chapitre 22

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Gaël sursauta et s’ébroua lorsqu’un seau d’eau froide fut déversé sur sa tête. Il regarda autour de lui. Il était assis sur une chaise dans la bibliothèque, les poignets et les chevilles liés.

Et en face de lui se trouvait son pire ennemi, Sergio Belucci, qui, confortablement assis dans son fauteuil de cuir brun, les jambes croisées, fumait tranquillement un cigare en faisant pivoter son siège de gauche à droite.

-          Vous avez dormi longtemps dit-il. Il semblerait que Blade y soit allé un peu fort.

Le dénommé Blade apparut près de son patron et versa du whisky dans un verre que Sergio goûta à peine.

-          Un peu fort est un doux euphémisme répondit le captif.

Sergio sourit et tira une bouffée de son cigare.

-          Pendant votre sommeil forcé, Blade vous a fouillé. Et à part cette arme et cette montre qui ne m’appartiennent pas, il semblerait que vous ne m’ayez rien volé.

-          Je n’en ai pas eu le temps, l’un de vos gorilles m’est tombé dessus.

Sergio plissa les yeux, tentant de deviner s’il disait vrai. Mais le visage du jeune homme était aussi impénétrable qu’une forteresse.

-          Ce gorille comme vous dites ne faisait que son travail…et vous l’avez tué.

-          Je ne vois pas en quoi faire un peu de sport est un crime lâcha Gaël sardonique. Mais au fait, où est le cadavre ? demanda-t-il en regardant autour de lui, faussement curieux. Vous avez fait le ménage ?

-          Un peu de rangement s’imposait après que vous ayez transformé mon bureau en champ de bataille. Vous avez pissé le sang sur ma moquette. Elle m’a coûtée chère vous savez.

-          C’est regrettable.

-          Bon ! si vous n’êtes pas venu me voler, vous êtes alors venu me rendre une petite visite…amicale.

-          Les honnêtes gens comme moi ne fréquentent pas les charognards, dit Gaël avec un sourire suave.

Sergio éclata de rire et but une gorgée de sa boisson alcoolisée.

-          Vous avez un merveilleux sens de l’’humour ! mais je doute qu’il vous serve à quelque chose entre ces quatre murs. Que diriez-vous de parler de ce qui nous intéresse tous les deux ?

-          C’est-à-dire ? fit Gaël comme s’il ne comprenait pas.

-          Et en plus vous aimez les devinettes ! rigola Sergio en se levant pour venir se mettre devant lui. Assez jouer. Où est ma fille ?

-          Votre fille ? répéta Gaël étonné. Vous voulez parler de celle qui a disparue ?

-          Qui a été kidnappée ! rectifia sèchement Belucci.

-          Un kidnapping ? mon Dieu c’est effroyable ! s’exclama Gaël  choqué.

-          Je vous conseille de ne pas jouer avec mes nerfs. Cela fait presqu’un mois qu’ils ont été mis à rude épreuve, alors pour votre bien, évitez de vous moquer de moi.

-          C’est très grave ca. Votre docteur vous a prescrit des pilules ?demanda Gaël l’air le plus sérieux du monde.

Sergio le gifla rageusement. Lespinasse redressa la tête et éclata de rire.

Le masque du mensongeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant