Chère Jersey,
Je ne sais pas si tu te souviens de mon neveu, du fils de mon frère Greg. Il se prénomme toujours Théo et il est encore plus adorable maintenant qu'auparavant. Il a grandit, tu sais. Il a encore plus de cheveux sur la tête. Il a des dents aussi. Il commençait seulement à vraiment faire ses dents lorsque ça c'est terminé entre nous mais il t'affectionnait déjà. Il n'est plus si petit que cela en taille. Quand il sera plus grand, je suis sûr qu'il me dépassera. Il te dépassera aussi, parce que tu étais petite. Il doit bien déjà faire la moitié de ta taille maintenant.
Nous étions jeunes lorsque nous nous sommes rencontrés, pas autant que l'est Théo quand même. Nous étions déjà majeure mais encore des enfants et des adolescents dans notre tête. Je crois que je suis toujours autant con qu'avant. Je suis toujours le même gamin que tu as connu et qui n'est pas capable d'ouvrir la bouche sans sortir une connerie ou encore un gros mot. Je suis toujours le même imbécile qui t'a largué mais maintenant, j'ai appris de mes erreurs et j'ai appris aussi, du moins j'en ai pris conscience, qu'il ne vaut mieux pas s'attarder sur tous ces petits malheurs parce que plus on grandira, plus la douleur qui est logée dans le creux de notre poitrine grandira.
J'étais vraiment gauche dans notre couple –ça tombe bien je suis gaucher, note l'ironie ma belle. Je m'en veux énormément pour toutes les erreurs que j'ai commises. Mais au moins, j'ai appris de ces erreurs grosses comme la lune et le soleil combiné. J'ai appris par moi-même et c'est une fierté pour moi. J'avais toujours attendu après les autres pour apprendre et pour une fois dans ma vie, j'ai appris par moi-même et tout seul. Je n'ai eu l'aide de personne, je n'ai attendu personne pour m'aider à comprendre. J'ai fais tout, tout seul et je me ne me suis pas planté non plus. Tu serais sûrement fière de moi, comme les parents quand leur enfant dit son premier mot ou fait ses premiers pas.
Jersey, tu ne sais pas –du moins pas encore- mais j'aurais aimé que nous ayons le temps de faire des enfants. Nous étions encore des adolescents dans nos têtes et j'aurais aimé que nous grandissions et que nous ayons un ou plusieurs enfants. Mais j'ai mis un terme trop rapidement à notre relation et c'est complètement débile. C'était complètement débile comme solution, surtout quand on voit où nous en sommes à présents. Je suis en train de seulement me relever de ton décès et que tu es morte, six pieds sous terre dans une tome en-dessous d'une pierre tombale sur laquelle j'ai peu de m'y rendre. J'ai tout payé mais je n'avais pas envie de voir le résultat et je ne veux toujours pas le voir. C'est beaucoup trop dur pour moi. Mais avec un enfant, tu m'aurais au moins laissé quelque chose de vivant de toi plutôt qu'uniquement cette douleur dans le cœur.
Jersey, tu m'as comblé. Tu m'as rendu l'homme le plus heureux du monde. Tu m'as aidé. Tu m'as rendu meilleur. Tu as fais tellement de bonnes choses pour moi mais jamais je n'aurais pu penser que tu puisses me détruire, surtout indépendamment de ta volonté. Tu étais beaucoup trop jeune que pour partir, alors, pourquoi l'as-tu fais ? Pourquoi ton cœur à lâché avec ta colonne vertébrale dans cet accident stupide ? Pourquoi toi, simplement ? Pourquoi tu étais dans cette voiture ? Nous aurions pu rattraper le temps perdu. Nous aurions pu rattraper cet an de raté, mais tu es morte avant que je ne puisse arriver, j'en suis tellement navré. Je n'ai pas su arrivé à temps, ce n'est pas de ma faute.
