Chapitre 49

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Je me débats, frappe et insulte Léo pendant quelques minutes, avant d'admettre que je n'arriverais jamais à lui faire lâcher prise. C'est comme ça que je me retrouve à faire la morte sur l'épaule de Léo, en attendant que le temps passe et qu'il se décide à me reposer à terre.

Mais peu de temps après, une énorme explosion secoue les couloirs du labyrinthe et une vague de chaleur nous assaille.

Cette explosion... elle semble provenir de là où nous nous trouvions pendant le combat avec le chien des enfers. Là où se trouvait Brice !

Je me débats de plus belle sur l'épaule de Léo, et ne voulant pas me lâcher, je lui donne un magnifique coup de pied dans ses bijoux de familles. Celui-ci étouffe un juron avant de tomber à genoux et j'en profite pour m'enfuir.

L'adrénaline me maintient debout et me fait oublier la douleur qui pulse de ma cheville à chaque foulée.

Je n'entends plus rien, je ne m'entends même plus crier son nom. Tout est flou, les larmes brouillent ma vue, mais je n'en ai rien à faire. Tout ce qui m'importe, c'est rejoindre le lieu de l'explosion.

Une éternité plus tard, je tombe - littéralement – sur un de nos sacs que nous avions abandonné lors de notre fuite. Je ne dois pas être loin dans ce cas-là.

Je ne perçois plus grand-chose, mes perceptions étant brouillées par mes larmes, la douleur et l'adrénaline. Je ne me rends même pas compte que la chaleur augmente à mesure que je me rapproche de Brice.

Au détour d'un couloir, je me retrouve enfin là où nous avions combattu le monstre.

Je ne reconnais plus rien... Les murs et le sol sont parcourus de flammes verdâtres tandis qu'un mélange de cendres et de poussières troublent un peu plus ma vision et me brûlent les poumons.

Mais pour l'instant, je ne vois rien d'autre que le corps qui gît en retrait des flammes.

Je cris son nom une énième fois, mais celui-ci ne réagit pas.

Je ne m'entends même pas hurler lorsque je découvre son visage.

Le Brice souriant et angélique que je connais a complètement déserté pour laisser place à une vision d'horreur.

Son corps, qui a dû prendre l'explosion de plein fouet, est carbonisé sur toute la moitié droite. Son visage est méconnaissable à cause de la chaire calcinée et des entailles sanglantes qui parsèment la partie intacte de son corps.

Je tire pour l'emmener en sécurité, loin du brasier qui commence à me faire suffoquer.

Une fois loin de tout danger, je pose la tête de Brice sur mes genoux et essaye de le réveiller. Les nerfs à vif, les timides appels se transforment rapidement en claques.

Le fils d'Héphaïstos fini par ouvrir les yeux difficilement. Je le prends dans mes bras, soulagée qu'il soit encore en vie. Certes, dans un mauvais état, mais en vie quand même !

Mon cerveau tourne à toute vitesse pour trouver un moyen de soigner ses blessures, mais la voix de Brice m'en empêche. Ses paroles sont plus faibles qu'un chuchotement, et chaque mot prononcé semble être un supplice :

- Ne cherche pas à me soigner, tu vois bien que je suis fichu.

Mes larmes redoublent, dévalant mes joues tel deux ruisseaux.

Je secoue la tête, incapable de l'abandonner mourant dans ce fichu labyrinthe.

- Je vais trouver un moyen de t'inquiète pas. J'ai promis à tout le monde qu'on rentrerait en tous ensembles, alors c'est ce qu'on va faire.

Lucy et les demi-dieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant