La troisième lettre : Chansons

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Chère Jersey,

J'aimerais que tu saches que j'ai encore des sentiments très forts pour toi et c'est complètement con parce que j'ai rompu avec toi il y a un an et une semaine et que j'ai une nouvelle petite amie à présent. Je pense qu'elle sait que je suis encore amoureux de toi mais pour ma sécurité, il vaudrait mieux qu'elle ne lise jamais ses lignes contrairement à toi sinon elle va me faire une crise de jalousie et va m'arracher la tête ; elle en serait capable. C'est quand même dingue à quel point vous êtes différentes l'une de l'autre, en faite. Je ne l'avais jamais remarqué jusqu'à maintenant.

Toi, Jersey, tu étais belle, douce et calme. Tu n'aurais jamais fais de mal à une mouche et lorsque tu t'énervais, tu étais l'une de ses « énervés calme ». Tu avais presque le visage impassible et tu crachais et détachais les mots comme si tu lisais le menu d'un fast-food ou que tu lisais une recette. Même quand tu me lisais une partie un peu ennuyante dans l'un des nombreux manuscrits que tu devais lire dans la maison d'édition dans laquelle tu travaillais, tu mettais plus de joie et d'intonation. Tu contractais la mâchoire mais sans plus. Tu gardais ton calme et c'était tellement rare que tu élèves la voix, que tu cries et ton corps ne reste point stoïque et c'était dans ses moments-là où tu étais la plus énervée et où il était le plus dangereux d'être près de toi mais il en fallait beaucoup pour que tu sois ainsi.

Contrairement à ma petite amie de maintenant, Harika. Elle s'énerve pour rien et ne rate pas une seconde de chercher la petite bête noire. Elle est toujours ainsi, à chercher dans les moindres détails ce qui ne va pas et s'en plaindre dans la seconde alors que le plus souvent, je ne peux rien n'y faire du tout. Je crois qu'elle pense que je suis capable de tout, surtout avec ma notoriété et tout le fric que je peux avoir. Mais elle ne se doute pas que même si je suis célèbre et que j'ai l'argent, tous les problèmes ne se résolvent pas ainsi dans les secondes et puis il y a des choses où il faut que se soit le cœur qui fasse et non le cerveau ou le corps. Puis quand elle s'énerve, elle sort directement de ses gonds, elle n'arrive pas à garder son calme.

Je ne sais même pas pourquoi je te parle d'elle, Jersey, parce que franchement, qu'est-ce que cela te regarde ? Puis, qu'est-ce que tu en as à foutre ? Tu es morte et je te parle de ma petite amie de maintenant, sans même savoir pourquoi. Cela n'a aucun intérêt et puis vous êtes tellement différentes. Jamais vous n'auriez pu vous entendre, j'en suis sûr et certain. Tu étais blanche de peau, une brune aux yeux chocolat noir et elle est une de peau bronzée, des cheveux noirs comme des corbeaux et un mélange de gris et de vert sapin pour ces prunelles. Jamais, même au niveau du caractère, vous auriez pu vous entendre non plus, tellement que vous êtes deux opposés.

Je vous aime de deux façons différentes, tellement que vous êtes opposés. Je t'aime pour ta personne, ta personnalité, ton esprit réfléchit et permanant enfuit dans ses pensées. Tu étais toujours dans une sorte « d'ailleurs ». Tu fuyais la réalité parce que tu ne l'aimais pas et elle n'était pas comme tu en avais besoin, comme tu le désirais alors tu l'envoyais se faire foutre et tu partais dans ton propre monde beaucoup plus attrayant et je crois que jamais je n'ai pu vraiment pénétrer dedans. Tu avais toujours été ainsi, Jersey, enfuis dans un monde que tu préfères à la réalité et contrairement à ce que n'importe qui pourrait croire, tu ne confondais jamais les deux, sûrement parce qu'ils étaient des exacts opposés ; je n'en sais fichtrement rien.

Harika, elle n'est pas ainsi. Elle dit ce qu'elle pense avant même de le penser. Elle parle sans réfléchir. Elle n'a pas sa langue dans sa bouche, comme le dit si bien cette expression. Elle ne sait pas se taire et est une très grande bavarde. Elle ne fait presque que parler et déteste plus que tout la solitude et le silence. Tout ton contraire, si tu préfères. Elle n'est pas vraiment très réfléchie non plus, elle ne se pose pas de multitudes de questions comme tu faisais. Non qu'elle soit conne non plus, mais juste qu'elle fait ce qu'on lui demande sans vraiment lui se poser une quelconque question. C'est presque à se demander si son cerveau sait réfléchir et penser. Puis quand elle parle, le plus souvent c'est pour ne rien dire ou du moins rien de vraiment intéressant et d'intelligent.

Je l'écoute parler sans vraiment l'écouter alors que je faisais attention à chaque mot que tu prononçais. Ils avaient tous une importance et encore plus dans l'emplacement qu'ils avaient dans la phrase. Lorsque tu disais une seule phrase, je réfléchissais pendant je ne sais combien de minutes dessus, déchiffrant du mieux que je pouvais les quelques sous-entendus que tu pouvais y dissimuler lorsqu'il y en avait, aussi. Alors, qu'avec Harika, elle parle sans que je ne l'écoute et sans que je ne prête attention aux mots qu'elle emploie. D'ailleurs, c'est peut-être pour ça que je suis en couple avec elle, elle est ton exact opposé et m'empêche de trop penser à toi. Puis, elle peut parler sans que je n'aie mal à la tête à force d'essayer de décortiquer chaque phrase qu'elle disait.

Jersey, tu es si importante à mes yeux que je t'ai déjà dédiés et écris plusieurs chansons. Déjà, il y avait « Torn », puis « Little Things », suivit de « You & I ». Puis, il y en a tellement d'autres que je ne saurais toutes les citées. Ils ont toutes leurs importances à mes yeux, parce que d'une façon ou d'une autre, elles ont su calmer et apaiser les maux de mon cœur du manque que je ressentais ou de la peine que j'avais par rapport à toi, ou alors je te déclarais mon amour. J'avais besoin de m'exprimer les mots, avec différentes rimes étaient sûrement la meilleure manière de te faire passer un message mais je ne suis pas sûr que tu le recevais et l'interceptait à chaque fois, ou encore que tu le comprenais. Puis, je doute bien qu'à notre rupture, tu as arrêté d'écouter la musique que nous faisions pour ne pas te faire du mal. J'aurais fais pareil à ta place, j'en suis certain.

Jersey, tu es encore à mes yeux la personne la plus importante à mes yeux et dont je suis le plus amoureux. Je sais que c'est sûrement dégueulasse ce que je vais dire et depuis ton nuage ou de ton étoile, tu vas me faire la morale comme jamais et je croise les doigts pour que la concernée ne lise jamais ces lignes mais, d'Harika, on s'en branle. Je ne suis même plus sûre d'avoir des quelconques sentiments pour elle, ou d'en avoir eu un jour. Sûrement qu'elle était là pour me faire oublier le temps de quelques instants lorsqu'elle s'offre à moi ou lorsqu'elle parle pour ne rien dire. Je pense que j'étais tellement préoccupé par toi, que j'ai pris la première femme que j'avais sous la main et lui demander si elle voulait être en couple avec moi. Tu n'as pas perdu de l'éclat, même depuis que tu es morte, c'est presque si je ne te vois pas plus éblouissante encore qu'auparavant.

Jersey, je me perds dans mes mots et dans mon écriture tout bonnement immonde, monstrueuse, dégueulasse et hideuse. Je me perds dans tout cela et je m'en veux un peu, parce que tu mérites que tout soit clair, net et précis mais je ne suis pas vraiment capable de faire ce genre de chose, surtout en ce moment. Parce que je vais te l'avouer, depuis que tu es morte ; je suis embrouillé, perdu, confus, ailleurs, déboussolé, bouleversé. Je suis tout et rien en même temps, partout et nulle part au même moment et pire encore, je pense à rien et à absolument tout au même instant.

Mais au moins tu m'as fais prendre conscience d'une chose ; La vie ne tient qu'à un fil et c'est toi de décider si tu en profites, si tu te laisse emporter par la vie ou encore si tu reste planté comme un piquet. Tu m'as aussi fais prendre conscience d'une autre chose, peut-être encore plus importante que la première ; On peut tout perdre d'un instant à l'autre, alors tant que les choses sont là et que tu te rendes comptes de leur importance à leur absence, profites-en et rends-toi compte de leur importance en les utilisant et en profitant parce qu'après, ça sera trop tard.

-Niall

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Musique ; Jet Black Heart - 5 Seconds Of Summer




Dear Jersey//n.hOù les histoires vivent. Découvrez maintenant