La sixième lettre : Différences

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Chère Jersey,

Je ne vais pas te rappeler un souvenir bien précis, bien spécifique aujourd'hui. Cela va être sûrement un mélange de plusieurs souvenirs, puisqu'elle tournera autour de ton caractère et de ta personnalité cette lettre. Je doute que tu risques de l'apprécier parce que tu pourrais prendre cela comme te prendre dans la gueule tes 4 vérités mais sache que ce n'est clairement pas mon but. Je n'ai pas envie de te lâcher à la figure des mots que tu n'apprécierais pas du tout. Je n'en ai pas la moindre envie. Cette lettre tournera autour de ton caractère, de ta personnalité, de ta personne en tant que telle. Je crois que mes propos seront sûrement déformés et influencés par le fait que je t'aime plus que tout mais je vais essayer de me rapprocher le plus de la vérité, de tout ce que je connais de toi.

Jersey, je vais te parler de ton caractère mais sous une sorte de forme de comparaison. Je vais te comparer à Harika. Je sais très bien que vous n'êtes point comparable, que jamais vous ne le serez mais j'avais envie de tester l'expérience pour calmer les battements de mon cœur, ma crise d'angoisse et ma crise de claustrophobie. Tu le savais que je l'étais mais ma petite amie n'est pas au courant, alors que la terre entière l'est mais ce n'est pas grave, on va dire. Je ne suis pas sûr que tu vas apprécie d'être comparer à elle mais je ne vois pas d'autre moyen que de me dire et de me prouver que j'ai été con de rompre avec toi, surtout pour me retrouver un an plus tard avec une femme comme elle ; il vaudrait mieux qu'elle ne tombe jamais sur ses mots.

Alors commençons d'abord par le physique, tu veux bien ? En réalité, tu n'as pas vraiment le choix. Harika est une femme de deux ans ton aînée. Elle a une chevelure noire lisse comme les plumes d'un corbeau. Elle a des yeux d'un mélange de vert sapin et de gris métallisé. Elle a des lèvres pulpeuses et assez rosées. Elle a un corps fin et presque squelettique. Elle a un petit nez retroussé. Elle est grande, plus que moi. Elle a quelques tâches de rousseurs sur ses pommettes. Elle a la peau satinée. Puis, tu es sûrement tout son opposé. Tu avais des cheveux bruns soyeux et délicats légèrement ondulés, des lèvres fines et pulpeuses, un corps squelettique avec des formes, des yeux chocolat envoûtants. Tu étais plus petite que moi ce qui te rendait encore plus mignonne. Tu n'avais aucune tâche de rousseurs mais tu avais des fossettes, contrairement à Harika.

Jersey, je t'ai sûrement déjà dit que vous n'aviez pas la même façon de vous énerver et c'est vrai. Elle s'énerve en trente secondes chronos alors que tu restais toujours calme et c'était d'une rareté sans égale lorsque tu t'énervais en levant la voix, en haussant le ton et aboyant tes mots. C'était tellement rare que tu en viennes jusque là, souvent tu partais avant que cela n'arrive et tu ruminais en toi tout ce qui n'allait pas. Mais tu sais, j'aurais encore préféré que tu me hurles dessus de tout son soul, que tu me lâches tous les mots que tu avais sur le cœur et sur l'âme plutôt que de partir en gardant tout en toi et ruminant ainsi toutes ces choses, toutes ces pensées, tous ces mots parce que c'est sûrement ainsi que tu te détruisais le plus ; à tout garder en toi et ne laissant strictement rien sortir.

Harika ne laisse rien en elle. Je crois qu'il n'y jamais eu aucune pensée qu'elle a gardé en elle, ou du moins qu'elle n'a jamais finit par laisser sortir d'elle. Voilà encore une différence entre vous deux. Tu détestais déranger les autres avec tes problèmes, alors tu gardais tout en toi –surtout quand tu étais énervé. Mais ma petite amie de maintenant ne garde rien pour elle. Elle a même souvent toujours tendance à beaucoup trop partager à mon goût. Elle ne fait que cela, dire à une de ces amies ou encore sur les réseaux sociaux et j'ai presque l'impression que c'est un paparazzi infiltré. Je ne sais même pas encore ce que je fous avec elle, mais je n'arrive pas à me « débarrasser » d'elle. Elle me colle sans cesse et ne me laisse presque pas une seule seconde de répit et tu sais à quel point je déteste cela. J'aime toujours avoir mon air et étant claustrophobe, c'est important à mes yeux.

Puis, une autre différence entre vous. Jersey, tu savais toujours lorsque tu étais « de trop ». Tu savais toujours, rien qu'en entrant dans une pièce que tu n'avais rien à faire là ou que la conversation ne devait pas te regarder. Tu le savais sûrement même avant d'entrer dans la pièce. Tu avais ce pressentiment en toi et j'aimais vraiment cela parce que tu te retirais en moins de deux secondes sans même que je n'ai besoin de te dire quoique se soit ou de te jeter une certaine sorte de regard. Je n'avais besoin de ne faire rien de tout cela parce que tu comprenais toujours tout avant même que je ne commence à y penser ou à réfléchir à cela. Tu avais toujours de l'avance sur moi à ce niveau-là.

Avec Harika, ce n'est pas la même chose, mais pas du tout. J'ai beau lui jeter des regards ou lui dire des choses comme « c'est privé » ou « tu pourrais t'en aller, s'il te plaît ? » ; rien ne fonctionne. Elle reste coûte que coûte et je déteste cela. Je n'aime pas quand quelqu'un s'incruste et est là alors qu'il ne devrait pas venir, ne pas être là. Mais elle me répond toujours « je croyais qu'on n'avait pas de secrets » et elle s'installe juste après, prenant ses aises tranquillement et me regarde en attendant que je poursuive ou que la ou les personnes avec qui je suis poursuive.

Je déteste cela, vraiment parce que même si nous sommes censés ne pas avoir de secrets entre nous –en faite on en a-, je n'aime pas quand on se mêle de mes affaires et surtout quand cela ne la regarde pas. Donc, je ne peux limite jamais parler d'elle avec les garçons contrairement à toi. Je n'ai jamais pu lui dire que j'ai été en couple avec toi, même si elle doit sûrement le savoir puisqu'elle est fan de notre groupe ; en soir elle ne sait pas que je suis claustrophobe, donc c'est con mais bon.

Jersey, d'autre chose encore vous différencie. Il y a la passion, l'amour, la tendresse, l'importance que tu apportes aux mots par exemple. Harika, des mots, mais elle s'en fout totalement. Elle en sort à tout va et ne fait que parler quand elle ne se tait pas. Ou bien elle parle, ou bien elle mange, ou bien elle parle avec ces doigts sur son clavier ou encore, elle regarde des vidéos mais elle a presque constamment que besoin de parler et tu ne sais pas à quel point ça me saoule parce que j'aimerais parfois avoir l'esprit libre, tranquille et en paix dans un silence complet.

Entre nous deux, j'étais celui qu'il parlait le plus et avec un regard noir tu me faisais comprendre lorsque tu avais besoin et envie de silence. Et tu sais, j'essaye de faire les mêmes regards que toi, mais ça ne fonctionne pas. Harika n'a pas l'air de comprendre ou alors c'est parce que je les fais mal ou pas aussi fort que toi. Je n'en sais foutrement rien et franchement, ce n'est pas vraiment cela le plus important parce que même si je ne l'ai pas encore dis depuis le début de ma lettre, le plus important c'est que je suis obligé de parler de toi au passé et à l'imparfait parce que, malheureusement, tu n'es plus de ce monde.

Jersey, je pense que je vais finir ma lettre ici, parce que c'est beaucoup trop douloureux. Je n'y arrive pas, c'est tellement dur pour moi. Ma respiration c'est calmée et les battements de mon cœur sont devenus à nouveau régulier donc, tout devrait bien aller. Je me suis enfermé sur le balcon alors que ma petite amie est sûrement dans le lit en train de pioncer. Ce n'est pas que je la déteste mais je ne ressens plus la même chose pour elle, ce n'est plus de l'amour et je crois que ce n'est même pas de l'amitié. Puis, je ne vois pas pourquoi je t'en parle.

C'est sûrement parce que tu es la seule personne à qui je peux en parler, à qui je peux me confier sans qu'elle ne vienne fouiller dans mes affaires ou dire « je croyais qu'on n'avait pas de secrets ». Tu ne peux pas imaginer comme je déteste cette phrase par-dessus tout. J'ai presque envie d'en arracher la feuille. Mais je ne vais pas le faire, pour toi et toi seule. Tu as encore tellement d'importance à mes yeux que cela en est malsain.

-Niall

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Musique ; One Direction - Irresistible


Dear Jersey//n.hOù les histoires vivent. Découvrez maintenant