Rafaella lécha ses doigts baignés de ketchup et sourit à Gaël qui la regardait avec amusement en mordant dans son hamburger.
- Vous aviez faim on dirait dit-il en buvant une gorgée de bière.
Elle gloussa et goûta à son Milk shake à la fraise avant de piocher à nouveau dans son bol de frites et de saucisses.
- C’est délicieux approuva-t-elle. Je ne m’étais pas rendu compte que j’étais aussi affamée.
Gaël se renversa contre le dossier de sa chaise et finit sa bière en contemplant Rafaella qui grignota une frite en le regardant avec une drôle de lueur dans l’œil.
- Vous avez l’air d’un chat guettant une jarre de lait.
- Et peut-être que c’est le cas rétorqua-t-il en tournant la bouteille vide entre ses mains.
- Ce lait ne vous est pas destiné mon cher.
- Ah non ?
- Non. Vous n’en êtes pas digne le provoqua-t-elle.
- Voyez-vous ca ! ce lait a autant envie que moi d’être savouré.
- Vous croyez ?
- J’en suis sûr. Et dès que je l’aurai…je le boirai jusqu’à ce qu’il n’en reste plus une goutte.
Rafaella sourit de cette conversation à double sens.
- Le désir n’est pas le lait Gaël…c’est quelque chose de plus énergétique, de plus…vivant !
- Je ne l’ignore pas. Je sais que vous me désirez autant que je vous désire. Vous jouez peut-être la désintéressée, mais je sais que vous mourrez d’envie de vous donner à moi.
- C’est de la présomption.
- Je dirais plutôt de la perspicacité. Rafaella, tôt ou tard, je vous aurai.
- Et si c’est moi le chat et que vous prenez la place du lait Gaël ?
- Je n’en serais que plus heureux Rafaella.
Cette dernière, par-dessus son verre lui lança un regard enflammé. La pluie se mit soudain à tomber, et le ciel s’obscurcit en un clin d’œil. Gaël regarda par la fenêtre et fronça les sourcils.
- Je n’aime pas le temps qu’il fait. Ca ne présage rien de bon marmonna-t-il.
- Moi j’adore la pluie dit Rafaella en se levant et en s’étirant. Donnez-moi une pièce Gaël.
- Que voulez-vous faire ?
- Donnez-moi une pièce ! insista-t-elle la main tendue, les yeux brillants.
En soupirant, Gaël lui donna ce qu’elle voulait et la regarda se diriger en sautillant vers le jukebox, sous les yeux enivrés d’alcool des motards et autres hommes du bar. Ils la regardaient tous avec des yeux empreints de désir. Et gaël en ressentit un désagréable pincement à l’estomac en constatant qu’il n’était pas le seul à convoiter cette déesse qu’était Rafaella Sierra Molliegca Belucci.
Tout à coup, un rock assourdissant résonna dans le bar, et Gaël jeta un coup d’œil surpris en direction de Rafaella qui se mettait à bouger sensuellement dans son short rose, son débardeur blanc et ses spartiates, sur un morceau ancien mais néanmoins célèbre des Blackhearts /Joan Jett : i love rock n’roll.