Lucy et les demi-dieux

Chapitre 8

Je sors du bain et essaye de me réchauffer avec une serviette, mais cela s'avère inutile. Je file dans ma chambre, encore grelotante et enfile un de mes plus gros pull tout en espérant ne pas tomber malade. J'attache par la suite mes cheveux dans un chignon haut pour éviter qu'ils ne m'arrivent dans les yeux.

J'espère ne plus avoir à subir ces siestes inattendues, surtout si je dois replonger dans ces rêves plus vrais que nature... Bien que je manque constamment de sommeil - mes cernes peuvent le témoigner  -, je ne comprends pas comment j'ai pu m'endormir dans un endroit pareil, cela ne m'arrive pourtant jamais !

Je regarde l'heure sur mon portable, il est presque midi, j'ai dormi plus de 2 heures ! Je comprends maintenant pourquoi l'eau de mon mon bain était gelée.

Je descends alors dans le salon et y trouve un mot de mes parents me rappelant qu'ils ne sont pas là et que ma sœur est chez une amie. Je me retrouve donc seule chez moi toute la journée. Un peu de calme me fera le plus grand bien pour faire le point sur ces rêves étranges.

C'est en entrant dans la cuisine que mon ventre se réveil et se met à crier famine. Mais comme je n'ai aucune envie de cuisiner, un sandwich fera amplement l'affaire. Je m'assois sur le canapé et tout en attaquant mon repas, j'observe la forêt à travers la grande baie vitrée du salon. Le paysage sauvage est un des seul avantage à habiter dans un petit village perdu dans la montagne, en plus des arbres à foison pour construire des cabanes.

C'est alors que je remarque une grande ombre à l'orée de la forêt. Je vais chercher mes jumelles, poussé par la curiosité, bien qu'une autre petite voix essaye de m'en dissuader, me soufflant que cela est tout sauf une bonne idée, sans pour autant y parvenir.

Je dois avouer que bien que je réfléchisse beaucoup avant d'agir, en essayant d'analyser le plus possible la situation, il m'arrive souvent d'être poussée par une curiosité bien trop grande chez moi.

Je me colle à la fenêtre et cherche l'ombre du regard, curieuse de voir à qui appartient celle-ci. Mais je manque de tomber, encore sous le choc de ce que j'ai vu. Ce n'est pas une ombre d'un cerf ou même d'un ours, mais c'est un humain de presque 3 mètres de haut que je vois à moins de cinquante mètres de chez moi !

Je ne succombe pas à la panique pour autant. Armé de ma paire de jumelle, je me replace à mon poste d'observation et m'attarde un peu plus sur cette créature humanoïde. Celle-ci est de dos et n'a pour seul habit, qu'une vieille pagne, couverte de boue. Le géant se retourne et je vois enfin son visage. Il a un visage aux trais grossiers, en somme des plus normal à un détail près : il ne possède qu'un seul œil, dans l'alignement de son nez.

Il semble soudain remarquer ma présence - plutôt rapidement puisque je suis plantée en plein milieu de la baie vitrée, stupéfaite -. Mais quand il pose son unique œil sur moi, je panique, et tout en reprenant mes esprits, je me jette à terre pour ne pas qu'il me voit plus longtemps. Je reste dans cette position très peu confortable pendant près de 10 minutes avant de m'assurer que le géant est parti. C'est seulement après avoir jeté un rapide coup d'œil vers la forêt, que je me détends, rassurée que le cyclope soit parti.

Mis à part cette rencontre surréaliste, le reste de la journée est d'une banalité extrême, me faisant douter de cette vision improbable. Seulement après m'être convaincu que j'avais dû délirer, je m'endors, espérant presque reprendre mon rêve là où je l'ai stoppé ce matin.

La réponse ne tarde pas à arriver.