Chapitre 7

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Je me réveille, allongée dans un lit, avec une dizaine de têtes penchées au-dessus de moi. Par réflexe, je fais la première chose qui me viens à l'idée et je crie, faisant se retirer précipitammentla plupart des têtes. Je me redresse, ignorant la douleur qui pulse dans mon dos et remarque que je suis dans une espèce d'infirmerie, à en juger par les autres lits dans la pièce.

Je demande alors ce que je fais là et quel est cet endroit mais je n'obtiens que quelques regards incompréhensifs pour toute réponse. Je repose ma question une deuxième fois, espérant obtenir une réponse.

Je commence alors à m'énerver en débitant des phrases plus ou moins censées, emporté par le mélange explosif de la douleur et de la fatigue. Dans un résonnement bancale je leur explique que quand une personne pose une question, le plus poli est de lui répondre et non de l'ignorer. Une fois de plus personne ne me répond, et j'ai le droit, en prime à plusieurs regards étonnés.

Je ne parle pourtant pas chinois !

Soudain, un homme semblant approcher de la quarantaine entre dans la supposé infirmerie et me fais signe de le suivre. Il est en fauteuil roulant, ce qui ne l'empêche pas d'aller plus vite que moi, me forçant à accélérer  la marche pour ne pas me faire distancer. Il m'emmène à travers un dédale de pièce et de couloirs, pour finalement s'arrêter dans un grand salon. Il prends alors la parole d'une voix douce et amicale et me pose plusieurs questions. Je me fige, me rendant compte que quelque chose cloche dans cette conversation : je ne comprends pas un mot de ce qu'il me dit !

Je me rends compte, après plusieurs minutes de conversation - conversation est un bien grand mot, puisqu'il est le seul à parler -, j'en déduis qu'il me parle en anglais. J'essaye donc de lui expliquer tant bien que mal que je ne comprends pas ce qu'il me dit, tout en me promettant de mieux écouter en cours d'anglais.

Il sort alors de la pièce après m'avoir fait signe de ne pas bouger et de l'attendre ici. Il revient rapidement avec une fille d'une quinzaine d'année. Elle a le teint mat, des cheveux bruns, coupés dans un dégradé... unique. Dans ses cheveux, une plume bleue est accrochée dans une des nombreuses tresses qui se mêlent à ses cheveux lâchés. Elle me dit, dans un français impeccable :

 - Salut, moi c'est Piper, je vais faire la « traductrice » entre toi et les habitants de la colonie.

 - Comment ça la colonie ? Et où est-ce que je suis ?, je lui demande totalement perdue.

 - Bienvenue à la colonie des sangs mêlés ! Ne t'inquiète pas, je vais tout t'expliquer, mais pour ça une visite de la colonie s'impose, ce sera plus parlant pour toi. Mais avant changes-toi, ton tee-shirt est fichu.

Je regarde mes habits et ne remarque que maintenant que mon haut est en lambeaux, et qu'un long bandage recouvre une grande partie de mon dos. Je récupère le tee-shirt qu'elle me tend et je pars me changer. Celui-ci est tout simple : orange avec pour inscription au dos « camp half-blood » - colonie des sangs mêlés pour les nuls en anglais - avec un pégase noir en dessous.

Je retourne dans la pièce et lui demande ce qui s'est passé avant que je ne perde connaissance.

 - Tu es arrivée en courant, un dragon aux trousses et, par chance, quelqu'un t'a vu et a sonné l'alerte. Nous avons tué le dragon, puis t'avons emmené à l'infirmerie.

Je hoche la tête, en essayant de faire comme si tout cela était normal. Je la questionne, la curiosité ayant gagné sur tout le reste :

- Et ça vous arrive souvent de vous faire attaquer par des dragons ?

 - Ça nous arrive de temps en temps mais on arrive presque toujours à repousser l'attaque., me répond Piper tout à fait sérieusement. 

Elle change alors de sujet en voyant ma tête tout sauf rassuré :

 - Aller viens ! Je vais te faire visiter.

Elle m'emmène alors au sommet de la colline, où nous avons une vue d'ensemble sur toute la colonie.... qui ressemble trais pour trais à mon dessin !!

C'est totalement impossible ! Je nage en plein délire !

Me voyant paniquer, Piper me demande ce qui ne va pas. Je lui explique avoir dessiné la colonie il y a quelques jours sans l'avoir jamais vu. Elle me regarde perplexe plusieurs secondes mais ne semble pas pour autant choqué d'une telle coïncidence, presque habituée à ce genre de choses. Nous faisons demi-tour pour retourner dans la grande maison bleu où nous attend l'homme au fauteuil roulant.

C'est alors que je me réveille, allongée dans mon bain, totalement frigorifiée.

C'est officiel, je perds totalement la tête !

Lucy et les demi-dieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant