Chapitre 14. Douceur du matin

4K 320 14
                                    

Le soleil du printemps réchauffait la peau nue de Merida, elle n'avait pas envie de bouger ; non, elle était tellement bien, aux creux des bras de son amant. Jamais elle n'avait ressenti de tel sentiment pour un homme, Athos était différent des autres. Elle ne put s'empêcher de fermer les yeux sous les douces caresses que lui prodiguait la personne qui partageait sa couche. Elle se redressa pour lui faire face, et voir ce sourire qui se dessinait sur ses lèvres.

- « Laissez-moi prévenir vos frères d'armes que votre convalescence a besoin de quelques jours de plus. Que je puisse vous garder près de moi, quelques heures, quelques nuits... je ne puis me faire à l'idée de m'éloigner de vous, ne serait-ce que quelques secondes. » Clama la belle rousse en plongeant son regard dans celui du mousquetaire.

Les doigts de celui-ci frôlant son épaule dénudée, il vient caressa la joue de la jeune femme.

- « J'aimerais qu'il en soit ainsi, seulement le devoir m'appelle. Je ne peux rester plus longtemps absent au risque de perdre ma place. Mais soyez-en sûre, vous ne quitterez pas mes pensées, pas une seule seconde. »

- « Que la vie est cruelle avec nous, jeunes amants tout juste aptes à consommer leur amour ! »

Merida avait roulé sur le dos, emportant avec elle le drap qui recouvrait leurs deux corps. Athos se redressa sur un coude, plaçant son visage au-dessus de celui de la jeune femme.

- « Si la vie est clémente, alors je serais de retour dès le coucher du soleil. » Répondit-il avant de déposer un tendre baiser sur ces lèvres.

- « Cela me semble une éternité, mais qu'il en soit ainsi ! » dit-elle le sourire aux lèvres.

Les jeunes amants profitèrent du peu de temps qu'ils avaient devant eux pour unir leurs corps à nouveau. Mais le chant du coq leur rappela rapidement qu'il était temps de quitter le lit. Athos devait rejoindre le quartier des mousquetaires, le Roi avait une demande particulière : le Duc D'Orléans — le frère du Roi – avait annoncé sa venue. Alors qu'il se levait pour revêtir ses vêtements, Merida resta plus longuement entre les draps.

- « Je dois partir quelques jours pour le Comté du Poitou en fin de semaine. Chaque année à la même date, je me rends sur la tombe de mes parents. Je m'absenterais seulement deux jours. » Annonça-t-elle à Athos.

- « J'aurais aimé vous accompagner, mais mon devoir envers le Roi m'oblige à rester sur Paris. »

- « N'ayez crainte, je serais de retour avant même que vous n'ayez remarqué mon absence. Vous risquez d'être fort occupé. »

Athos termina de se vêtir, et s'approcha de Merida, il glissa ses mains de chaque côté de son visage, plantant son regard clair dans celui de la jeune femme.

- « Je n'aime pas vous savoir loin de moi, et sans protection. »

- « Devrais-je vous rappeler que je sais me défendre, et que personne ne résiste à mon arc ? Chaque année, je fais ce même voyage et je n'ai jamais rencontré le moindre problème. » Tenta-t-elle de la rassurer.

Mais une lueur d'inquiétude traversa le regard du mousquetaire, Merida l'observa, puis se rapprocha un peu plus du corps de l'homme.

- « Athos, que se passe-t-il ? Pourquoi tant d'inquiétude ? »

- « Les menaces de Milady pèsent toujours sur nos têtes, j'ai vraiment peur qu'elle mette celles-ci à exécution. C'est une espionne hors pair, elle n'aura aucun mal à vous retrouvé loin d'ici. »

La rouquine passa ses bras autour de la taille de son amant, elle déposa un baiser sur ses lèvres puis ajouta :

- « Je vous promets d'être sur mes gardes, et d'être prudente. Je ne laisserais aucune trace. »

Merida joua quelques instants avec la ficelle de la chemise du mousquetaire, puis releva la tête.

- « Filez maintenant, avant que je ne décide de vous garder en otage. »

Le sourire aux lèvres, la jeune femme était des plus heureuses, et elle ne laissera pas cette Milady de Winter gâcher cela ! Athos embrassa une dernière fois sa bien-aimée, avant de quitter la chambre – non sans un remord. Cette dernière se laissa retomber sur le matelas de plume. Il était si bienveillant, si attentionné ; qu'elle en oublierait presque son côté impénétrable de leur début !


L'ange gardien des mousquetaires du Roi (TERMINÉE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant