Déjà 3 jours se sont écoulés depuis le début des préparatifs de notre voyage et la boutique de Léo et Calypso est en pleine effervescence. Chacun y met du sien et met ses atouts au service de la communauté.
Valdez bricole depuis maintenant 2 jours et demi notre moyen de locomotion. Celui-ci s'est enfermé dans son atelier et n'en sort que quelques rares minutes pour manger et voir l'avancée du travail assigné aux autres.
Calypso s'occupe de l'approvisionnement en nourriture et tout autre matériel dont nous aurons besoin pendant le voyage. Et le fils de Poséidon s'occupe d'établir notre itinéraire, essayant de prévoir les éventuelles menaces.
Quant à moi, j'essaye d'aider tant bien que mal pour les tâches que mon corps m'autorise à effectuer. Coincée dans un corps en pleine convalescence, je bouillonne intérieurement, frustrée de ne pas pouvoir leur prêter main forte autant que je le voudrais.
J'alternes donc entre des périodes relativement calmes, durant lesquelles je ménage ma cheville et des périodes où je ne tiens plus en place, incapable de les regarder travailler sans pouvoir mettre moi aussi la main à la pâte. Je passe donc le plus clair de mon temps à ruminer mes diverses mauvaises pensées, et à dessiner pour m'occuper l'esprit, évitant de trop repenser à tout ce qui nous est arrivés dans le labyrinthe.
Cela faisait une éternité que je n'avais pas dessiné, et la sensation du crayons glissant sur le papier m'avait terriblement manqué. C'est définitivement la seule activité qui me permet de vider temporairement ma tête.
Je repose le carnet que m'a gentiment donné Calypso sur la table du salon, incapable de continuer mon dessin. Une fois de plus, je dessinais inconsciemment Brice.
Je ne m'y ferais définitivement jamais !
Je me lèves et fais quelques pas malgré la douleur qui pulse dans ma cheville. Il faut vraiment que je me change les idées, que j'aille m'aérer un peu la tête, sinon je vais finir par exploser.
Je rejoins en boitillant la terrasse et prends place sur le banc, devenu ma place favorite dans cette maison. Léo me arrive quelques minutes plus tard et prend place à mes côtés, savourant le vent frais qui ne se lève qu'en fin de journée.
Durant ces quelques jours de cohabitation forcée avec le fils de Poséidon, j'ai fini par apprendre à supporter son comportement hautain et agressif, qui s'est nettement amélioré depuis notre arrivée ici, laissant parfois entrevoir ses véritables sentiments. Je suis maintenant convaincue que ce caractère de cochon n'est qu'une façade qui camoufle sa véritable personnalité. Il suffit seulement de contourner cette barrière, bien que la tâche ne soit pas aisée.
De mon côté, j'essaye d'être un peu plus patiente avec lui. C'est le seul avec qui je peux partager ma peine et qui comprend exactement ce que je ressens.
Personne mis à par lui ne peut espérer comprendre ce que c'est de vivre avec ces images atroces qui reviennent sans cesse, hantant ses pensées jusque dans ses cauchemars, surtout dans ses cauchemars.
Il faut l'avoir vécu pour se rendre compte à quel point cela peut détruire une vie.
Alors nous pleurons ensemble la mort de notre ami, essayant tant bien que mal de faire notre deuil.
C'est aussi lui le premier à débouler dans ma chambre lorsque je me réveille en hurlant, incapable de chasser les démons qui me hantent depuis ce funeste jour.
En somme, l'un apaise l'autre, l'empêchant de sombrer un peu plus dans la tristesse et la culpabilité. On tente tant bien que mal de garder la tête hors de l'eau.
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Lucy et les demi-dieux
Fanfiction[ HISTOIRE TERMINÉE ] Comment réagir lorsque du jour au lendemain, alors que tout allait bien, sa vie commence à dérailler ? Entre des cauchemars un peu trop réalistes, des secrets qui n'auraient pas dû refaire surface, et un monde dont j'ignorais...