Chapitre 11. Révélations

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C'est avec un râle de douleur, qu'Athos se réveilla. Il avait l'impression que quelqu'un lui avait arraché une partie de la jambe, mais lorsqu'il posa les yeux sur celle-ci, elle était bel et bien là, recouverte d'un bandage. Les souvenirs de la veille lui revinrent en mémoire, cette fois-ci Milady avait été trop loin en menaçant Merida. Pourquoi était-elle revenue en France ? Pour semer de nouveau la discorde dans la vie d'Athos ? Sa jalousie était cruelle, et combien de fois, elle a su le prouver. Si elle ne se privait pas pour prendre des amants quand bon lui semblait, Athos n'avait pas le même loisir. Elle a toujours su éloigner les femmes qui s'approchaient trop près du mousquetaire. Le regard encore flou, il remarqua la présence d'une jeune femme dans sa chambre, endormie sur le fauteuil tressé en paille, on aurait dit un ange. Cette idée le fit sourire, Athos tenta de se redresser mais sa jambe le rappela à l'ordre, un second râle franchit ses lèvres, ce qui réveilla la rouquine.

- « Pardonnez-moi, je ne voulais pas vous réveiller. » Lâcha-t-il en la regardant s'étirer.

La pauvre devait avoir le corps tout engourdi d'avoir dormi dans une telle position, il se sentait coupable de l'avoir laissé ainsi. Merida passa ses mains sur son visage, puis dans ses cheveux roux ondulés et esquissa un sourire en voyant que le mousquetaire ne la quittait pas des yeux. Elle se leva, puis tapota sur sa robe avant de s'approcher de la table de chevet. Elle versa de l'eau dans la timbale, puis la tendit à Athos.

- « Comment vous portez-vous ce matin, Aramis a extrait la balle, il a dit que vous ne devriez pas bouger durant quelques jours pour la cicatrisation. »

Il attrapa le verre et avala quelques gorgées, puis grimaça. La jeune femme sourit, elle avait compris que le mousquetaire n'était pas un fervent admirateur d'eau, mais plutôt d'alcool.

- « Je vais vous chercher du vin, cela apaisera votre douleur ! » dit-elle en se dirigeant vers la porte.

- « Merida, attendez. Je suis vraiment désolé d'avoir mis votre vie en danger, cela n'aurait jamais dû arriver. »

Athos essaya une seconde fois de se redresser, il cala son dos contre le mur. Merida l'observa en silence, elle ne savait pas comment lui répondre ; elle baissa le regard pour finalement le poser sur le sol. Le mousquetaire reprit la parole, et l'invita à se rapprocher de lui.

- « Vous avez veillé sur moi toute la nuit, encore une fois. Merci. » Lâcha-t-il à demi-mot.

Athos était un homme dur en façade, légèrement têtu aussi ; il n'avouera jamais qu'il aime que l'on prenne soin de lui. C'est ce que faisait Merida depuis leur première rencontre. Parfois, il fallait savoir laisser tomber le masque, et laisser parler son cœur. Cette confession eut le don de faire sourire Merida et lui faire retrouver la parole.

- « C'est le rôle d'un ange gardien, rappelez-vous. » Dit-elle en prenant place sur le rebord du lit.

- « Merida, j'aimerais vous dire...» Athos venait de commencer une phrase, mais la jeune femme lui coupa la parole.

- « J'ai compris, vous l'aimez encore. Cette femme qui fut votre épouse, malgré tout ce qu'elle vous a fait vivre, vous avez toujours des sentiments pour elle. Je l'ai vu dans votre regard, il n'y a pas de place pour moi, ici. » Elle pointa son cœur, puis baissa la tête pour ne pas affronter son regard, et faire face à la vérité.

Athos attrapa la main de la jolie rousse, avec délicatesse, il la plaqua contre son torse à l'emplacement même de son cœur, ce qui fit relever le regard de la jeune femme. Ce geste la fit légèrement basculer vers lui, elle planta ses iris émeraude dans celle du mousquetaire, et fut troublé par l'intensité de son regard.

- « Vous avez mal compris Merida. Cette nuit, c'est bel et bien de l'amour que vous avez vu dans mon regard, mais il n'était pas pour Milady, mais pour vous. J'ai tellement eu peur pour votre vie, je sais de quoi elle est capable. Vous avez conquis ce cœur à la seconde où j'ai croisé votre regard ; et si vous aviez cru me duper avec votre chapeau et votre bandana, ce n'était pas le cas. »

- « Vous voulez dire que le soir de votre venue à l'auberge, vous saviez déjà ? »

- « Eh bien, dirions-nous que, je savais que vous mordriez à l'hameçon si je sortais votre flèche. »

- « Athos ! Vous vous êtes joué de moi ! » Dit-elle, en jouant la jeune femme vexée.

- « Que devrais-je dire de cette missive envoyée en pleine forêt au beau milieu de la journée ? » demanda-t-il le sourire aux lèvres.

Ils rirent de bon cœur tous les deux, puis Athos posa sa main dans le cou de la jeune femme. Le silence s'installa, et leurs regards mutuels en disaient long sur leur attente. Merida se pencha un peu plus vers le mousquetaire, pour lui éviter de bouger – et déclencher de nouveau une douleur – et leurs lèvres entrèrent en contact. Ce baiser qu'elle attendait tant était tout ce qu'elle espérait. Athos était un homme d'une délicatesse extrême, et un grand passionné ; elle ne s'était pas trompée sur lui. Savourant chaque seconde qui s'écoulait, les deux amants furent interrompus par l'ouverture de la porte, ainsi qu'un rire.

- « Veuillez m'excuser du dérangement, je repasse d'ici une petite heure, si vous le souhaitez. Apparemment le patient se porte comme un charme ! » Ajouta Aramis à la suite de son rire.

- « Entrez, Aramis. Je vais de ce pas, chercher de quoi nourrir le blessé. Je vous laisse entre hommes ! » Lâcha Merida en se levant du lit, ses joues s'étaient teintés d'un rouge pivoine.

Elle quitta la pièce, laissant les deux frères d'armes ensemble. Aramis attrapa de quoi nettoyer la plaie, et s'installa auprès d'Athos.

- « Il y a de meilleures façons pour conquérir une femme que de la confronter à une ancienne épouse, mais puisque cela a fonctionné, je ne dirais mot. »

- « Il n'y a rien à dire de plus de toute façon, Aramis. »

- « Désolé de t'annoncer cela, mais tu vas devoir attendre que la plaie se referme avant de jouir des plaisirs de la chair, mon frère. »

Cette dernière réplique lui valut un coup de poing dans l'épaule, Aramis fit semblant d'avoir mal mais ne put s'empêcher d'éclater de rire.

- « Il t'en a fallu du temps pour passer à autre chose. » Ajouta le charmeur de ces dames.

- « Ne dit-on pas que la patience est une qualité ? » Répondit Athos entre deux râles de douleurs.

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Nouveau chapitre, nouvelle étape ;)

- Que pensez-vous de ce baiser?

- Et de l'humour de notre cher Aramis - toujours là quand il ne faut pas ^^



L'ange gardien des mousquetaires du Roi (TERMINÉE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant