Chapitre 10

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Je n'avais jamais été aussi impatiente d'être mercredi. Depuis 5 heures du matin, je déambulais dans mon studio, et ce n'était pas une mince affaire sachant que je m'étais couchée après la fermeture du bar sur les coups de 2 heures.

J'avais préparé mon sac puis je l'avais défait et refait... jusqu'à en avoir le tournis. J'étais plus anxieuse qu'une adolescente lors de son premier rendez-vous. J'avais essayé de soutirer des informations à Jason sur l'endroit où il m'emmenait mais c'était peine perdue. Il avait refusé de me le dire avant de refuser carrément de me répondre. Je regardais ma montre et sourit. Il était quasiment 7h. Un dernier coup d'œil à mon miroir et j'étais prête. J'avais retrouvé un vieux short en jean que j'avais égayé avec un débardeur vert fluo et des bracelets torsadés.

 Sans maquillage et avec une queue de cheval haute, je ne faisais pas vraiment femme fatale mais plutôt jeune étudiante. Après tout, si je n'avais pas lâché mes études, je serai en dernier année de droit. Je rigolai toute seule en imaginant la tête de Mélissa. Si elle savait que je m'apprêtai à passer deux jours avec Jason, et que j'avais choisi cette tenue, elle me renierait surement.

Un sms me fit sursauter.

Descends

Je levais les yeux au ciel. Il était un peu trop directif à mon goût.

Et si je n'ai pas envie...

A quel point as-tu confiance en ta serrure ?

J'écarquillais les yeux, attrapais mon sac à la volée et descendis les marches à une vitesse qui ne me ressemblait pas, j'ouvris la porte sans ralentir et terminais ma course contre le torse musclé de Jason.

- Aïe, m'exclamais-je en me tenant la tête.

Il me rattrapa alors que je chancelais et éclata de rire. Je tentais de faire une mine renfrognée.

- Visiblement pas beaucoup, répondit-il lui-même à sa question, en réprimant un fou rire.

- Pourquoi tu as le torse si dur ? le réprimandais-je.

Il me regarda ahuri et je grimaçais. Oui, je l'avais dis. Une lueur amusée traversa son regard ambrée. Je me forçais à détourner le regard avant de dire une autre ânerie.

- On y va ? proposais-je, en me rendant compte que la brusque chaleur que j'avais ressentie sur mes hanches provenait de ses deux mains toujours en place. Je ne vais pas tomber, continuais-je.

Il me relâcha doucement, inspecta ma tenue sans rien dire et alla ouvrir la portière côté passager de son pick-up. Je m'agrippai à la toiture pour me hisser sur le siège sous le regard attentif de mon chauffeur. Je le vis pincer les lèvres surement pour retenir un énième rire. Décidément, j'étais en forme aujourd'hui. Il fit le tour de la voiture ce qui me permit de zieuter sa musculature en mouvement. Son débardeur blanc et son jean lui allait comme un gant. Il était deux fois plus canon comme ça qu'en smoking. Bien qu'il était pas mal en smoking aussi.

- Prête ? me demanda-t-il un sourire en coin.

Je hochai vivement la tête. Je n'avais pas été aussi discrète que je le pensais.

- Parfait.

Il se pencha vers moi et je me figeai. Son parfum m'envahit, un mélange de savon et de crème après-rasage qui inspira ma libido. Il ouvrit la boite à gant et j'arrêtais de respirer. Mon changement d'humeur dut se remarquer car il se redressa lentement, une lueur diabolique animait son regard.

- Mets ça, m'ordonna-t-il un grand sourire aux lèvres.

- Hors de question ! répondis-je sans lâcher le bandeau des yeux.

Un moment d'égarementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant