Dear Jersey//n.h

Avant la quatorzième lettre

Niall avait Théo sur les genoux et regardait le petit garçon joué avec deux petites voitures dans ses mains. Il les faisait s'entrechoquer et il se demandait s'il faisait la même chose. Il entendait brièvement le récit du petit bonhomme. Il y avait des explosions, des moteurs enflammés, des méchants, des gentils, des voitures imaginaires, des voitures invisibles, des « lazers ». Il était émerveillé devant l'imagination de son neveu. Il avait quelques étoiles dans les yeux et son père –celui de Niall- était accoudé au chambranle de la porte et assistait à la scène.

Le père du plus âgé des deux blonds était fier de son fils. Il était fier de tout ce qu'il avait accomplit en si peu de temps et tous les obstacles par lesquels il avait réussit à passer. Il était fier de ce que son fils était capable de faire et dont il n'en avait pas la connaissance. Il n'avait jamais douté que son fils serait capable de faire des choses pareilles. Il n'avait pas une seule fois douté de sa capacité à gérer lui-même sa vie, à devenir quelqu'un de bien. Mais il ne se doutait pas que le groupe dans lequel il était allait prendre autant d'ampleur et fonctionnerait autant. Il n'osait pas l'avouer mais cela lui faisait du bien de ravoir son enfant auprès de lui parce qu'il lui avait tellement manqué mais son égo, sa dignité et sa fierté masculine l'empêchait de le proclamer haut et fort, alors il se contentait de juste regarder son « fiston » avec fierté et tendresse.

Le père de Niall le retrouvait adorable avec Théo, tout comme Greg avec son fils. Il trouvait les deux jeunes hommes justes adorables, en particulier avec les enfants. Il trouvait cela vraiment regrettable la rupture entre le blondinet et la brunette. Il aurait tellement aimé être grand-père pour la seconde fois, mais de la part du cadet cette fois-ci. Il appréciait beaucoup Jersey et aussi bizarre que cela puisse paraître, elle n'était pas simplement sa « belle-fille » à ses yeux, elle était plutôt sa fille. Ça faisait bizarre mais pour lui, l'ancien couple était ces enfants, l'un comme l'autre. Il aurait aimé que la jeune femme tombe enceinte de son fils, parce qu'il n'aurait pu avoir plus beau petit-fils ou petite-fille qu'entre ces deux jeunes.

Le père de Niall ne voulait pas l'avouer, mais, il n'aimait pas vraiment Harika. Il ne l'aimait pas du tout. Il appréciait encore la précédente parce qu'elle lui faisait un petit peu à Jersey mais c'était sans plus. Il n'arrivait pas à se défaire de l'image du couple parfait qu'avec son fils avec cette irlandaise inconnue de tous auparavant. Il se demandait s'il ne l'avait pas croisé un jour sans lui prêter attention. Pourtant, il se souvenait de la première fois qu'il l'avait vu. Elle était terrorisée, terrifiée et apeurée mais il avait vu, rien dans son attitude, sur son visage mais surtout dans ses yeux qu'elle aimait Niall et qu'elle était celle qui lui fallait absolument. C'était sûrement lui qui avait le plus mal réagit face à la rupture entre les deux irlandais dans la famille.

Niall faisait attention à ce que Théo ne se blesse pas non plus. Il était arrivé au point où il aurait aimé retourner à son enfance, effacé quelques erreurs dont notamment sa rupture avec Jersey malgré qu'il était déjà adulte quand il l'avait fait. Il se doutait que quelques erreurs de son enfance l'avaient poussé à rompre avec elle. Il n'avait pas pu être seulement influencé par son entourage. Il n'avait pas pu seulement être influencé par son manageur et autres travailleurs pour « son compte ». Il se disait que d'autres facteurs avaient du entrés en compte et qu'ils ne dataient pas non plus de la dernière pluie. Il leva un instant les yeux au ciel, espérant que celle qu'il aime toujours soit en paix dans le ciel.

Ce que l'irlandais ignorait, par contre, c'était que son père était toujours en train de l'observer et en plus de regretter la rupture et maintenant la mort de la belle brunette, il regrettait qu'il n'ait pas eu d'enfant. Il aurait aimé que son fils ait encore quelque chose d'elle dans ce monde malgré qu'elle n'en fasse plus partie. Parce qu'au fond quand on est mort, on est rayé de la carte et la seule chose qui reste de nous sont les traces qu'on n'y a laissé mais aussi les traces qu'on a gravé dans le cœur et dans les mémoires de ceux qui nous on connut et rien d'autre, rien de plus, rien de moins. Il regrettait que son fils ne puisse avoir dans ces bras l'enfant qu'il aurait du avoir avec cette femme, parce qu'au moins il aurait eu quelque chose d'elle d'encore vivant. Puis, il trouvait qu'ils auraient été de merveilleux parents, même si des « bons parents » et des « meilleurs parents » ça n'existent pas. Tous les parents sont bons et nuls, à leur façon. Il n'y a pas de meilleur parent que d'autre.

Niall soupira alors que Théo avait manqué de se mettre l'une de ses deux petites voitures dans les yeux. Il avait un sourire aux lèvres, parce qu'il aurait tellement aimé avoir un « Théo » avec Jersey. Il aimerait bien avoir des enfants. Il y avait souvent pensé depuis qu'il avait commencé une relation avec la douce et désirée Jersey. Il y avait tellement pensé que parfois, ça pouvait se lire sur son visage. Il aurait aimé en avoir le temps mais la vie est tellement courte que souvent les phrases comme « On a le temps », « Ne t'en fais pas, on a tout notre temps », « On a toute notre vie » sont complètement abusées et farfelues, à la limite de l'absurdité. Il regrettait énormément, auparavant mais petit à petit, les regrets et les remords s'atténuaient, il remarquait que cela ne servait à rien de vivre ainsi et que les bonnes choses sont autant dans le passé, que dans le présent mais aussi dans le futur.

***

Musique ; Jake Miller - Selfish Girl