(1D&The Vamps) Loaded Gun

Chapitre 40

Chapitre 40


Il était 7 heures. Comme prévu, Dan était dans une voiture avec David.

Il se gara sur le lieu de rendez-vous, un coin légèrement éloigné de la ville, longé par une rivière.

Le parfait endroit pour un pique-nique en famille.

Le pique-nique sera peut-être pour plus tard.

Will était caché derrière des buissons. Moi j'étais sur la première branche d'un arbre en hauteur, cachée par un feuillage massif.

Mon père sortit de la voiture et s'appuya sur le capot. David le rejoint, épiant les alentours.

Il y eu un bruissement de feuillage puis Sergei arriva, entouré de deux gardes. Rien que la vue du sourire narquois qu'il affichait déjà me dégoutait.

"Dan, mon cher Dan. Ça faisait bien longtemps."

Il disait ça, s'approchant assurément, les mains dans le dos. La situation me glaça le sang. David s'interposa entre mon père et Sergei.

"Un problème petit ? J'aimerais avoir une discussion avec Dan. D'homme à homme."

David se décala légèrement après lui avoir lancé un regard noir.

Il inclina légèrement la tête, un sourire diabolique déformant ses lèvres.

J'entendis un gémissement de douleur. Je cachais ma bouche de mes mains pour ne pas hurler. Mon père était tordu à terre. Il venait de lui asséner un coup de genou dans le ventre.

"Bonjour à toi aussi, grogna Dan.

- Qu'est ce que je vais bien pouvoir faire de toi... Quel tristesse... Soupira-t-il en s'éloignant un peu. Quel beau temps n'est-ce pas ?

- Je n'ai pas de temps à perdre, dit Dan.

- Moi non plus. Ou est le programme ?

- Tu penses l'avoir si facilement ?"

Un troisième garde arriva, poussant un individu pour qu'il avance.

"Harry, murmurais-je."

"Le programme ou je tue le cher petit ami de ta fille. Au passage, j'espère que vos retrouvailles se sont bien passées.

- Je n'ai pas le programme, déclara Dan.

- Alors, où est-il ?"

Je sursautais lorsque j'entendis trois coups de feu.

"C'est moi qui l'est, intervint Will."

Sergei afficha une mine surprise. Non pas parce que ses trois gardes étaient morts mais parce que Will les avait tués. Will qu'il croyait mort.

"Ben quoi, t'a vu un fantôme ? Ironisa Will.

- Comment se fait-il que...

- Que je sois vivant ?"

Il leva légèrement les mains au ciel en souriant.

"Je tiens à régler cette affaire à la loyale. C'est à dire pas d'arme, exigea Sergei."

Après un regard de concertation, Will posa son fusil puis loin, Dan jeta le sien, imité par Sergei.

"Bien. Le programme."

Personne ne bougea.

"Ah, j'avais oublié de préciser, dit Will. Si tu veux le programme tu dois d'abord retourner en prison.

- C'est que le revenant à de l'humour. Je ne compte pas écumer de nouvelles années de votre faute."

Sergei sortit une seringue de sa poche et la planta dans l'épaule de Harry qui poussa un gémissement de douleur.

La respiration s'accéléra. J'essayais de rester silencieuse.

"Qu'est ce que c'est ? Lança David en haussant le ton.

- Quelques bactéries assez agressives qui attaquent les cellules humaines. Un poison si vous préférez."

Les gars se regardaient entre eux. Le plan prenait une tournure inattendue.

"Il ne lui reste qu'une demi-heure. Il faudrait se dépêcher pour aller à l'hôpital, ajouta-t-il en gardant ce sourire fier."

Personne ne bougea, encore. Je hurlai intérieurement. Il fallait faire quelque chose.

"Will, apporte le programme, soit un gentil garçon. Si vous me le donnez je tacherais d'oublier la haine que j'ai envers vous. La haine étant la cause principale de mes pulsions meurtrières, avant l'ennui."

Il sortit une deuxième seringue et la planta une seconde fois dans le bras de Harry, appuyant pour laisser couler le liquide dans son sang.

La santé de Harry se dégradait à vue d'œil. Il suait et sa peau ternissait.

"Non ce n'est pas du bluff, c'est réellement du poison, affirma Sergei."

Harry s'écroula sur ses genoux.

"Je sais que vous ne bluffez pas non plus, je sais que vous avez le programme et que vous ne l'avez pas détruit. Alors apportez-le moi et vous repartez avec le garçon."

Will sortit une clé USB de sa poche. Il avait bien le programme sur lui. Et le vrai.

Mais ils n'avaient pas prévu dans leur plan que Sergei s'en prendrait à Harry.

Ils avaient installé dans l'herbe une plaque. Vous savez, lorsque vous marchez dessus le système s'enclenche et lorsque vous lever le pied vous explosez ?

Will était censé lancer la clé sur cette plaque. Tout le monde devait s'enfuir et Sergei devait exploser avec le programme. Ça semblait si simple.

Sauf que personne n'avait pris en compte le fait que Harry serait en permanence à 20 centimètres de Sergei et encore moins qu'il était incapable de bouger.

Tout le monde savait que Harry n'aurait pas le temps d'être sauvé et qu'il y passerait.

Je ne devais pas intervenir, je le savais. Calme-toi Heather, inspire expire, ils sont grands, ils vont trouver une solution.

Will regarda la clé USB, je le vis tourner légèrement la tête en ma direction. Je pus lire sur ses lèvres "désolé".

Puis il lança d'un geste rapide la clé sur la plaque. Sergei sourit en commençant à se diriger vers la clé.

Je ne pus me retenir plus longtemps. Quitte à tout faire foirer.

"NON ! Hurlais-je en sautant à terre. N'allez pas là-bas, il y a une bombe c'est un piège !"

Tout le monde s'immobilisa. Je repris ma respiration.

Je sentis le regard de Harry. Une étincelle de lucidité brillait encore au fond de ses pupilles. Je venais de le sauver.

"Tiens donc, la fille est de la partie aussi... C'est moi où elle vient de foutre en l'air votre plan digne des séries policières ? Ria Sergei."

"Will, tu savais très bien que Harry serait mort.

- Il fallait trouver une solution pour en finir, Heather.

- Pas en sacrifiant Harry, hurlais-je. Vous l'aviez promis qu'on le sauverait."

Je sentis que j'étais à deux doigts de m'effondrer en larmes sous la pression.

"Il va mourir d'une façon où d'une autre, mais c'est gentil de m'avoir sauvé, lança Sergei d'un ton sarcastique."

Une bouffée d'adrénaline me prit soudain et je dégainais en un quart de seconde le revolver que j'avais précieusement caché dans ma veste.

"Tu t'y attendais pas à celle-là, n'est-ce pas ? M'exclamais-je, la voix peu rassurée."

Je me dandinais d'une jambe à l'autre, tentant de calmer les tremblements qui agitaient ma main.

"Regarde-toi, soupira-t-il. Tu n'oserais jamais tirer. Tu regretteras tout ta vie d'avoir une mort sur la conscience."

Mes oreilles bourdonnaient et l'adrénaline se transformait en d'immenses bouffées de chaleur. L'angoisse s'emparait de moi.

Le revolver semblait m'appeler, m'ordonnant d'appuyer sur la gâchette.

Un énorme coup de fusil retentit.

J'entrouvais la bouche de stupeur en voyant le corps de Sergei s'affaisser au sol.

En tournant la tête je découvris Will, l'arme encore dans la main. Il me regarda d'un air compatissant. Il avait tiré pour moi.

Je lâchais le revolver et m'effondrais aux côtés de Harry. Il avait vraiment mauvaise mine.

"Harry, il est mort, c'est fini, on a réussi, Harry, réponds-moi Harry, Harry ouvre les yeux je t'en prie."

Alors qu'il entrouvrît légèrement les yeux je ne pus empêcher les larmes de rouler le long de mes joues. De forts sanglots secouèrent ma poitrine sous le poids de l'émotion.

"Je t'aime, chuchotais-je."

J'étais concentrée sur son visage. Ses lèvres tremblantes semblèrent vouloir dire quelque chose mais c'était incompréhensible.

"On va à l'hôpital avec Heather, décida David.

- Ok on s'occupe du reste."

Le temps qu'on mette Harry dans la voiture il avait perdu connaissance. Je caressais fébrilement sa joue, impuissante, rongée par la culpabilité.

Bats-toi Harry, ne me quitte pas. Je te l'interdis.

On démarra.

Une détonation se fit entendre.

"Le programme est détruit, compris David.

- Tant mieux.

- Comment il va ?

- Ce n'est pas la grande forme, accélère.

- Tu l'as sauvé une fois, il va s'en sortir."

J'aimerais tellement y croire.

David me lança un regard rassurant puis se concentra à nouveau sur la route, slalomant à toute vitesse entre les quelques voitures.

"Tu aurais vraiment fini par tirer ? Demanda-t-il."

Je laissais planer le doute quelques secondes. Mon regard se porta vers Harry.

"Je l'aurais fait pour lui."