, il y avait quelque chose de changé. Gaël leva les yeux vers le visage du cadavre de la femme et sentit l’air se retirer de ses poumons lorsqu’il reconnut…

-          Rafaella ! Nooooooooon ! »

Gaël se réveilla en sursaut. Il était en nage. Il ferma les yeux et les rouvrit, à bout de souffle. En frissonnant, Lespinasse se tourna lentement vers le corps endormi près de lui. Rafaella dormait paisiblement, tournée sur le côté, lèvres entrouvertes, l’innocence se reflétant sur son visage illuminé par les rayons de la lune.

Le masque du mensongeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant