Lucy et les demi-dieux

Chapitre 5

Je suis de retour dans mon rêve.

À priori, je dois être encore vivante puisque je respire, bien que ne suis pas certaine de pouvoir mourir dans un rêve.

Je sens le soleil de plomb taper contre mes bras et mon visage. J'ouvre les yeux et me retrouve aveuglé par la lumière du soleil. Une fois habituée à cette forte luminosité, j'essaye de voir où je me trouve. Je cherche la corniche du rêve précédent, mais je ne la trouve pas. Je suis allongé sur une espèce de petite plage faite de galets très inconfortables. Je cherche des yeux le dragon - qui ne doit pas être difficile à repérer et par chance, ne l'aperçoit pas. Je me lève malgré les protestations de mes jambes et longe la rivière, toujours vers l'Est. Je sais je commence à me répéter !

Quelque temps après, je quitte la rivière pour m'enfoncer, une fois de plus dans une forêt au feuillage très dense. Mais plusieurs heures de marche plus tard, le dragon me retrouve et s'en suit une course-poursuite endiablée.

Au moment où le dragon commence à prendre l'avantage sur moi - en somme assez vite, vu mon niveau d'endurance - la forêt débouche subitement sur une colline. Je commence alors à grimper malgré le sentiment que mes jambes ne tarderons pas à me faire défaut. Je sens que je suis bientôt au sommet, et me force à fournir un dernier effort.

Une fois arrivée au sommet de la colline, je tombe nez à nez avec un autre dragon - comme si un seul ne suffisait pas ! - mais celui-ci paraît plus docile et moins agressif.

C'est alors que mon poursuivant me lacère le dos avec ses griffes meurtrières.

Et dire que je ne l'avais même pas vu ni entendu arriver !

Je tombe à terre et ai juste le temps de me retourner avant que mon attaquant termine son travail en me donnant le coup de grâce. Au moment où il lève sa patte, une flèche vient se planter minutieusement entre ses deux yeux, le faisant disparaître dans une gerbe de poussière dorée.

Je sens des bras me soulever et essaye, malgré la douleur qui me brûle le dos, de ne pas m'évanouir.

Après un moment passé à être portée - n'étant pas la chose la plus agréable quand on a le dos meurtri et ensanglanté -, je sens les mains me lâcher et me pose dans un lit, ou quelque chose y ressemblant.

Et puis, terrassée par la douleur, je perds connaissance.