19:proposition.

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Je suis assis à côté du policier que j'ai tabassé auparavant et ça me répugne énormément.Heureusement que je ne vois pas son corps,il fait noir,et à ma plus grande surprise,Harry ne m'a pas attaché.En réalité c'est moi qui suis venu seul ici,je voulais me tenir loin de lui.C'est un tueur bordel,et à cause de lui j'ai tué un homme,j'ai tué un putain de policier et il était fier.C'est tout ce qu'il veut,que je tue,que la culpabilité me ronge et que je meurs à mon tour.Je me dégoûte,encore plus qu'avant.Je ne sais pas si je dois rester ici ou m'enfuir,si je m'enfuis il est capable de me chercher pendant plusieurs jours et là je sais qu'il ne me ratera pas pour me tuer.
C'est le soir,il doit sûrement dormir,je l'espère.Demain c'est aussi le troisième jour de l'homme attaché,il s'occupera donc de lui et pas de moi,tant mieux.
Je n'arrive quand même pas à dormir,je me sens sale,intérieurement comme extérieurement.J'ai tué un homme,comment dormir après avoir tué un homme ? Ça aurait pu être moi,un innocent,ça aurait pu être moi,mort en ce moment.Je n'ai plus aucune force physique,j'ai dû me nourrir deux fois depuis que je suis ici je crois,sept jours,une semaine.
Je me relève et prie pour que la porte ne soit pas verrouillée,elle ne l'est pas,à ma plus grande satisfaction.Je l'ouvre doucement et cours dans les longs couloirs pour rejoindre les escaliers.J'arrive enfin dans la cuisine et ouvre le frigo pour me nourrir,si Harry me prend je suis complètement fichu.Je marche sur la pointe des pieds comme un gamin qui a peur que ses parents le découvre en train de voler quelque chose,je ris intérieurement.Je trouve quelques petites choses et mange à petites bouchées pour qu'il ne remarque rien demain matin.Il fait noir et seule la lumière du frigo ouvert éclaire la cuisine.Je bois beaucoup,pour tous ces jours où je n'ai pas bu et pour les prochains.
En repensant à cette journée mouvementée,je me souviens qu'Harry m'a parlé d'étapes,sauf qu'en fouillant dans son bureau la dernière fois,je n'ai trouvé aucune feuille indiquant qu'il y avait des étapes.Et pour ce qui est de cet après-midi,pour ce que je lui ai fais et dit,il a sûrement déjà oublié,enfin je l'espère.Grâce à ces policiers il ne m'a rien fait,heureusement.Je me demande ce qu'ils faisaient ici,peut-être cherchaient-ils leur collègue porté disparue ? En tout cas ils pensaient le trouver perdu,pas tomber sur un château où vit un psychopathe et où c'est la victime qui essaye de les tuer,vu qu'ils n'étaient pas armés.Je frissonne,c'est moi qui ai tué l'un d'entre eux.Je ne peux même pas imaginer s'ils avaient été armés,Harry m'aurait réellement laissé entre leurs mains et je serais sûrement mort.Mais j'ai pu prouvé que je n'étais pas un lâche,et j'en suis fier.
Après m'être rassasié,c'est le cas de le dire je suis complètement rempli,je remonte lentement les escaliers,pas pressé de retourner dans la pièce.Je passe devant le bureau d'Harry et j'hésite à y entrer.Je pose ma main sur la poignet,c'est ouvert.Je ne comprends pas pourquoi il laisse ouvert son bureau,il sait que je ne suis pas attaché et que je suis capable de venir ici,c'est un piège,j'en suis certain.La pièce est sombre,j'appuie donc sur l'interrupteur pour l'éclairer.Tout est bien rangé,aucuns papiers ne débordent,sa chaise est retournée.Je referme la porte derrière moi et souffle de soulagement.

-Je savais que tu viendrais.

Je sursaute et plaque ma main sur mes lèvres de peur.
La chaise de son bureau se tourne et Harry se tient en face de moi,cette scène est digne d'un film d'action.

-Assieds-toi. Sourit-il.
-Vous ne dormez pas ? Demandais-je.

Il hausse un sourcil.

-Je veux dire,vous devez être en forme pour demain,une victime vous attend.Repris-je.

Il souffle en souriant.

-À ce propos,j'ai quelque chose à te proposer.
-Je vous écoute.Répondis-je.
-Tu as tout réussi,je veux dire,tu as survécu aux trois jours dans cette forêt,tu as survécu à moi pouffa-t-il et tu as réussi à te sauver toi-même en tuant des putains de policiers.
-Donc vous me laissez ? Souriais-je.
-Absolument pas.Seulement accepte d'être comme moi. Lâcha-t-il.

Je manqua de m'étouffer avec ma salive,il me demande d'être comme lui,de tuer toutes ces personnes innocentes par pur plaisir.Je ne peux pas,je ne sais pas.Je ne veux pas mourir,c'est égoïste mais je ne veux pas mourir,pas comme ça.Je veux encore lui faire face,lui tenir tête.

-Je serais à votre niveau ? Demandais-je.
-Certainement pas,mais tu pourras manger,à condition que c'est toi qui le prépare. Sourit-il.

Si tu n'acceptes pas Louis,tu vas mourir.

-J'accepte à une seule condition.

Il hausse un sourcil.

-Que vous me dites pourquoi et comment vous devenus comme ça. Souriais-je.

You are my game.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant