Chapitre 51 :

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J'ouvre les yeux enfin délivrée de ce cauchemar plus vrai que nature. Mon corps ne semble pas s'en être totalement remis puisqu'il est encore très engourdi, et les tremblements de mes mains ne veulent pas cesser.

Ma chambre est, comme à mon habitude, plongée dans le noir complet. C'est une habitude que j'ai depuis toute petite, et qui m'apaise depuis toujours.

Je finis par me redresser, de sorte à être assise, adossée contre la tête de lit et frotte mes yeux pour terminer de me réveiller. Je m'étire rapidement, et constate en grimaçant que mon corps entier n'est pas seulement engourdi, mais complètement courbaturé.

Le moindre mouvement me demande un effort surhumain, et semble chauffer anormalement mes muscles. Je ne me souviens pourtant pas avoir fait tant de sport que ça hier...

Je tourne la tête, cherchant mon réveil pour vérifier que je ne suis pas en retard, mais ne trouve que de l'obscurité.

Il y a sûrement dû avoir une coupure de courant cette nuit, ça arrive souvent en montagne.

Incapable de savoir l'heure exacte, je me lève à contrecœur pour partir me préparer. Mais à peine le pied posé à terre, une onde de douleur se propage de ma cheville pour remonter le long de ma jambe.

Je retombe sur mon lit, étouffant un cri de douleur.

Qu'est-ce que j'ai fait pour avoir autant mal à la cheville ? Je ne me souviens pourtant pas m'être fait mal en cours de sport, ni en allant dans la forêt !

J'essaye à nouveau de me lever mais dès que je mets le moindre poids sur cette fichue cheville, la même vague de douleur m'assaille.

Il faut pourtant que je prévienne Julie que je ne pourrais pas aller à l'arrêt de bus avec elle.

Heureusement, à peine évoquée, celle-ci apparaît dans l'embrasure de la porte. Julie referme doucement la porte derrière elle, replongeant la pièce dans l'obscurité et s'avance vers moi.

Celle-ci me salue rapidement et se dirige à ma droite pour ouvrir les volets. La lumière inonde subitement la pièce, qui n'est absolument pas ma chambre !

Je me tourne vers ma sœur pour lui demander plus d'explications, mais trouve une toute autre personne à sa place.

Celle que j'ai prise pour Julie quelques secondes plus tôt est une adolescente aux cheveux bruns clair, plutôt jolie. Les trais de son visage sont fin et symétriques et elle possède de beaux yeux noirs en amande.

Prenant conscience que je ne suis pas dans un environnement connu, je commence à paniquer :

- Qui êtes-vous ? Et qu'est-ce que je fais là ? Pourquoi je ne suis pas chez moi ??

La jeune femme reste d'un calme olympien et se contente seulement de s'approcher un peu plus de moi, augmentant par la même occasion mon niveau de stress. Mais ne pouvant pas fuir à cause de ma cheville, je me contente de lui jeter un regard noir, la défiant de m'approcher.

Bien évidemment, mon petit numéro ne semble pas faire effet.

Je recule le plus loin possible d'elle, jusqu'à ce que mon dos heurte le mur. Je suis définitivement coincée, avec une inconnue qui continue de se diriger vers moi.

La jeune femme s'assied au bord du lit et place ses mains de chaque côté de ma tête. Une sensation de calme me submerge rapidement, balayant toutes les craintes que j'avais à son égard.

Celle-ci presse un peu plus ses doigts sur les tempes et un raz de marée s'abat sur moi.

Tout me revient subitement, la colonie, la quête ainsi que le tragique combat dans le labyrinthe. Les larmes ne tardent pas à faire leur apparition lorsque je revois le corps brûlé de Brice.

Lucy et les demi-dieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant