Chapitre 7. Repas convivial

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Dimanche, jour du seigneur d'après les catholiques mais Merida ne prenait jamais de repos ; sauf aujourd'hui. La jeune femme rousse avait demandé à son employeur si elle pouvait prendre congé pour la soirée, et celui-ci lui avait autorisé. De plus, il n'allait pas s'en plaindre, puisqu'il avait une table pour six personnes de réservée à l'auberge. La lettre que lui avait remise Athos était une invitation à dîner, en compagnie des quatre mousquetaires et de Constance, la femme de d'Artagnan. À peine avait-elle terminé sa prestation du midi, que la jeune femme remonta promptement dans sa chambre. Elle devait se préparer pour le repas de ce soir, ce qui voulait dire : prendre un bain, sortir sa plus belle robe et s'apprêter. Merida n'avait pas vraiment l'occasion de participer à ce genre de festivité, elle passait le plus clair de son temps – ici à l'auberge – ou dans la nature ! Ce n'était qu'un dîner entre amis, mais la jeune femme angoissait légèrement. Après tout, ces mousquetaires faisaient partie de la garde royale, bien loin de son rang ; elle se sentait plus rassurée quand elle pensait à la présence de Constance. Elle ne serait pas seule parmi tous ces hommes, cela l'a mis plus à l'aise.

À la nuit tombée, Merida descendit les escaliers de pierre qui menaient à la salle de restauration de l'auberge. Elle croisa plusieurs clients qui la complimentèrent sur sa tenue, en avait-elle fait de trop ? Pourtant sa robe en panne de velours vert émeraude n'avait rien de luxueuse, mis à part le petit ruban doré qui soulignait l'encolure, elle était très simple. Elle avait laissé ses boucles rousses tombées sur ses épaules, elles virevoltaient à chacun de ses pas. Elle commençait à installer la table, quand son patron surgit derrière elle :

- « Merida, Camille aurait pu le faire, tu as pris ta soirée, je te rappelle! » dis-il, désespéré.

- « Désolé, mais cela me détend!» répondit-elle en terminant de poser la panière d'osier pour le pain.

- « Ces mousquetaires t'ont à la bonne, profites-en ! » ajouta son patron.

- « Je ne compte pas partir d'ici, si c'est ce que tu sous-entends. » Lâcha-t-elle avec amusement.

Au fil des années, il était devenu une sorte de père adoptif pour elle. Il lui a offert un travail, et un logement alors qu'elle n'avait plus un sou en poche. Elle ne pourrait jamais le remercier pour tout ce qu'il avait fait pour elle. Camille arriva dans la salle, le sourire aux lèvres, et se décala pour laisser entrer les mousquetaires et Constance.

- « Tes invités sont arrivés, Merida. »

Le propriétaire des lieux et sa servante quittèrent la pièce, et se fut d'Artagnan qui s'approcha de Merida en premier.

- « Merida, laissez-moi vous présenter mon épouse, Constance. Je suis certain que vous vous entendrez à merveille. »

La jeune femme salua cette dame au teint de porcelaine, elle avait une jolie robe beige et ses cheveux étaient retenus par des fleurs.

- « Enchanté, c'est un honneur de vous rencontrer. Vous êtes une dame de compagnie de la Reine, si j'ai bien compris les dire de D'Artagnan. »

- « Je l'étais, aujourd'hui je m'occupe de ces grands enfants ! Ne vous inquiétez pas, je reste une femme simple, sans prétention.» Répondit Constance, le sourire aux lèvres, tout en désignant les mousquetaires d'un geste du menton.

Cela rassura Merida, c'est avec le regard pétillant qu'elle s'adressa aux quatre hommes qui observaient la scène.

- « Installez-vous, vous ne paierez pas plus cher » dit-elle sur un ton enjoué.

- « Honneur aux dames ! » clama Aramis.

Constance prit place autour de la table, puis d'Artagnan à ses côtés. Merida s'installa de l'autre côté de la jolie brune, Athos se positionna en face d'elle. Aramis et Porthos aux côtés de ce dernier. Une fois tout le monde assis, Camille apporta du vin et repartit aussitôt.

- « J'espère qu'Athos n'a pas été trop dur avec vous ? Malgré votre brillant stratagème, il a rapidement compris que le Capitaine de Treville n'avait rien à voir avec cette mission.» Demanda Merida en posant son regard principalement sur Aramis.

- « Vous ne pouvez pas vous rendre compte à quel point, il a été cruel avec nous ! » Répondit le principal intéressé, ce qui lui valut un coup de coude de la part d'Athos.

- « Cela en valait la peine, il nous est revenu d'une humeur espiègle. Ma chère Merida, vous avez un effet bénéfique sur cette personne!» Ajouta Porthos qui riait au bout de la table.

- « J'ai entendu dire que vous saviez tirer à l'arc ? » Questionna Constance à l'attention de Merida.

- « Oui, depuis mon plus jeune âge, mon père m'a enseigné la chasse. Pour lui, l'arc était la meilleure arme pour chasser ; rapide, silencieuse et l'on peut tirer de loin. »

- « Elle a abattu un homme à plus de dix mètres, je l'ai vu à l'œuvre, elle a du talent ! » Renchérit D'Artagnan.

- « Vous pourriez m'enseigner à tirer à l'arc, Merida ? C'est une arme bien plus raffinée pour une femme ! » Enchaina Constance, ce qui fit sourire Merida puisqu'elle avait tenu le même discours à Athos.

- « Ce serait avec plaisir, j'ai l'impression que je vais devoir changer de profession ! »

Merida jeta un coup d'œil amusé à Athos, en face d'elle, un sourire se dessina sur ses lèvres. Le repas continua dans la bonne humeur, les mousquetaires continuaient de se chamailler comme des enfants. Merida et Constance apprirent à se connaître, et se découvrirent des passions communes, le courant passait très bien entre elles, comme l'avait prédit d'Artagnan.

Il commençait à se faire tard, et l'auberge n'allait pas tarder à fermer ses portes. Tous se levèrent de table, et s'apprêtèrent à partir, sauf Athos qui restait en retrait. Merida raccompagna ses invités à la porte, et s'adressa au propriétaire des lieux.

- « Je fermerais l'auberge. Vous pouvez rentrer chez vous, votre dame vous attend. »

Il salua Merida, et quitta les lieux lui aussi. La rouquine se retourna vers Athos qui était finalement resté à l'intérieur.

- « Je vous offre un dernier verre? » proposa-t-elle.

- « Je ne pourrais refuser. » Répondit-il.

Cette fois-ci, ils s'installèrent au comptoir, Merida sortit deux timbales, et une bouteille de vin.


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Que pensez-vous de ce repas? 

Et surtout... êtes-vous impatient de connaître le dénouement de ce "tête à tête" ?





L'ange gardien des mousquetaires du Roi (TERMINÉE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant