Chapitre 54

808 46 7
                                    


Je lance un regard affolé à Calypso, incapable de savoir quoi faire. La peur paralyse mon cerveau, m'empêchant de réfléchir correctement.

Heureusement, la voix de Léo me ramène à la réalité :

-Ce sont des drakainas !

Les images des femmes-serpent qui hantaient mes rêves me reviennent soudainement à l'esprit. Il est vrai que la ressemblance est frappante.

Ces femmes n'ont maintenant que le buste d'humain, leurs jambes remplacées par une immense queue de serpent.
Comment sommes-nous censés combattre trois monstres dans notre état !?

L'adrénaline surpasse pourtant la peur, et anesthésie momentanément ma cheville. Je profite de pic d'énergie pour matérialiser un long sabre dans ma main gauche, ainsi qu'un poignard dans ma main droite.

Du coin de l'œil, je vois que Léo fait de même et dégaine son épée, qu'il ne quitte plus depuis l'annonce du départ.

L'un des monstres se jette sur moi dans un sifflement strident, prêt à me déchiqueter. Mes réflexes de demi-dieux me sauvent une fois de plus alors que je me jette au sol sans même m'en rendre compte.

Comme poussée par une force inconnue, je me relève rapidement et réplique avec autant de violence que mon adversaire.
Je feinte une attaque de la main gauche tandis que je lui entaille l'abdomen de mon poignard. La créature pousse un hurlement terrifiant mais ne se désintègre pas pour autant, la blessure n'étant pas suffisamment profonde.

J'étouffe un juron envers cette femme-serpent qui ne veut pas se laisser gentiment mourir et repars à l'assaut.

Décidant de changer de technique, je me munis de deux longs poignards pour espérer l'achever au corps à corps.

Je tente une nouvelle attaque, que mon adversaire part d'une facilité déconcertante. Un bruit métallique retentis lorsque ma lame s'entrechoque avec ses longues griffes.

J'entends la respiration de Léo non loin de moi, mais n'arrive pas à le localiser, le combat accaparant la plupart de mon attention et de mes sens.

La drakaina profite pourtant de ce moment d'inattention pour agripper mon poignard, s'entaillant au passage une bonne partie de la main. Mais cela ne l'arrête pas pour autant.

Elle maintient fermement mes armes, bien décidée à ne pas les lâcher tandis qu'elle me force à reculer.
Je fais quelques pas en arrière, incapable de rivaliser face à tant de force brute.

Et ce qui devait arriver arriva. Mon pied se bloque dans un minuscule trou du jardin, et je m'étale de tout mon long, mon dos heurtant lourdement le sol.

Je me retrouve complètement à la merci de cette créature, dont un sourire malsain déforme désormais les lèvres.

Mon cerveau tourne à toute allure, essayant de trouver un quelconque moyen de me tirer de là le plus rapidement possible. J'ai beau chercher, la totalité de mes idées sont aussitôt réfutées, impossibles à réaliser ou me menant à une mort certaine.

Je brandis mon ridicule poignard, pour seule défense face à ce monstre assoiffé de sang. Cet acte désespéré réussit seulement à faire rire la femme-serpent, qui se moque ouvertement de moi.

Quoi de plus agréable que de se faire tuer par un monstre qui se fiche de nous ?

Une fois son fou rire calmé, la même lueur inquiétante revient dans son regard tandis qu'elle franchi les derniers pas nous séparant, bien décidée à m'achever.

Plus rien n'existe autour de moi, mis à part ces yeux reptiliens qui m'hypnotisent. Devant la fatalité de la situation, je baisse définitivement les bras, consciente que ma fin est proche.

Je ne ferme même pas mes yeux, incapable de me détacher de ce regard envoutant.

Puis tout d'un coup, ma vision se trouble, remplacée par un aplat de rouge.

Je mets quelques secondes avant de reprendre mes esprits, incapable de comprendre ce qu'il vient de se passer.

Un liquide visqueux et bizarrement froid coule le long de mon visage tandis que je vois la femme-serpent se désintégrer sous mes yeux, une épée plantée en travers de la tête.

Je tourne la tête, écœurée par ce qui se trouve sous mes yeux, et trouve Léo à quelques mètres de moi, un sourire de fierté illuminant son visage, et plus d'épée à la main.

J'ai à peine le temps de le remercier que tout s'enchaîne beaucoup trop vite.

Comme dans les films, je vois le monstre qui gisait aux pieds de Léo se relever et entailler sauvagement son torse.

Aucun son ne parvient à franchir mes lèvres, je me contente de regarder, encore à moitié allongée dans l'herbe.

La première goutte de sang me fait pourtant l'effet d'une gifle, me sortant aussitôt de ma transe.

Léo est en danger et il faut que je l'aide.

Ma cheville choisit le bon moment pour se réveiller et m'empêche de me relever pour aller lui porter secours. Les larmes de colère commencent à se former aux coins de mes yeux.

Je suis la seule capable de l'aider et pourtant je ne fais rien ! N'est-ce pas lamentable ?

Après un effort de concentration énorme, je parviens à faire apparaître un arc dans ma main. Je tente le tout pour le tout. Soit mon tir fait mouche, sauvant Léo par la même occasion, soit je me loupe et il meurt de ma propre flèche.

J'encoche la flèche, les doigts tremblants et me prépare à tirer. J'essaye tant bien que mal de faire le vide dans ma tête, et calme ma respiration devenue chaotique.

Je bande mon arc et vise la tête de la drakaina, qui s'acharne depuis quelques secondes déjà sur Léo.

Je lâche la corde à contre cœur, consciente que j'ai une chance d'abattre la mauvaise personne à la moindre erreur.

La flèche parcourt la distance qui nous sépare à une rapidité phénoménale et rencontre son corps, perçant la peau dans un bruit répugnant.


~~ Hey ! Je suis de retour !
Alors non, je ne suis pas morte, bien que la prépa finira par avoir ma peau 😂

Je m'excuse de mon absence, et de mon inactivité, mais le rythme de travail est bien trop soutenu pour que je trouve le temps d'écrire  (surtout que ce chapitre là n'est pas très long et pas assez abouti à mon goût...)

J'espère en tout cas que votre rentrée s'est bien passée, et courage il ne reste qu'une grosse semaine avant les vacances ! 😂

Sur ceux, je vous souhaite une bonne fin de journée en m'excuse encore pour ces publications de plus en plus rares ~~

Lucy et les demi-dieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant