Merida était épuisée, le voyage l'avait vidé de ses forces ; elle n'avait qu'une hâte : rentrer chez elle et s'endormir sur son édredon de plume. Perséphone semblait, elle aussi, au bout de ses forces, la jument n'était plus toute jeune et faire de longs trajets n'était plus dans ses cordes. L'aube était levée depuis quelques heures déjà, et Merida voyait enfin la Capitale.
— « Allez Perséphone, un dernier effort et tu pourras te reposer ! »
Lorsqu'elle franchit les portes de Paris, elle se sentit soulagée. Elle allait enfin pouvoir s'allonger, mais une chose lui donnait encore plus le sourire, revoir son mousquetaire. Elle s'arrêta devant l'étable où elle payait une maigre rente pour le bien de sa jument, elle fit entrer cette dernière dans son box, vérifia si elle avait de quoi se rafraichir et s'alimenter. Elle caressa une dernière fois le canasson avant de partir en direction de l'auberge.
Elle poussa la porte de l'établissement, un sourire s'élargit sur ces lèvres rosées. Cela faisait un bien fou d'êtres chez soi ! Surtout que l'auberge dans laquelle, elle avait séjourné à deux reprises était plus ou moins douteuse. Elle fit le tour du comptoir pour saluer sa « seconde famille » puis demanda si elle pouvait prendre un bain. Bien entendu, l'aubergiste accepta, il ne pouvait rien refuser à Merida. La rouquine grimpa les marches pour rejoindre le second étage où était située la pièce qui servait pour l'hygiène du corps, même si cette pratique n'était pas encore très courante. La jeune femme retira sa robe qu'elle posa sur le dossier d'une chaise – pendant qu'elle remplissait la baignoire d'eau. Elle se glissa à l'intérieur, savourant avec délectation l'effet bénéfique de l'eau sur ses muscles engourdis. Elle resta plusieurs minutes ainsi, profitant d'une pause de bien-être, mais si elle restait trop longtemps comme cela – elle risquait de s'endormir. Elle finit par se relever, et s'essuya rapidement avant de prendre froid, puis quitta la pièce. Une fois dans sa chambre, elle enfila une robe propre, puis brossa ses cheveux couleur de feu. Il n'était pas encore l'heure de repas de midi, elle avait quelques heures devant elle pour se reposer. Elle s'allongea sur sa couche, et tomba dans un sommeil réparateur.
Les douze coups sonnèrent au clocher de l'église. Merida se réveilla en sursaut, elle avait dormi bien plus qu'elle ne l'avait souhaité ! Elle se hâta de descendre au rez-de-chaussée pour prendre son service. Voilà déjà deux jours qu'elle n'avait pas travaillés, il fallait qu'elle reprenne au plus vite. Son quotidien reprit de plus belle, elle enchaina le service de plusieurs tables, puis lorsque tous les clients avaient quitté les lieux, elle se dirigea vers la cuisine pour faire la vaisselle. Les mains dans l'eau, une assiette à la main, elle se retourna vers son employeur lorsque ce dernier l'interpella.
— « Merida, on te demande. »
La jeune femme s'enthousiasma, pour elle, il n'y avait qu'une personne qui pouvait venir la voir, Athos. Elle termina de laver les dernières assiettes, puis c'est avec entrain qu'elle se dirigea vers la salle principale de l'auberge. Seulement la déception pouvait se lire sur le visage de la jeune femme, puis de l'inquiétude. Que faisaient des gardes du Roi ici, et pourquoi ce n'était pas les mousquetaires ? Merida commençait à imaginer le pire, elle pensait qu'il était arrivé malheur à ses amis durant son absence, mais elle était bien loin du compte ! Elle se rapprocha, et remarqua la présence du Capitaine de Tréville, un mauvais pressentiment l'empara.
— « Mademoiselle Merida Blanchard ? » demanda-t-il à son attention
— « C'est bien cela. Que se passe-t-il ? » Questionna la jeune femme angoissée.
— « Par ordre du Roi, vous êtes arrêtés pour le meurtre du frère du Roi, le Duc D'Orléans. Veuillez nous suivre. »
La jeune femme perdit tous ses moyens, elle ne comprenait pas ce qu'il se passait. Elle, une meurtrière ? Ils avaient perdu la tête !
— « Je suis innocente ! Je n'étais pas présente à Paris ces deux derniers jours, j'étais dans le comté du Poitou. Vous devez faire erreur ! » Tenta-t-elle de se justifier.
— « Le Duc D'Orléans n'a jamais atteint la capitale, on l'a assassiné lors de son trajet. Toutes les preuves sont contre vous, mademoiselle. Votre jugement aura lieu dans deux jours. Nous vous escortons au grand Châtelet. » Répondit le capitaine.
Merida n'avait pas le choix d'obéir, elle jeta un dernier regard aux personnes présentent sur les lieux. Tout le monde était dans l'incompréhension totale, personne ne pensait que Merida était coupable. La jeune femme hocha la tête et suivit la garde du Roi. Au fond d'elle-même, elle savait qui était derrière tout ça, mais comment arrivera-t-elle à déjouer les plans de Milady, surtout avant d'être condamné à mort ? Deux jours, c'est tout ce qui lui restait à vivre... Merida n'était pas dupe, le Roi ne laisserait pas en vie, l'assassin de son frère. Les mains attachées, elle fut conduite en prison, elle supplia le Capitaine de lui laisser le droit de parler à Athos ; mais ce dernier ne pouvait pas déroger aux ordres du Roi.
***
Au fond de sa cellule, la jeune femme priait que tout ceci soit une mauvaise blague, mais elle savait bien que non. Milady de Winter avait promis qu'elle se vengerait, il semblerait qu'elle réussisse son coup ! Seulement la rouquine ne pouvait pas s'empêcher de penser que les mousquetaires la tireront de ce pétrin ! Ils ne pouvaient pas l'abandonner comme ça... pas après ces derniers mois ?
Ceci n'était que le début d'une longue attente, mais surtout d'une révélation qui allait bouleverser plus d'une personne. La mort de Duc D'Orléans n'était qu'une pièce d'échec dans une partie grandeur nature. Et si, il n'y avait pas que Merida qui tombait dans cette histoire ?
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Nouveau chapitre en ligne ... ce n'est que le début d'une longue histoire !
- Que pensez-vous de cette arrestation ?
- Pourquoi Treville trahi Merida ?
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L'ange gardien des mousquetaires du Roi (TERMINÉE)
FanfictionUN TRAILER EST DISPO : https://www.youtube.com/watch?v=blQRz444W7Q EN VENTE SUR THEBOOKEDITION : http://www.thebookedition.com/fr/l-ange-gardien-des-mousquetaires-p-346719.html Adaptation de l'œuvre d'Alexandre Dumas. Et si ce grand auteur...