Quelques jours se sont écoulés, Merida était sur le départ pour son pèlerinage annuel. C'est une chose qui lui tenait à cœur, elle avait besoin de ces quelques jours pour ne pas oublier, garder en mémoire cette enfance – trop vite écourtée par les malheurs de la vie. Elle n'a jamais connu sa mère, et pourtant, elle s'était toujours recueillie sur sa tombe, son père et sa grand-mère sont enterrés à ses côtés. Les mousquetaires du Roi – très occupés par l'arrivée de Gaston d'Orléans – sont venus aux aurores pour saluer la jeune femme avant son départ. Après une étreinte avec chacun d'eux, ainsi que Constance, Merida s'attarda dans les bras d'Athos.
— « Athos, nous devons partir. Le Roi nous attend au palais. » Annonça Aramis.
— « Juste un moment. » Répondit le concerné.
Le Mousquetaire aida sa bien-aimée à monter en selle, et puis il posa son regard sur elle. Il était inquiet et cela se voyait. Merida avait bien réfléchi, elle avait même songé à décaler son séjour dans le Poitou, mais cela ne changerait rien.
— « Reviens-moi vite, et en vie. » Ajouta-t-il.
— « Je tiendrais ma promesse. Je ne vous retiens pas plus longtemps, je sens que vos camarades perdent patience ! » Dit-elle en riant.
Un dernier regard, un sourire, et un geste de la tête envers ses amis ; Merida quitta la villa sur le dos de Perséphone. Son arc mit en bandoulière, ses flèches à porter de main, la jeune femme se sentait en sécurité. Elle a toujours su se défendre, et même si cette Milady semblait redoutable, elle avait sûrement d'autres préoccupations que la vie de la rousse.
Après plusieurs heures de voyage, Merida s'arrêta dans une petite auberge. Elle pénétra dans les lieux, et s'adressa au gérant de l'établissement.
— « Je désire une chambre pour la nuit, et un peu de foin pour ma monture. Cela sera-t-il suffisant ? » Demanda la jeune femme en posant quelques pièces sur le comptoir de bois.
L'aubergiste fit un signe de tête, puis il l'incita à suivre – ce qui semblait être sa femme – à l'étage. Merida s'installa dans la chambre, décorée de façon minime, et se laissa tomber sur le lit. La capitale lui manquait déjà, mais surtout la présence de son mousquetaire. Comme la vie lui semblait bien fade loin de lui, et du quotidien trépidant de ses nouveaux amis. Après plusieurs heures, elle finit par trouver le sommeil ; mais sa nuit fut courte. Elle se réveilla aux aurores, et se hâta de reprendre la route. Elle voulait arriver avant l'heure du midi.
Un sourire se dessina sur les lèvres de Merida lorsqu'elle reconnut la petite ferme où elle avait grandi. En quinze ans, celle-ci s'était délabrée, la toiture manquait de s'effondrer, les vitres étaient brisées ; mais elle tenait toujours debout. La jeune femme laissa Perséphone s'abreuver, elle récupérera les fleurs qu'elle avait ramassées le matin même, dans un champ et se dirigea vers l'arrière de la maison.
Quelques mètres en contrebas, Merida aperçu les trois tombes surplombées de petites croix de bois. À l'époque, la famille n'avait pas les moyens de s'offrir des pierres tombales, et ce n'était toujours pas le cas, sinon Merida l'aurait fait. La jeune femme déposa les fleurs puis l'une de ses flèches qu'elle avait confectionnées, puis s'accroupit dans l'herbe qui entourait les amas de terre. Les larmes commençaient déjà à rouler sur ses joues, elle avait tant de choses à leurs dires.
— « Papa, j'espère que tu es fière de moi. Je ne sais pas si tu me vois de là-haut ; mais ma vie a changé ces derniers temps. Je connais enfin l'amour, un homme attentionné et tendre. Tu l'aurais aimé, j'en suis certaine. Notre rencontre n'a rien de banal, je me dis même que tu y es pour quelque chose. C'est grâce à toi que je tire à l'arc. J'aimerais tellement que tu sois encore à mes côtés... »
La jeune femme reste encore quelques heures sur les lieux, mais il était déjà temps pour elle de reprendre la route. Un dernier au revoir avant de remonter à cheval. Elle fit une halte pour se nourrir, ainsi que son cheval. Ce voyage l'avait soulagé, elle avait besoin de retrouver ses origines. Certains diront que c'est inutile, qu'elle peut très bien parler à son défunt père n'importe où, mais pour Merida, cette tombe, cette maison, cette terre, c'était l'âme de son géniteur.
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L'ange gardien des mousquetaires du Roi (TERMINÉE)
Fiksi PenggemarUN TRAILER EST DISPO : https://www.youtube.com/watch?v=blQRz444W7Q EN VENTE SUR THEBOOKEDITION : http://www.thebookedition.com/fr/l-ange-gardien-des-mousquetaires-p-346719.html Adaptation de l'œuvre d'Alexandre Dumas. Et si ce grand auteur...