Chère Jersey,
Je suis encore perdu. Je suis encore confus. Je suis encore surpris. Je suis encore sur le cul. Je suis encore sonné. Je suis encore ailleurs. Je suis tantôt dans tes bras, tantôt en face de ton sourire, tantôt à entendre ton rire, tantôt en train de te prendre dans mes bras, tantôt en toi, tantôt en train de passer ma main dans ta chevelure, tantôt avec nos mains enlacées, tantôt avec nos jambes enlacées. J'espère que tu ne m'en veux pas de nous imaginer tous les deux dans des situations totalement opposées. J'espère que tu ne m'en veux de me souvenir de ton corps, de ta personne, de ta personnalité, de ton caractère, de ton physique, de ton mental dans les moindre détails.
Jersey, je suis tout seul avec moi-même et je redoutais ce moment plus que jamais. Je redoutais cet instant où Louis partirait pour continuer sa vie comme bon lui semble, essayant de faire ton deuil et me laissant seul. Nous sommes dans une longue pause indéterminée et je crois que c'est ce qui va me faire sombrer. Nous ne ferons plus de concerts, d'écriture de chansons, de représentations lors de cérémonies, de remises de prix ou encore d'apparitions à des émissions de télévision. Nous en avions besoin et j'étais d'accord, jusqu'à ce que j'apprenne ta mort. Je vais sortir d'une sorte de routine pour retrouver un calme plat et tout le monde croit que cela va m'aider et me faire me ressourcer mais ils se gourent. Je vais perdre la tête et je n'ai pas quelque chose qui me permettrait de penser à autre chose qu'à toi pendant, ne serais-ce que quelques secondes.
Jersey, je sens la solitude et la dépression me gagner petit à petit. Et je ne veux absolument pas tomber dedans. Je ne veux pas que ce genre de choses me gagnent, me rattrapent. Je les ai fuis toute ta ma vie, ne les ayant jamais connu alors que c'était bien plus que ton quotidien et maintenant que tu es morte, c'est à moi qu'ils s'en prennent. Sauve-moi de toutes ces conneries, je t'en supplie. Je ne veux pas tomber dedans. Ce n'est pas le genre de choses qui sont faites pour moi. Ce n'est pas pour moi. J'ai trop le goût de la vie que pour le laisser partir mais je le perds petit à petit et je devine à quel point ça a été dur d'avoir le goût de la vie ou de le reprendre lorsque tu ne l'as jamais eu ou que tu l'as simplement perdu. Et je ne veux absolument par le perdre. Tu sais tout autant que moi que je ne survivrais pas, que je n'y arriverais pas si la solitude et la dépression me gagne.
Jersey, je t'en supplie sauve-moi comme je t'ai sauvé dans le passé. J'étais, en quelque sorte, là pour toi et je crois bien que j'ai réussis à te sauver même si tu as essayé de te suicider pour te sentir vivante. Je ne t'ai pas laissé tomber, je te l'avais promis jusqu'à ce que je doive rompre avec toi, donc s'il te plaît, tiens aussi ta part du marché, de la promesse. Je ne veux pas me retrouver totalement seul, totalement seul avec moi-même parce que je vais finir par devenir fou. Complètement fou et tu sais tout autant que moi que ce n'es pas bon pour moi, que ce n'est pas comme ça que les choses devraient aller. Je devrais être heureux, souriant et riant pour les caméras et le monde entier au lieu de me morfondre sur mon sort, sur mon manque, sur ma tristesse, sur ma peine et de devenir complètement timbré et plus seul dans ma tête. J'ai l'impression que la folie m'a déjà gagné.
Jersey, je ne veux pas en venir à penser que plus rien ne me retient sur Terre, que plus rien ne me retient ce monde. Je ne veux pas en arriver à penser que je n'ai plus ma place ici, que je devrais crever, que je devrais mourir, que je devrais me suicider, que je ne sers à rien, que je suis qu'un bon à rien, que je ne vaux rien, que je n'ai aucune importance. Je ne veux pas en arriver à penser comme toutes ces personnes dépressives et suicidaires que je commence tout doucement à comprendre, ce qui signifie que je deviens un peu comme eux. Et je ne veux pas devenir comme eux. Non que je les déteste, mais c'est juste que ce n'est pas vraiment un monde pareil. Ce n'est un mode de vie auquel je m'y ferais et auquel j'arriverais à m'y faire, à m'y habituer et à m'en contenter.
Jersey, je t'en supplie et je m'en fous si j'ai l'air de quelqu'un de complètement désespéré pour demander à une morte de lui sauver la vie. Tout ceci n'est pas pour moi. Ce n'est pas quelque chose qui me convient, auquel je m'y ferais. Je ne suis pas comme toi, je ne peux pas vivre avec le cœur endormi et déprimé. Je ne peux pas vivre avec un poids sur mes épaules, j'ai besoin de me sentir libre, indépendant et surtout, serein et sain. J'ai besoin de me sentir comme un papillon, comme un oiseau et non comme un animal enfermé en cage et exploité tel un cobaye ou un rat. J'ai besoin d'air libre et de pouvoir respirer comme je le désire. Je sais très bien que la célébrité n'aide pas vraiment à un tel mode de vie mais c'est bien mieux que la routine du « lever-lavage-manger-conduire les gosses à l'école- aller travailler-reprendre les gosses de l'école-manger-encore un lavage s'il le faut-dormir ». Ce n'est pas pour moi et ce métier, me sort d'une routine comme celle-là parce qu'on ne sait pas ce qui va nous arriver le lendemain et chaque jour est différent. Même les concerts ne ressemblent pas.
Jersey, j'ai l'impression que je fais fuir tout le monde. J'avais, d'ailleurs, oublié de te dire que cela faisait le deuxième jour que toute la planète était au courant que tu n'étais plus de ce monde. C'est fou, mais les gens, les humains te portent soudain un très et énorme intérêt. Même dans les journaux télévisés, on parlait de toi et on parle encore de toi. Il y a des personnes, sûrement pour faire du chiffre, on même décidé de faire un commentaire sur toi. Et ils veulent que je parle de toi, avec Nael parce que nous sommes les seules personnes capable de leur donner des informations concrètes et justes sur toi, parce que nous étions sûrement les seules personnes qui te connaissaient réellement. Sauf que je ne suis pas sûr de te connaître réellement et de toute façon, ils attendent encore mon choix mais je vais refuser parce que ça va faire trop mal et puis, cela ne les regarde pas.
Puis, je ne veux pas qu'ils se mêlent de ce qu'ils ne les regardent pas. Jersey, tu n'avais rien demandé. Je suis sûr que tu aurais aimé une morte paisible, pleine de paix et c'était ce que j'avais réussis à maintenir pendant presque un mois. Aussi, je ne me sentais pas apte à le dire à quiconque et cela à aidé mais vraiment, c'est tellement triste et honteux qu'ils fassent un documentaire sur toi maintenant que tu n'es plus de ce monde alors qu'auparavant, ils en avaient quelque chose à faire de toi parce qu'ils voulaient des informations croustillantes. Ils sont tous plus hypocrites les unes des autres et je crois que j'ai enfin trouvé des personnes pour rivaliser avec la mienne, d'hypocrisie.
Enfin arrêtons un peu de parler de moi. Parlons un peu de toi pour une fois. Je sais très bien que tu détestes cela, mais ils vont quand même parlés de toi au monde entier comme si tu étais la meilleure personne du monde alors qu'ils n'avaient même pas idées que tu étais déjà bien plus que cela depuis des années, depuis ta naissance, depuis que tu es un putain de spermatozoïde dans les couilles de ton père, depuis avant même qu'une de tes cellules se fassent pour former ce spermatozoïde. Tu étais quelqu'un d'exceptionnel avant même de voir le jour, Jersey et cela ne changera jamais. Et ils sont vraiment cons de ne le remarquer que maintenant.
Tu avais quelques fans dans la « fanbase ». Certaines t'aimaient vraiment bien, contrairement à ce que tu pensais. Il y en avait sûrement plus qui t'aimaient plutôt qui te détestaient mais comme ces dernières faisaient plus de bruits que les premières, tu avais l'impression qu'aucune t'appréciait et t'aimait. Certaines sont fondues en larmes en apprenant ta mort, parce qu'elles avaient fait quelques recherches sur toi et avaient trouvés que tu étais une femme forte et magnifiques. J'espère que depuis ton étoile, tu peux lire ces mots. Tu mériterais tous les compliments du monde, rien qu'à toute seule. Tu étais la meilleure personne que j'ai rencontré dans ma vie et la seule et unique qui a réussit à faire battre mon cœur autant la chamade sans même être présente près de moi.
Jersey, je ne cesserais jamais de t'aimer, sache-le. Tu étais tout un monde à découvrir pour moi et je m'en veux de ne pas avoir su prendre soin de toi jusqu'au bout et même si la jalousie me fait détester ce Samuel, je pense qu'il était quand même quelqu'un de bien et peut-être même qu'il aurait su prendre plus soin de toi que moi ; déjà il aurait été plus présent que moi à la base mais passons. Tu mérites toutes les étoiles du ciel et s'il le faut, je te l'aurais toute achetée, toute donnée et peut-être que j'aurais réussis à les mettre dans tes étoiles pour tenir compagnie à celles qui étaient déjà présentes la plupart du temps que tu me regardais.
-Niall
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Musique ; Josef Salvat - Hustler
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Dear Jersey//n.h
Fanfiction❝Je t'écrirais tous les soirs s'il le faut, juste pour que tu saches comme je m'en veux.❞ ©Copyright 2015 ©CrazyWildUnicorn [Book Two in Dear] Dédié à Chloé (@niallpxrfect) Couverture réalisée par Chloé (@niallpxrfect)