Lucy et les demi-dieux

Chapitre 44

J'ouvre la voie, ma lampe perçant l'obscurité des lieux. Le passage est si étroit que nous devons marcher les uns derrière les autres, le dos un peu vouté pour que notre tête ne touche pas la pierre humide du tunnel.

Je me sens beaucoup moins oppressé par cette noirceur pesante grâce entre-autre à la présence rassurante de Brice, qui se tient juste derrière moi. De plus, cette sensation familière, qui ne me quitte plus depuis l'entrée dans ce segment du labyrinthe, me guide et m'apaise.

Et pour finir, la cerise sur la gâteau, Léo n'a pas ouvert la bouche depuis sa conversation avec Brice. Il se contente de nous suivre et, muré dans son silence, il ne monte son humeur massacrante que par sa mine renfrognée.

Notre avancée se déroule sans accros et nous ne faisons aucune mauvaise rencontre alors que nous nous enfonçons de plus en plus profondément dans le labyrinthe. Cela paraît presque trop facile...

Toujours menée par mon instinct, nous nous rapprochons de notre cible, mais aussi de cette aura maléfique, qui grandit de manière inquiétante...

J'en avertis Brice et nous ralentissons le pas pour monter un éventuel plan en cas d'attaque.

- Dans une centaine de mètres environs, nous allons sûrement arriver au sanctuaire de Pan. Mais je sens aussi quelque chose d'extrêmement mauvais dans cette même pièce. Il faudra donc être très prudent lorsque nous entrerons là dedans.

Léo me coupe, la confusion ayant remplacé sa mauvaise humeur devenue habituelle :

- Tu es en train de me dire que nous devons entrer dans une pièce alors que nous sommes sûr à 99% qu'il y a une créature monstrueuse qui y rôde !? A ce niveau là ce n'est même plus de l'inconscience, c'est de suicide !

Je mets toute la rancœur que j'ai pour lui dans un coin de ma tête et essaye de le rassurer au lieu de l'enfoncer un peu plus, comme le souffle une petite voix dans ma tête. Nous sommes dans une situation extrême, alors nous devons nous serrer les coudes malgré nos discordes et nos sentiments.

Je rassemble le peu de courage qu'il me reste et déclare d'une voix supposée sereine :

- Léo, nous sommes tous dans le même état que toi, alors essayons de garder notre sang-froid sinon nous n'arriverons à rien. Je te rappelle que toute la colonie compte sur nous, c'est n'est absolument pas la moment de se défiler. Et puis nous ne sommes même pas sûrs qu'il y ait une quelconque créature dans ce sanctuaire donc pas la peine de se ronger le sang pour rien.

Le fils de Poséidon ne semble pas convaincu et reste tout aussi pessimiste :

- Ton instinct ne peut pas se tromper, et puis ça me semblerait logique qu'un monstre ait pris le contrôle de cette amulette ! Je ne vois pas d'autres raisons pour expliquer un dysfonctionnement aussi subit des barrières de la colonie.

Brice perd son calme plus vite que moi :

- Bon, maintenant tu arrête tes conneries ! Tu vois bien que nous sommes tout aussi effrayés que toi, mais contrairement à toi et ton caractère de cochon, nous essayons de ne pas céder à la panique. Alors là tu ne nous aide pas vraiment avec tes réflexions défaitistes. Et puis au final, s'il s'avère qu'il y ait vraiment un monstre, n'est-ce pas notre boulot en tant que demi-dieux de se débarrasser de ces créatures maléfiques ? Nos entraînements à la colonie ne t'ont donc rien appris ?

Les mots de Brice, si méticuleusement bien choisis lui font l'effet d'une douche froide. Léo se reprend subitement.

Et moi qui pensais que les enfants d'Héphaïstos n'étaient pas très sociables et qu'ils ne savaient pas parler aux gens. Je me trompais lourdement.

En effet, Brice a une sorte de charisme inné qui fait de lui un meneur hors pair. Et comme tout bon chef de troupe, celui-ci déclare :

- Comme tu as enfin repris tes esprits, il est grand temps de trouver un plan d'attaque, même si nous ne savons pas vraiment à quoi nous attendre... Des idées ?

Toute notre petite équipe semble remontée à bloc tandis que nous mettons en place un plan d'attaque.

Un esprit de stratège semble s'être éveillé en Léo. Le brun propose de nombreuses suggestions en tenant compte des atouts ainsi que des points faibles de chacun.

Ainsi, grâce à la coopération de chacun, nous élaborons un plan digne de ce nom en quelques minutes à peine.

C'est donc après avoir répété et validé une énième fois notre plan d'attaque que nous nous avançons en direction de la pièce, armes aux poings et prêt à en découdre.

Tel un film à gros budget d'Hollywood, je nous imagine marcher au ralenti, un air déterminé fiché sur le visage et un objet inconnu qui explose dans notre dos, sans aucune raison, créant une colonne de flammes plutôt impressionnante.

Même si en réalité, je pense que notre peur doit se sentir à des kilomètres à la ronde et que les dieux doivent sûrement être en train de se moquer royalement de nous et notre semblant de courage.

Comme quoi, le destin se fiche bien de nous et la chance n'a jamais été de la partie...

~~Hello !
Petit chapitre (très court, je vous l'accorde) mais indispensable pour la suite des événements 😊
D'ailleurs, à votre avis, que va-t-il se passer par la suite ?

Comme prévu, je ne compte pas poster de nouveau chapitre avant un certain temps, mais j'en ai un d'avance, donc dès la fin de mes épreuves, je tape le chapitre sur ordi, et je vous le publie.

De plus, je m'engage à terminer cette histoire pendant les grandes vacances (à mon avis il ne me reste qu'une dizaine de chapitre plus l'épilogue, en partie déjà écrit).
Sur ceux, bonnes vacances pour les personnes déjà en vacances (bande de veinards !) Et bon courage à toutes les personnes passant ses exams dans peu de temps ^^