- Bonjour Reynolds.
- Gaël, mon garçon! Quel plaisir de t’entendre ! j’ai du nouveau pour toi, dit vivement le vieil homme.
- J’écoute.
- Nous avons identifié un corps à la morgue ce matin. Il s’agit d’un des gardes-du-corps de ce bon vieux Belucci ; Vladimir Nicolaï, un allemand qui a passé trois années dans l’armée.
- Un casier judiciaire ?
- Une amende pour excès de vitesse, arrêté pour hold-up, deux ans de prison pour coups et blessures. La victime a eu une fracture du fémur, deux côtes cassées, un œil au beurre noir et un poignet foulé.
- Sacrément endommagé ! s’exclama Gaël.
- Sa femme est une actrice du Penthouse avec qui il a un fil. La voiture dans laquelle il se trouvait s’est retournée et a été grandement cabossée. Mais d’après les analyses effectuées sur le véhicule, il n’était pas seul dans la voiture.
- Des suspects ?
- Volatilisés ! mais je pense que les trois employés restants de Belucci pourront m’expliquer ce qui s’est passé, dit Reynolds complice.
- Je pense oui, approuva Gaël.
- Dis-moi Gaël…d’où m’appelles-tu ? demanda Reynolds. Ce numéro n’est pas celui de la maison de la plage.
- Je suis sorti faire un tour…je vous appelle d’une cabine téléphonique. Et là je dois y aller. Saluez pour moi votre épouse. Au revoir.
- Gaël…
Le jeune homme raccrocha et sortit de la cabine. Gaël inspira profondément et se mit en marche, des paquets plein les mains. Lorsqu’il rentra chez lui, il trouva Rafaella allongée sur le dos sur le canapé du salon ; duquel elle avait retiré le drap qui le recouvrait. Elle avait fait de même pour tous les autres meubles de la pièce. Elle lisait un roman policier.
- Gaël ! Enfin vous voilà ! fit-elle en se redressant. Vos parents avaient des livres super dans la bibliothèque.
- Vous avez fouillé dans leurs affaires ? s’enquit-il en la voyant se lever et s’étirer.
- Non. Puisque vous n’avez pas eu la gentillesse de me faire faire le tour du propriétaire ; je me suis offerte une visite guidée. Cette maison est vraiment magnifique !
Mal à l’aise, Gaël soupira bruyamment et détourna les yeux du visage de Rafaella qui souriait, contente de ce qu’elle avait vu.
- Pourquoi avez-vous tant tardé ? demanda-t-elle en le débarrassant des provisions qui l’encombraient pour les déposer à la cuisine.
- J’ai téléphoné à mon supérieur.
- Ah ?
- On a retrouvé le corps de Vladimir et la voiture.
- Vous…vous croyez qu’ils vont nous soupçonner ? demanda-t-elle anxieuse.
- Nous ? et pourquoi un honnête policier comme moi serait complice d’un accident avec la fille de Sergio Belucci mhm ?
Rafaella afficha un sourire en coin et rangea les provisions achetés dans le réfrigérateur et dans les placards.
- Vous vous réveillez toujours aussi tôt ? lui demanda-t-elle.