L'ange gardien des mousquetaires du Roi (TERMINÉE)

Chapitre 6. Missive de haute importance

Le soleil brillait par cette journée de mai, les beaux jours commençaient à arriver et cela redonnait le sourire aux gens. Merida était de bonne humeur depuis quelques jours – même si la jeune femme n'a jamais été du genre triste – c'était plutôt, l'inverse ! Mais il faut dire qu'un évènement récent avait chamboulé sa vie, je dirais même une rencontre. Après son service du midi, elle s'aventura comme prévu vers l'étable où son cheval demeurait. C'était la seule chose qui lui restait de son père, ce vieux cheval était un battant -tout comme elle - Merida en prenait soin, comme la prunelle de ses yeux. Elle brossa le pelage de Perséphone, puis elle s'occupa de sa crinière de feu – comme la sienne – son père l'avait choisi grâce à cette particularité. Après s'être occupée d'elle, elle installa une selle, certes usée par le temps, mais elle faisait l'affaire.

- « En route, Perséphone ! Et si j'en crois ma bonne étoile, nous risquons d'avoir de la visite aujourd'hui ! »

Bien évidemment, Merida espérait que les mousquetaires du Roi avaient réussi leur mission ; et qu'ils avaient trouvé une stratégie pour qu'Athos vienne à sa rencontre. Elle avait eu beau faire la femme distante, elle désespérait de revoir son mousquetaire torturé. C'était peut-être idiot à dire, mais elle avait l'impression d'être une sorte de bienfaitrice envers lui. En seulement quelques jours, elle avait vu son regard changé, cette obscurité qui le rongeait semblait retrouver la lueur des jours meilleurs. Son cheval tenu par les rênes, Merida sortit Perséphone de l'étable. Elle posa son pied dans l'étrier, et monta en selle. Le temps était clément aujourd'hui, cela risquait d'être une belle balade. Un léger coup de mollet dans le flanc de l'animal, et les voilà partis au galop.

Après quelques heures de balade, Merida décida de s'arrêter à la lisière du bois, du Domaine de Beauvillier. Elle descendit, et laissant son cheval près de la rivière afin qu'il se rafraîchisse. Elle retira son arc et ses flèches – soigneusement rangé dans la sacoche de cuir attaché à la selle – et examina ses flèches. Le voyage ne les avait pas abîmées, fort heureusement; elle les avait taillés la veille, et comptait bien les essayer aujourd'hui. Elle s'enfonça dans la forêt, elle avait l'habitude de laisser Perséphone libre s'en sans soucier. Après avoir choisi l'endroit idéal, la jolie rousse sortit un couteau de sa poche, elle gratta l'écorce d'un arbre pour y former un rond. Puis elle souffla sur une poudre de rouge qu'elle avait trouvé dans les cuisines, afin de recouvrir la partie nue tronc de l'arbre.

- « Voilà une cible parfaite ! » dit-elle fièrement.

Elle se recula, arqua son arme, et positionna la flèche entre ses doigts et le bois courbé de l'arc. Elle plissa légèrement les yeux, se concentra et tira.

- « En plein dans le mille ! » cria-t-elle en sautillant.

Merida savait qu'elle était toute seule dans cette forêt, du moins pour le moment. Alors qu'elle s'apprêtait à tirer de nouveau, elle entendit le bruit des sabots sur la terre sèche. Elle abaissa son arme, puis se tourna vers l'est, dans la direction d'où provenait le son. Un cheval noir ébène, dont la crinière volait au vent apparu dans son champ de vision. Le cavalier ralentit sa cadence, et s'approcha au pas, un sourire se dessina sur les lèvres de la jeune femme lorsqu'elle distingua l'uniforme de l'homme. Athos s'arrêta à quelques mètres de la rousse. Si au départ, il semblait confus, interrogateur, il finit par lever les yeux au ciel et esquissa un léger sourire.

- « Que faites-vous donc au milieu de cette forêt en pleine après-midi, monsieur le mousquetaire du Roi?» demande Merida, une pointe d'amusement dans la voix.

- « On m'a envoyé délivrer une lettre de la plus haute importance, d'après les dires d'Aramis. J'aurais dû me méfier, ce n'est pas dans son habitude d'insister autant pour que je remette une missive en personne. » Répondit-il