Dear Jersey//n.h

La quinzième lettre : Au revoir

Chère Jersey,

Si seulement tu pouvais me voir là maintenant. Tu saurais à quel point je rayonnes de bonheur. Je suis enfin débarrassé de cette sangsue et profiteuse d'Harika. Je suis enfin libre, célibataire et tout à toi. Je pourrais sauter que je toucherais le ciel, que je te toucherais. J'ai presque l'impression d'avoir des ailes. Je suis soulagé d'un poids qui me pesait vraiment sur les épaules. Elle est peut-être une mannequin de renommée internationale –principalement grâce à moi- et elle est peut-être squelettique mais elle pesait très lourd sur mes épaules. Je suis célibataire et je le vaux bien.

Jersey, je revis pour de bon. Je reprends goût à la vie de plus en plus. Après qu'Harika soit partie en hyper vitesse après plus d'une heure de charabia pour essayer de comprendre ma décision de mettre un terme à notre relation, j'ai appelé mes parents pour savoir si je pouvais les rejoindre au parc. C'était mon père qui avait répondu parce que ma mère était occupé avec Théo et qu'elle ne voulait ni le lâcher ni le faire tomber. Mon père avait rit de l'autre côté du combiné, m'expliquant d'où venait tel un rire et j'avais ris avec lui. Je riais pour la première fois depuis ta mort et je peux te dire que cela fait extrêmement de bien.

Jersey, je commence à reprendre le quotidien et la routine de la bonne manière. Je les ai rejoint avec grand plaisir et si tu es d'accord –en réalité tu n'as pas vraiment de choix- je vais te retranscrire la discussion téléphonique que j'ai eu avec mon père avant d'aller rejoindre ma famille qui avait déjà finit de faire le tour du parc donc ils étaient allés à la fête foraine pas loin sous les caprices de Théo qui est un grand fan de ce genre d'événement. Il pourrait y travailler malgré son jeune âge, je crois qu'il connaît le lieu par cœur d'ailleurs.

« -Papa ? Commençais-je par dire.

-Oui fiston ?

-Je peux vous rejoindre ?

-Oui bien sûr. Tu nous rejoins tout seul ? Demanda-t-il, la voix confuse.

-Oui, j'ai rompu avec Harika. C'était pour cela qu'elle était là, d'ailleurs.

-Tu as rompu avec Harika ?

-Oui, je ne l'aimais plus.

-...

-Papa ?

-Génial, fiston. Nous sommes tous heureux que tu en sois enfin débarrassé. On ne l'aimait pas beaucoup, même si on ne te l'avait jamais avoué, en faite. »

Jersey, tu te rends compte, mes parents ne l'aimaient pas. Si eux ne l'aimaient pas, toi tu n'aurais jamais pu la voir même si ce n'était que sur une putain de photo. Tu n'aurais jamais pu la supporter de toute manière. Vous étiez déjà tellement différentes de base, autant dans le physique que dans la personnalité. Même si tu n'étais pas une mannequin, tu aurais eu beaucoup plus de chance qu'elle de le devenir. Mais tu ne voulais pas d'un métier basé sur le corps, sur le visage, sur le physique. Tu préférais plutôt un métier dans lequel tu te sentais bien et qui contenait –forcément- des mots, des lettres, des citations, des phrases. Tu vivais pour l'écriture et la lecture, puis pour moi quand je suis entré dans ta vie, un peu soudainement et maladroitement. Et je suis parti de la même façon.

Jersey, tu ne pourras jamais savoir à quel point je m'en voulais pour toutes ces choses mais je vais t'avouer quelque chose dont tu n'as sûrement aucune connaissance. C'est que lorsque j'ai rompu avec toi, j'ai été mal en point pendant presque deux mois. Je l'ai été jusqu'à trouver à nouveau l'amour. Je l'ai été jusqu'à une femme te remplace et même si ça n'a pas duré et que la presse me le reprochait durement mais elle a réussit à panser mon cœur. Elle a calmé mes maux à coups de mots, de câlins et de courage même si quelque fois, on a pété quelques câbles et que l'on se prenait la tête. Mais elle m'a sortit la tête de l'eau et maintenant elle connaît le véritable amour. Elle m'a sauvé et je lui en serais éternellement reconnaissante. Nous sommes encore amis et elle était merveilleuse, même si ce n'était pas autant que toi. Mais j'avais besoin d'une personne dans le même genre que toi pour me sortir de cette douleur et elle a réussit. Elle s'appelait Jennifer.

Jersey, je crois que tu l'aurais bien aimé. Vous vous seriez sûrement entendu. Mais nous n'étions pas vraiment ensemble par amour, elle et moi. Jennifer avait de la peine pour moi et elle t'admirait beaucoup. Elle voulait absolument m'aider et alors qu'elle me parlait pour que je puisse me soulager du poids de cette rupture que j'avais sur le cœur, nous nous étions embrassés et ensuite nous nous sommes mis en couple même si ce n'était pas vraiment de l'amour ; à ce moment-là on ne se doutait pas qu'on ne ressentait que l'amitié pour l'autre et rien de plus. Vous étiez souvent sur la même longueur d'ondes, pensant à la même chose. Je pouvais parler de toi pendant des heures que cela ne lui posait aucun problème. Lorsqu'elle a apprit ta mort, elle m'a envoyé un message pour me dire qu'elle regrettait de ne pas avoir pu te rencontrer et que j'avais de la chance mais je devais surtout retenir la fabuleuse personne que tu étais et que l'ange que tu es dans le ciel veille sur moi. Jennifer avait un cœur en or et maintenant, il est comblé par la bonne personne.

Jersey je suis enfin bien. Après plus d'un mois d'enfer, je revis enfin. Je sors enfin la tête de l'eau et même si je sais que ce n'est que le début d'un long défi bien dur, je sais que je vais y pouvoir arriver. Le plus dur est passé et maintenant j'ai les armes pour affronter mon futur de son intégralité. Je suis assez fort que pour combattre totalement mes démons et je te remercie, moi aussi, pour tout ce que tu as fais. Je te remercie pour avoir fait partie de ma vie. Je te remercie pour l'avoir rendue plus belle. Je te remercie pour toutes les belles choses que tu as accomplies pour moi. Je te remercie de m'avoir fait prendre conscience de plein de bonnes choses. Je te remercie pour tout ce que tu as fais pour moi, pour tous les mots que tu m'as dis et je te remercie même pour toute la douleur que tu m'as donné. Si tu pouvais me voir maintenant, tu serais fière, j'en suis sûr.

Jersey, merci pour tout, vraiment pour tout. Par ta présence, par ton passage dans ma vie, tu m'as fais prendre conscience de plus de choses que tout le restant de ma vie, même après ta mort. Grâce à toi, je revis et je peux reprendre le cours de ma vie comme il se doit. Tu n'étais peut-être pas la bonne en fin de compte, mais ce n'est pas grave, au moins tu m'as appris tellement de choses.

Bisous, mon ange.

« I still look for your face in the crowd
Oh if you could see me now
Would you stand in disgrace or take a bow
Oh if you could see me now oh.
You could see, you could see me now
(You could see, you could see me now) »

-Niall

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Musique ; The Script - If You Could See Me Now