Enfin, si Jersey, c'est de ma faute. C'était une faute indépendante de ma volonté puisque dès que quelque chose t'implique ou que tu te sentes touché par celle-ci, c'est que tu es parti fautif pour au moins une chose. Puis, ça ne peut pas être tout le temps la faute de la vie non plus. Il faut un peu changer de disque. « C'est leur faute à eux, pas à moi » ou encore « Je ne suis pas impliqué là-dedans, c'est leur problème » ne devrait plus exister. Au début de ce deuil, je prétendais que c'était de la faute de la vie, du hasard et de Louis, mais aussi de ma faute. Si j'avais bougé mon cul plus rapidement. Si j'avais fais le déplacement plus rapidement, tu serais sûrement encore en vie.
Jersey, j'aimerais vraiment que mon vœu se réalise. J'aimerais tellement que tu puisses revenir au monde juste pour que je puisse te prendre dans mes bras. J'aimerais vraiment revoir ton sourire. Je ne me suis pas débarrassé de toutes les photos que j'ai de toi, rassure-toi. Je les ai toujours, dans mon cellulaire mais je n'ai pas le courage d'ouvrir mes photos. Je suis encore avec Harika mais ce n'est pas la bonne. Cela fait plusieurs jours qu'on n'a pas parlés, et je me ne doute pas une seule seconde qu'elle me fait la gueule parce que je suis retourné au pays sans la prévenir et sans la prendre avec moi. Mais je n'en peux plus de la voir. Je deviens presque allergique à sa présence. Je sais que tu me conseillerais de lui envoyer un message ou encore de débarquer chez elle, parce qu'elle est sûrement la perle rare de ma vie. Mais elle ne peut pas l'être, parce que c'était toi.
Oui, je sais, Jersey, je suis complètement fou de croire encore que tu étais « la bonne » alors que j'étais « le mauvais » pour toi. C'est complètement débile, absurde. Normalement le véritable amour, il est réciproque. Normalement, quand on est des « âmes-sœurs » nous sommes tous les deux la bonne personne pour l'autre. Mais pas dans notre cas. Tu étais « la bonne » pour moi mais je n'étais pas « le bon » pour toi. Nous sommes deux âmes-sœurs égarées et piégées par la vie parce que nous vivons d'un amour véritable mais qui n'est pas réciproque dans sa totalité.
C'est complètement stupide mais encore une fois, nous ne sommes pas comme tout le monde. Encore une fois, on ne respecte par toutes les règles de la société et de l'amour. Encore une fois, nous passons au-dessus de tout. Je dois t'avouer que je trouve cela stupide mais c'est normal, en fin de compte puisque rien n'a jamais été normal entre nous et rien n'a jamais été ni vraiment stupide ni vraiment intelligent non plus.
Jersey, je vais sûrement te laisser ici. Ne t'en fais pas, je ne vais pas t'abandonner. Je ne vais pas te faire du mal, ni te détruire. Ce n'est pas dans mes attentions. Je vais sûrement encore t'écrire une lettre même si je n'en ressens pas trop la nécessité. Je veux juste te rendre ton temps que tu as mis à écrire ces quinze lettres en le « perdant » aussi. Je suis désolé si je ne suis pas aussi bon que toi avec les mots mais j'essaye au moins. L'écriture n'est plus une drogue à mes yeux. L'écriture et juste une besoin qui s'estompe, qui perd de son éclat et ne t'en fais pas, c'est une bonne chose. Ça veut dire que je « guéris ». Je vais enfin sortir la tête de l'eau, soit fier de moi, je t'en supplie.
Jersey, je revis, enfin.
« It's almost like singing that sad song
You make it so easy to hang on »« So Imma keep singing this sad song
It never felt better to be wrong »-Niall
***
Musique ; Weak Heart - Zara Larsson
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Dear Jersey//n.h
Fanfiction❝Je t'écrirais tous les soirs s'il le faut, juste pour que tu saches comme je m'en veux.❞ ©Copyright 2015 ©CrazyWildUnicorn [Book Two in Dear] Dédié à Chloé (@niallpxrfect) Couverture réalisée par Chloé (@niallpxrfect)