Chapitre 16 Arya

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Je marche sur le trottoir complètement perdu et anéanti. Je n'ai pas pris la peine de retourner dans la salle et je me contrefiche des conséquences. C'est à cause de lui, mon père que ma vie est si pathétique, dès que quelque chose de bien m'arrive enfin, il faut qu'il gâche tout. Je ne lui pardonnerai jamais.

Les larmes coulent à flots le long de mon visage à ces pensé plus dévastatrice les unes que les autres. Le pourquoi du comment, ça, je ne le comprendrai jamais, nous avons tout pour être heureux de l'argent, même plus qu'il n'en faut, un appartement sublime bien situer et j'en passe. Alors pourquoi c'est le malheur qui représente nos vies et non le bonheur. Quand Yann est entré dans ma vie, j'ai commencé à voir le bout du tunnel, la lumière m'ouvrer enfin ces porte. Mais maintenant qu'il m'a laissé, lui aussi, l'enfer va de nouveau être mon quotidien sans moyens dans sortir.

Mes pensé sont interrompus par le grognement d'un moteur, je tourne légèrement la tête pour voir de qui il s'agit. Mon cœur s'arrête de battre quelques secondes. Yann est là, sur une moto, il est revenu pour moi.

Il s'arrête à ma hauteur.

– monte, je te ramène chez toi. Le ton froid qu'il emploie me fait comprendre qu'il m'en veut toujours.

– je ne peux pas, dis-je perturbé par cet engin qui grogne à côté de moi.

– pourquoi? Demande-t-il surpris

J'hésite quelques instants avant de déclarer:

– j'ai peur, depuis que mon frère est mort d'un accident de motos, j'ai développé une sorte de phobie pour ces machins-là.

– je comprends dit-t-il en descendant de sa moto.

Il retire sa veste en cuir et me la passe sur les épaules, je m'empresse de passer les bras dans les manches.

Un silence presque gênant s'installe.

Je déglutis et prends la parole.

– Yann, je suis sincèrement désolé pour ce que mon père t'a fait, mais je ne suis pas comme lui.

– je sais dit-t-il en soupirant.

Je voudrais tends le réconforter, lui dire que mon père ne m'a pas, épargnez-moi non plus, mais le mot refuse de sortir et puis je ferais qu'allumer la flamme de cette rage qui habite déjà en lui. Mais cette sinistre vérité devra éclater tôt ou tard, d'autant plus que Shana n'a jamais été très douée pour garder les secrets.

– on doit y aller, il va falloir que tu me fasses confiance.

Je suis terrifié à l'idée de devoir monter sur une moto.

– laisse-moi quelques minutes demandé-je.

– on n'a pas le temps, répond-il aussitôt. Les flics ne vont pas tarder à arriver, puis tu as vu ton état, tu ressembles à un zombie avec une robe déchirée, je doute que tu passes inaperçu.

Je passe le doigt dans la déchirure de ma robe qui longue ma cuisse, le trou, est plus grand que je ne l'avais imaginé. J'essaie de couvrir cette partie de mon corps avec le tissu encore intacte, mais ça ne veut pas rester en place.

– pas besoin de cacher tes cuisses, elles n'ont plus aucun secret pour moi dit-il sur le ton de la plaisanterie.

Je rougis malgré moi au souvenir de cette nuit passée avec lui, cela ne fait que quelques jours et, pourtant, j'ai l'impression que ça fait une éternité.

Je me rapproche de la moto et caresse le siège arrière, je n'y arriver jamais. Yann remarque mon anxiété, il me prend la main qu'il pose contre son cœur.

– n'est pas peur Arya tend que tu seras avec moi rien ne pourra t'arriver.

C'est parlé me réconforte, mais la boule d'angoisse qui grandit dans mon ventre est toujours présente.

Il monte, enlève la béquille et me fait signe de m'asseoir derrière. Je souffle un grand coup et grimpe à mon tour.

Je place mes mains autour de sa taille et sers aussi fort que je peut. Ça main vient caresser les miennes et il démarre.

Mon ventre se contracte et je retiens ma respiration, c'est encore pire que je croyez.

Je m'habitue aux files des kilomètres, mais je reste malgré tout accroché à Yann comme un sangsue, je suis encore très loin d'être rassuré.

Le paysage défile sous mes yeux, je pose ma tête sur son dos et me laisse envahir par mes pensé. Son contact, son odeur, j'aimerais pouvoir vivre cet instant pendant des jours entiers, je me sens si bien près de lui. Un retour brutal à la réalité se fait quand Yann arrête la moto, je lève les yeux et reconnais mon immeuble. Il me tend une main pour m'aider à descendre, je le saisi et me laisse glisser de siège.

J'avance droit devant moi, j'entent c'est pas derrière, il me suit.

– Arya, il faut que l'on parle. Sa voix est redevenue froide

– je sais, dis-je dans un murmure.

Je me retourne pour lui faire face.

– toi et moi il faut qu'on n'arrête de se voir.

Les larmes me piquent les yeux.

– pourquoi demandé-je, c'est à cause de mon père.

– en partie oui, mes pas seulement.

Je suis complètement perdu, il revient pour me laisser de nouveau.

– je suis désolé Arya, mais je dois m'éloigner de toi, trop de questions restent en suspens. Il faut que j'éclaircisse tout ça.

La colère monte en moi.

– tu ne penses qu'à toi hurlé-je.

– non, je pense à nous, c'est mieux ainsi. Dit-il avant de tourner le talon.


Je le regarde s'éloigner pour la deuxième fois ce soir, encore plus anéantie que la première fois.





toi et moi pour toujours et à jamaisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant