Chapitre 25. Un dîner royal

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Les chevaux s'arrêtèrent devant le Palais, tandis que les autres mousquetaires se hâtaient de monter les marches, Athos prit le temps de descendre de son étalon noir. Il attrapa Merida par la taille et l'aida, à son tour, à retrouver la terre ferme. Laissant ses mains autour du corps de la jeune femme, il encra son regard dans le sien.

« J'étais vraiment sincère, tu es magnifique dans cette robe. Je suis surpris par tout ce qu'il t'arrive, mais ce sont plutôt de bonnes nouvelles, non ? »

— « Athos... tout cela, ce n'est pas moi. Elle désigna sa robe, mais aussi le palais derrière eux. Je ne suis pas une princesse, je n'ai pas été élevé ainsi. Je ne suis pas le genre de femme qui aime se pavaner devant une cour, et encore moins épouser un homme juste parce qu'il a des intérêts financiers pour la France. Tu sais qui je suis, Athos. Ma vie ne changera pas, pour rien au monde, j'échangerais ma place pour une couronne. »

— « Tu vas refuser l'offre du Roi ? Celle de rétablir la vérité ? »

— « Cette femme qui a pris ma place, elle est faite pour cette vie, pas moi. Pourquoi devrais-je le lui ôter ? Henriette de France vit en Angleterre, mariée à un homme de haut rang. Ma vie est ici, avec toi. »

— « Tu es vraiment une femme étonnante, Merida. Peu de femmes auraient fait ce choix. »

— « Tu as encore beaucoup de choses à découvrir sur moi, Athos. »

Ils échangèrent un baiser, mais furent rapidement interrompus par le raclement de gorge de Porthos. Ils étaient attendus, et l'on ne fait pas attendre sa majesté, le Roi de France.

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Être à la table du Roi et de la Reine était une chose impressionnante pour Merida, mais aussi pour les mousquetaires ainsi que Constance. Impatient de connaître l'histoire de la rouquine, Louis XIII s'installa en bout de table et fit signe à la jeune femme de s'asseoir près de lui. Il leva son verre et commença un discours à son image.

- « Bénissons ce repas qu'il soit aussi festif que Dieu le veut. Je suis certain que mes mousquetaires sauront me divertir avec leurs multiples aventures. Mais avant toute chose, racontez-moi votre enfance, mademoiselle Blanchard. »

- « J'ai grandi dans une ferme dans le comté du Poitou, élevée par mon père et ma grand-mère paternelle jusqu'à leurs décès. On m'a inculqué des valeurs, une éducation catholique et les rudiments de la vie. »

- « Votre père était un paysan ? » Demanda le Roi.

- « Oui, il cultivait les champs de blé et d'orge. Il était très habile de ses mains. Il m'a montré comment fabriquer un arc et des flèches pour la chasse ; appris à pêcher ou encore à monter à cheval. »

— « Vous semblez proche de lui. » Supposa la Reine, un brin de tristesse dans la voix.

Contrairement à l'usage du temps qui prônait une séparation des enfants de leurs parents, Anne avait mené une vie calme et ordonnée, entourée de l'affection de sa famille. Elle a grandi au palais royal de l'Alcazar à Madrid où ses parents, très pieux, lui donnèrent une forte éducation religieuse. Elle a été séparée de sa famille à l'âge de quatorze ans, d'où cette tristesse dans sa voix.

— « Oui, j'avais beaucoup de complicité avec lui. Je suis resté à ses côtés jusqu'à son décès. Puis j'ai tout quitté pour venir dans la Capitale, mon père m'a toujours dit que mon avenir était là-bas, je n'avais pas saisi la nuance. »

— « Votre père n'a jamais révélé son secret, même sur son lit de mort ? » Questionna le Roi.

— « Non, il n'a jamais rien dit, j'étais jeune, je n'ai sûrement pas compris ses sous-entendus. Tout comme le Cardinal de Guise, je pensais qu'ils étaient amis de longue date et non, complice d'un complot d'ordre royal. »

— « C'était pour te protéger, Merida. Qui sait ce qu'il aurait pu t'arriver si quelqu'un l'avait découvert. » Répliqua Athos, bienveillant envers elle.

— « Qui pourrait les blâmer pour avoir porté ce secret de toute manière, ils n'ont pas vraiment eu le choix. Même si je pense que le Cardinal était bien plus affecté par ce choix que Marie De Médicis. Veuillez m'excuser pour mon opinion, votre majesté. »

— « Ma mère a fait beaucoup de choix égoïste, je peux comprendre votre réaction. » Ajouta le Roi d'un ton compatissant.

Il avait lui-même fait les frais des décisions de la Reine de France, prête à le sacrifier pour continuer de régner sur la France au décès d'Henri IV.

Ils abordèrent la situation de Merida, les accusations que l'on lui portait étaient de toutes évidences faussées. Quelques noms de coupables ressortirent, comme Milady de Winter ou encore le Duc de Buckingham – chassé de France — il y a cinq ans de cela pour avoir courtisé la Reine Anne. Merida se remémora un détail important, lorsqu'ils évoquèrent le Duc Anglais. Elle se rappelait avoir entendu deux hommes avec un fort accent anglais, en quittant l'auberge dans laquelle elle avait passé la nuit. Les mousquetaires firent rapidement le lien avec le massacre qu'ils avaient découvert. Tous les indices laissaient penser qu'un Anglais en voulait à la couronne de France, et qu'il avait une aide précieuse. Qui d'autres que Milady de Winter connaissait aussi bien la cour ?

Après de longues heures de discussion, ils finirent par quitter le Palais. L'enterrement du Duc D'Orléans était prévu à onze heures du matin, il fallait être en forme, car une chose est sûre, les mousquetaires allaient devoir redoubler de vigilance pour la sécurité du Roi et de la Reine.

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Voila enfin le dîner tant attendu ! 

Le prochain chapitre risque d'être fort en action ... 

Petit indice... une rousse contre une brune?

L'ange gardien des mousquetaires du Roi (TERMINÉE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant