L'ange gardien des mousquetaires du Roi (TERMINÉE)

Chapitre 9. Le retour du diable

Merida resta un instant, songeuse, mais son regard se posa sur le comptoir où le couvre-chef d'Athos était resté. Elle s'empressa de le saisir pour le rendre à son propriétaire avant qu'il ne soit trop loin. Elle passa la porte, et interpella le mousquetaire qui atteignait le bout de la rue.

- « Athos, votre chapeau ! » cria-t-elle.

Elle sentit une pression forte contre son bras, puis se retrouva plaquée contre un corps. La personne la retenait fermement contre elle, puis Merida sentit une chose froide se poser contre sa tempe. Une voix féminine retentit dans ses tympans, la serveuse était effrayée. Athos s'était retourné au même moment, le regard grave qu'il posait sur elles, ne la rassurait pas le moins du monde. Avant qu'elle n'ait pu parler, ou demandé quoi que ce soit, le mousquetaire s'était avancé et s'adressait à son agresseur. Apparemment, ils n'étaient pas étrangers.

- « Anne, lâche là ! Ne t'avise pas de la toucher ! »

- « Comme c'est touchant ! Les rumeurs sont donc vraies, le célèbre Athos, connu pour son manque d'intérêt pour les femmes, s'est épris d'une pauvre serveuse ! » Lâcha la femme armée.

- « Cela ne te regarde point ! Quand as-tu quitté l'Angleterre ? » Demanda Athos. La rage se faisait sentir dans le timbre de sa voix.

Merida ne comprenait pas ce qu'il se passait et encore moins ce que cette femme lui voulait. Certes, elle semblait être une connaissance d'Athos, mais cela ne lui donnait aucun pouvoir pour dicter les fréquentations de ce dernier, du moins, c'est ce qu'elle pensait.

- « Quelques semaines tout au plus. » Répondit vaguement, la femme brune.

Merida tenta de se défaire de l'étreinte de celle-ci, mais elle semblait avoir une force incroyable.

- « Mais qui êtes-vous, bon sang? Et que me voulez-vous ? » Cria la prisonnière.

C'est alors qu'elle entendit le rire de femme, il lui glaça le sang. Mais diable, qui y'a-t-il de drôle à agresser une jeune femme en pleine nuit ?

- « Alors il ne vous a rien dit. Athos est toujours aussi secret apparemment, même après toutes ces années. Je me prénomme Milady de Winter, mais on me connaît aussi sous le nom d'Anne de Breuil, Comtesse de la Fère. »

- « De la Fère... » Répéta Merida comme pour le rendre réaliste.

Elle leva les yeux vers Athos qui semblait désemparer par la situation. Lui qui ne voulait pas parler de son passé, voici quelqu'un qui s'en donnait à cœur joie ! C'était donc son épouse, Merida sentit son corps défaillir.

- « Voyons Athos, vous avez oublié de dire à cette jeune femme que nous avions été mariés ? Et que vous m'avez fait pendre ? Cette protégée doit connaître la vérité sur son amant, vous ne pensez pas ? »

- « Une dernière fois, Anne ! Lâche là ! Merida n'a pas besoin d'être mêlé à nos histoires passées !»

Il posa la main sur sa ceinture, non loin de son arme, Milady le remarqua aussitôt et enclencha son pistolet.

- « Tu déshonores ton rang encore une fois, mon cher Athos. Tu tombes, bien bas. » Pesta-t-elle en pointant son arme sur Athos.

- « Je ne suis plus le Comte de la Fère, j'ai abandonné ce titre, il y a fort longtemps. »

- « Tu n'es qu'un lâche, Athos. Tu fuis toutes tes responsabilités. Je devrais te faire payer ce que tu m'as fait endurer. »

- « Alors tires ! Laisses-la rentrer chez elle, et tue-moi si c'est ce que tu es venue faire. »

Les larmes commençaient à envahir les yeux de Merida, jamais elle n'aurait pensé être au milieu d'une telle situation. Cette Milady de Winter semblait prête à tout pour se venger d'Athos, au point de le tuer ? Elle ne pouvait pas laisser faire ça, non ! Elle devait rassembler son courage et se battre comme le-lui a appris son père.

Athos dégaina son arme avant de mettre, une nouvelle fois en garde Milady. Cette dernière posa son doigt sur la gâchette, prête à tirer quand Merida se dégagea. La jolie rousse poussa fortement le bras qui tenait l'arme, mais un coup partit.

- « Athos ! Non ! » Cria Merida.

Le mousquetaire venait de tomber sur le pavé de la rue, elle se précipita vers lui. Milady prit la fuite, mais avant de disparaître, elle ajouta :

- « Je reviendrais, soyez-en certain ! »

Merida s'accroupit à côté d'Athos, et découvrit que la balle avait transpercé sa cuisse.

- « Il faut arrêter le sang, votre ceinture ! » Dit-elle paniquer.

Elle détacha la ceinture du mousquetaire et lui passa autour de la jambe pour arrêter le saignement. Elle déchira une partie de son jupon pour couvrir la blessure.

- « Je suis désolé... » Lâcha Athos.

- « Nous en reparlerons plus tard, pour le moment, nous devons trouver un médecin ! »

- « Aramis, il faut aller au quartier des mousquetaires. C'est un très bon médecin. Il saura ce qu'il faut faire pour extraire la balle et recoudre la plaie. »

Merida se releva, et aida Athos à se lever. Elle lui servit de maintien pour l'aider à marcher. Et dire que c'était une belle soirée...

Une fois arrivés au quartier des mousquetaires, quelques soldats étaient toujours éveillés. Merida – à bout de souffle – prononça ces dernières paroles :

- « Aramis, que quelqu'un aille chercher Aramis ! Athos est blessé. »

Le Capitaine de Treville sortit de son logement sous la cohue que provoquait cette annonce, puis Porthos suivit d'Aramis.

- « Que s'est-il passé, bon sang?» demanda Aramis.

- « Milady est à Paris. » Lâcha Athos entre deux grimaces de douleurs.

Le visage grave des Mousquetaires inquiéta la jeune femme rousse, mais elle ne put dire un mot. Les frères d'armes saisirent Athos pour le porter à l'intérieur. Merida sentit des bras l'entourer, elle eut un hoquet de surprise, puis un soulagement quand elle vit, Constance.

- « Venez avec moi, vous êtes toute tremblante ! »

Suivi de D'Artagnan, les deux jeunes femmes montèrent dans ce qui semblait être le logement d'Athos. Ils s'installèrent dans la première pièce, alors qu'ils pouvaient entendre les hurlements du mousquetaire dans l'autre pièce.

- « Tu devrais aider Aramis, Constance. Tu es doué pour la médecine, tu as travaillé avec le docteur Lemay, tu sais ce qu'il faut faire dans ce cas-ci. Je vais m'occuper de Merida.»

La jeune femme acquiesça et laissa D'Artagnan avec la jeune femme. La situation était tendue, et Merida restait sous le choc.

-----------------------------------------------

Alors ce chapitre ?

- Le retour de Milady risque-t-il de compromettre les chances de Merida?

- Aramis réussira-t-il à soigner Athos?