Chapitre 18 : Kenya

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Je ne sais pas pourquoi elle a fait ça, j'étais tranquille assise à côté de Pablo, quand elle m'a foncé dessus en hurlant "sale traitre !! Je vais te tuer".

Je n'ai rien fait, pourtant, je n'ai pas fait de mal à son frère... je ne vois pas pourquoi elle serait aussi énervée que ça...

Je me mets à courir jusqu'à ma chambre en hurlant, je m'enferme dans celle-ci et reste muette en surveillant ma porte pendant qu'Amira s'acharne comme une folle dessus.

- N'approche plus mon frère ! hurle-t-elle, ou je dévoile ta carte à tout le monde !

Mon cœur fait un bon et ma gorge se serre.

- Je... je n'ai rien fait de mal... chuchoté-je.

- Si tu oses poser un pied en dehors de ta chambre, je te tue !

Je serre les poings pendant que ma respiration s'accélère. Je regarde autour de moi et attrape un manche à ballais. Je le serre fort dans les mains et me tourne vers la porte.

- A-attention ! j-je suis armée...

- Alors ouvre la porte et on verra qui est la plus forte !

- Amira, tu es mon amie, je ne veux pas te faire de mal !

- Tu n'es plus mon amie maintenant ! et je veux que tu meures !

Elle se met devant une fenêtre et me regarde en essuyant des larmes. Son expression est terrifiante. Je sais qu'elle est un peu impulsive et dangereuse, mais je ne l'avais jamais vu sous cet angle. Mon amie a changé depuis que nous sommes ici...

- Tu nous as trahis, dit-elle trop calme, ce qui ne coïncide pas avec l'expression de son visage. Si Pablo apprend qui tu es... il serra triste, et je ne veux pas qu'il le soit !

Depuis qu'ils ont tous les deux cinq ans, Amira est très protectrice envers Pablo, surtout que leurs parents sont morts à cet âge-là à cause de notre Maître, ils ont dû vivre pendant cinq autres années à l'orphelinat où les femmes qui s'occupaient d'eux n'étaient pas très gentilles, elles les bâtaient tout le temps, surtout Amira, car quand Pablo faisait une bêtise et qu'il se faisait punir, Amira essayait de frapper les femmes pour qu'elles arrêtent. Puis des amis à mes parents les ont adoptés, mais ce n'était pas parce qu'ils en voulaient, c'était juste pour gagner un peu plus d'argent pour se nourrir, et ils ont laissé Pablo et Amira à l'abandon, s'occupant à peine d'eux et de leur éducation.

Je me souviens quand je les ai rencontrés, il pleuvait beaucoup et j'étais partie chercher du pain quand j'ai aperçus un petit garçon allongé par terre, en grelottant de froid. Je me m'étais approchée de lui et j'avais touché son front. Malgré le froid et la pluie glacée, il était brûlant.

J'avais beaucoup de peine pour lui...

J'avais enlevé mon manteau et je lui avais mis sur les épaules. Puis, quand il allait me remercier, j'ai reçus un coup de bâton en pleine tête.

"C'est mon frère, pas le tien, c'est à moi de m'en occuper !" m'avait dit Amira, le dos droit.

Et c'est de là qu'est parti notre amitié, chaque jour, je venais leurs rendre visite, soit dans la rue, à côté d'un parc de jeu abandonné, soit chez eux.

Amira avait beaucoup de mal à me faire confiance, elle ne voulait pas que Pablo m'approche, mais quand elle a vu ma générosité et ma détermination à être leurs amis, elle a commencé à baisser ses gardes.

Et je suis devenue sa plus grande amie et Pablo est devenu mon petit copain, même si au départ ça n'a pas plus à Amira. Mais Pablo restait quand même sous l'aile de sa sœur, il lui obéissait au doigt et à l'œil, c'était assez énervant. Surtout que dès fois, quand Pablo m'embrassait, Amira me poussait et me faisait tomber dans la boue. Et Pablo la laissait faire, croyant qu'elle faisait ça pour son bien. Elle était violente, c'est vrai, mais ce n'est pas pour cela que ce n'est pas mon amie.

Loup-Garou [EN REECRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant