Chapitre 46

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Brice a finalement terminé la construction de son arme en un temps record. Cette ingénieuse invention est composée d'un réservoir, fixé sur le dos de l'utilisateur, ainsi qu'une sorte de fusil par lequel sortira la gerbe de feu, relié au réservoir par un long tuyau cuivré.

Nous félicitons Brice pour son habituelle rapidité, puis, curieuse, je questionne le fils d'Héphaïstos sur le fonctionnement de son lance-flammes. Ce dernier me répond, les yeux pétillants de fierté :

- Comme tu dois t'en douter, le feu sera stocké dans le réservoir, remontera jusque dans le lanceur à cause de la forte pression du circuit. Il suffira juste de presser la gâchette pour que le feu soit propulsé à plusieurs mètres de hauteur.

- Mais comment tu vas faire pour créer le feu, et en avoir une quantité suffisante ?

- Je vais utiliser ça !

Brice sort de sa poche une petite fiole contenant une sorte de liquide vert. Je réprime un mouvement de recul en reconnaissant le contenu de la fiole :

- Tu ne vas quand même pas utiliser ça !? Et puis tu vas me dire que tu te balade avec ça depuis me début, sans même nous avoir prévenu ??

Brice me regarde, honteux, un peu comme un enfant qui vient de se rendre compte de sa bêtise. Avant qu'il ait eu le temps de dire quoi que ce soit, Léo prend la parole pour demander :

- Vous allez sûrement me reprocher d'être un inculte, mais c'est quoi en fait ?

Brice et moi lâchons en cœur un soupir désespéré avant de lui expliquer :

- Cette fiole contient du feu grec. C'est la forme de feu la plus dangereuse. Personne ne peut l'éteindre, et il peut même brûler sous l'eau.

Le fils de Poséidon semble enfin comprendre le danger que représente cette fiole et questionne Brice, étonné :

- Et tu comptes utiliser ça ici ? Cette pièce n'est pourtant pas très grande, donc on a pas mal de chances de brûler par la même occasion...

- Je suis bien conscient de tout ça ! Renchérit Brice. Mais c'est le seul feu que je puisse utiliser sans crainte de l'épuisement. N'importe quel autre forme ne serait pas suffisante et le lance-flammes sera vide avant même d'avoir brûlé la moitié des têtes.

- C'est vrai que dit comme ça, ça paraît tout de suite plus judicieux. Avoue Léo.

J'acquiesce et devant ce silence pesant, je prends la parole :

- Si tout le monde est prêt, il serait temps de s'y mettre. Je ne sais pas combien de temps mes racines immobiliseront l'Hydre, alors essayons de prendre le moins de risques possibles.

Pour seule réponse, Léo dégaine son épée tandis que Brice ajuste le réservoir du lance-flammes sur son dos.

Nous nous avançons sans un bruit en direction du monstre, comme si le moindre son allait déchaîner un peu plus la fureur de l'Hydre. Nous nous concertons une dernière fois du regard et nous lançons finalement à l'assaut de la bête.

Dans une synchronisation que nous ne soupçonnions même pas, nous entamons le combat contre l'Hydre –enfin, si on peut appeler ça un combat, étant donné l'inégalité de celui-ci -.

Je m'approche de la créature et, non sans un fort sentiment de dégoût, ait l'honneur de trancher la première tête.

La lame effilée de mon épée entaille les écailles du serpent avec une facilité déconcertante. Je ne peux empêcher un frisson d'horreur me parcourir devant cette constatation :

Lucy et les demi-dieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant