Le lendemain matin, je me levais tôt pour faire l'ouverture du bar. J'allais quitter mon studio quand on frappa à la porte. Personne ne venait chez moi, surtout à cette heure-ci. Sur mes gardes, je me rapprochais en silence et essaye d'apercevoir l'opportun. Fichu géant! Même sur la pointe des pieds, je n'arrivais pas à la hauteur de l'oeillet. En jurant - oui, c'est mal poli, mais il est très tôt- j'ouvris la porte et me retrouvais...face à un type en costard.
- Oui?
- Lacey?
- Oui?
Pitié que personne ne soit mort. Même s'il semblait super jeune pour être de la police. Il chercha un objet dans la poche de sa veste, et je me mis à trembler. Pas un pistolet, pitié pas un pistolet! Il est trop tôt pour mourir! Je fermais les yeux.
- Euh...Madame, m'appela-t-il d'une voix hésitante.
J'ouvris les yeux. Il manquait plus qu'il m'arrête pour conduite suspecte. Il me tendait un écrin de velours bleu. Je le regardais ahurie.
- Vous pouvez signer le reçu?
Je m'exécutais en mode automate. J'avais reconnu l'écrin. Pourquoi l'un des plus grands bijoutiers de la ville, me faisait livrer l'une de ses oeuvres? Ca devait être une erreur. J'espérais bien que personne ne s'en rendrait compte. Le livreur en costume reparti et je me précipitais pour ouvrir l'écrin. Deux aras majestueux m'observaient. Je pris délicatement les boucles d'oreille dans mes mains. Elles étaient magnifiques, splendides..., en fait, le véritable mot pour les décrire n'était pas encore été inventé. Je le reposais avec mille précautions et ouvrit la carte qui les accompagnait. «Pour te souvenir. J». What?! Oh mon Dieu! Je fixais la carte, muette. Elles devaient coûter une fortune! Plus que mon studio! Bon ok, mon studio ne valait pas grand chose. Plus que le bar! Ouais, toujours un mauvais exemple. Je suis nulle à ce jeu.
Je devais les lui rendre mais je ne pouvais pas les laisser dans l'appartement. La porte était une véritable passoire. J'inspirais un grand coup et les mit. Sur moi, elles seraient plus en sécurité, et ce soir, je lui demanderais de passer les récupérer. Oui, c'était la meilleure chose à faire.
Je fis le trajet à pied en me demandant si je devais l'appeler. Oui, je mis une éternité pour faire 500 mètres. Quelque chose me disait qu'il refuserait de les reprendre. Le mieux était de l'appeler sans lui dire pourquoi. Après maintes tergiversions et en apercevant Fred attendant devant la porte, je me dépêchais de lui envoyer un sms. «Merci, elles sont magnifiques! Tu n'aurais pas du! L». Mon vibreur s'enclencha avant que je n'arrive à la porte. Wow, il était rapide. «De rien. Je sais. Je ne les récupèrerais pas!». Comment était-il au courant? Je bataillais avec la porte, préparais la bière de Fred et repris mon téléphone. «Qui a dit que je voulais les rendre???». J'attendis impatiemment la réponse. « Je te connais! Maintenant pose ton téléphone avant d'avoir des ennuis au travail!». Je rougis jusqu'à la racine des cheveux. Comme ça, il me connaissait. Il fallait vraiment que je cesse de sourire comme une idiote. Je lâchais mon téléphone et mis en route le percolateur.
La journée passa étrangement vite. La majorité des clientes me complimentèrent sur mes boucles d'oreille, et les clients, ne furent pas trop pénibles à vrai dire. En fin d'après-midi, je me dépêchais de rentrer chez moi. J'avais réussi à faire entendre raison à Jason qui devait passer récupérer son cadeau après sa journée d'Intensive Training, quoi que ce soit.
Je montais les marches et m'arrêtais sur le pallier. Voila que je m'étais encore trompée d'étage. Je vérifier le numéro de l'étage puis de la porte. C'était bien mon appartement. Etais-je tombée dans un univers parallèle? Pourquoi y avait-il un canapé de folie devant mon péron? J'attrapais le mot écrit à la main. «Appelle si tu as besoin d'aide pour installer ton nouveau canapé. Mais dans ce cas, je ne récupère pas les aras! J». Il se croit malin! S'il croit que j'ai besoin de lui! Je regardais le canapé et la porte. Ouais bon, ça ne passera jamais! Et puis, d'abord, je ne veux ni du canapé, ni des boucles!
Enervée, je me laissais tomber sur le sofa. Wow, il était super confortable. J'avais l'impression qu'un nounours me prenait dans ses bras. Avant de perdre de vue mon objectif, j'appelais Jay et tomba directement sur sa messagerie. Loin de me décourager, je tapais un sms furieux: «J'ai déjà un canapé et il est mille fois plus confortable!! Je n'en veux pas!! ». «Alors jette-le!». Quoi?! Mais il était dingue, ça vaut une petite fortune! «Si tu ne le récupères pas, je ne t'adresses plus la parole» le menaçais-je. «Bien». Comment ça bien? Pas bien du tout! Je soupirais et appelais Jasper à la rescousse.
- Lace!
- Salut! Tu peux être chez moi dans une demi-heure s'il te plait?
- Qu'est ce qui se passe?
- J'ai besoin de ton aide. Oh et si ton frère pouvait venir, ce serait cool aussi. Il faut juste que je fasse une course avant. Ca marche?
Je l'entendis éloigné le combiné pour parler à une autre personne.
- On sera là. J'espère que tu as de la bière! me lança-t-il, ce qui me fit lever les yeux au ciel.
- Fraiche! entendis-je Thomas rajouter.
Et voila que j'avais une deuxième course à faire. Je trottinais jusqu'au drugstore le plus proche.
*****
Thomas et Jasper luttèrent pour échanger mon vieux clic-clac contre ce canapé lit-tout-confort-option-je-me-prélasse-telle-une-princesse. Ils eurent beau me demander un bon million de fois comment j'avais pu me l'offrir et pourquoi les livreurs l'avait laissé sur le pallier, je ne leur avouais rien. Je leur tendis des bières bien fraîches, ce qui détourna leur attention instantanément. J'adore les garçons. Donner leur à boire ou à manger, et ils ne s'occupent plus de rien!
- Jasp, attends! le rappelais.
- Oui? Il fit signe à son frère de l'attendre et se rapprocha de moi, les mains dans les poches.
- Tiens.
- C'est quoi?
- Un téléphone.
- Oui merci j'avais remarqué. Pourquoi tu me donnes un téléphone?
- Le numéro de Mélissa est déjà enregistré. Tu peux la contacter par message, elle ne remontera pas jusqu'à toi.
- Mais...
- Pas de mais... Elle est déjà prévenue, je lui ai juste dis que j'avais un ami parfait pour elle.
Ahuri, il me regarda sans broncher alors que je le poussais vers la sortie. Il regardait le téléphone comme si celui-ci allait le mordre. Si je ne le connaissais pas aussi bien, je dirais qu'il avait le tract, et pas qu'un peu.
Une fois seule, je pris une photo de mon nouveau canapé-carrément-cool et m'affalais dessus. Même à l'hôtel, je n'aurais pas été si bien installée. Je recherchais le numéro de Jason pour lui envoyer la photo et me ravisais. Pour être sûre de ne pas craquer, j'éteignis mon téléphone.
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Un moment d'égarement
RomanceFraichement installée à L.A, Lacey voit débarqué dans le bar où elle travaille, le nouvel acteur fétiche d'Hollywood, Jason Keegan. Loin des clichés du monde du cinéma, Jason déboussole Lacey. Contrainte de déménager souvent dans son enfance, la jeu...