chapitre 11

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Blade rampa sur le sol en grimaçant de douleur. Belto et Connor avaient quitté tant bien que mal le véhicule maintenant hors d’état de marche. Vladimir, lors de l’impact, était passé par le pare-brise et gisait à quelques mètres de là, mort, face contre terre.

-          Regarde ce que tu as fait ! hurla Belto. Tu as failli nous tuer pauvre con !

-          Ta gueule ! répliqua-t-il c’est cette pourriture de flic qui nous a foncé dessus !

Connor regarda le cadavre de Vladimir et fil le signe de la croix.

-          On n’est plus que trois, dit-il. S’il avait attaché sa ceinture comme nous autres, il serait encore vivant.

-          Cet enfoiré de flic va me le payer grogna Blade. Il a bousillé ma caisse !

Son portable sonna et il décrocha.

-          Avez-vous trouvé ma fille ? demanda Sergio sans préambule.

-          Euh…nous les tenions presque mais, il s’est produit un léger incident de parcours et…ils nous ont filé entre les doigts.

-          Ils vous ont filé entre les doigts, répéta lentement Sergio.

-          Ou-oui, balbutia Blade. Mais ne vous en faites pas patron, s’empressa-t-il de dire, nous allons les retrouver.

-          Cela me contrarie Blade déclara Sergio.

-          Je le sais patron.

-          Je n’aime pas les contrariétés Blade, poursuivit-il.

-          Je le sais.

-          Et vous devez aussi savoir que si vous ne me ramenez pas ma fille saine et sauve, ce sera votre sang qui filera entre mes doigts.

Et il raccrocha.

Blade grinça des dents. Il détestait être critiqué, et encore moins menacé.

-          Qu’a dit le patron ? demanda Belto.

-          Rien qui ne te regarde ! répondit sèchement Blade. Il nous faut un autre véhicule.

-          Non, sans rire ! railla Connor.

Ils restèrent debout près de la route une bonne demi heure avant d’enfin apercevoir un 4x4 vert pomme. Alors que Belto sortait son revolver de son étui, Connor l’arrêta.

-          Non. Il est trop tôt pour se salir les mains.

La voiture s’arrêta à leur hauteur et une vieille dame leur demanda aimablement :

-          Bonjour. Vous avez besoin d’aide ?

-          Euh, oui répondit Connor. Nous avons eu un regrettable accident alors que nous nous rendions en ville. Notre ami là-bas est malheureusement mort.

-          Quelle horreur ! s’écria sincèrement la vieille femme.

-          Oui. Nous avons essayé d’appeler une ambulance, mais c’est peine perdue.

-          En effet.les appels ont parfois du mal à passer par ici. Mais montez ! ma petite-fille et moi, dit-elle en désignant une ado sur le siège arrière, nous revenons de chez mon fils où elle était pour les vacances précisa-t-elle alors que les inconnus montaient dans sa voiture.

Belto à l’avant, Connor et Blade à l’arrière, tous écoutaient avec un ennui visible la vieille femme leur raconter son séjour chez son Gérald adoré qui avait quatre beaux enfants ! Elle se mit après à chanter les louanges de sa Morgan chérie, âgée de 17 ans, qui, loin d’écouter sa grand-mère, faisait les yeux doux à Connor, qui, bien entendu, répondait à ses avances  par des regards appuyés et des caresses de plus en plus audacieuses.

Le masque du mensongeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant