Chapitre 16

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Je m'éloignais de la porte avant que celle-ci ne s'effondre sur moi et j'essuyais mes larmes. Encore tremblante, j'ouvris la porte et une masse de muscles m'encercla en un instant.

- Tu vas bien? cria-t-il en jetant un coup d'oeil assassin à mon appartement. Si un ennemi avait été présent, il serait mort sur le champ.

Ces yeux perçant se posèrent sur mon visage et scrutèrent mes traits à la recherche d'une réponse. Je hochais faiblement la tête, au bord de l'hyperventilation.

Soulagé, il m'entraina vers le canapé et me fit respirer calmement jusqu'à ce que mes tremblements s'apaisent. Je n'avais jamais connu quelque chose d'aussi rassurant que son bras enroulé autour de mes épaules.

- Tu veux en parler? me proposa-t-il après m'avoir servi un verre d'eau.

Si je n'avais pas été aussi ébranlée, j'aurais savouré le spectacle de Jay farfouillant dans ma cuisine.

- Non pas vraiment, ça va aller.

Je me sentais honteuse. Pourquoi l'avais-je appeler?

Il me massa les épaules et je cessais de m'en faire.

Je lui racontais pour mes parents. Leur facilité à aimer et aider leur prochain tout en ignorant leur fille. J'avais beau vouloir parler d'une voix claire, celle-ci s'enraya. J'avais eu le temps de me faire à l'idée, pourtant c'était toujours aussi blessant. Je ne parlais pas de mon passé, je n'avais qu'une envie me rouler en boule et tout oublier.

Il ne dit rien, me laissa parler sans me juger, sans enchainer les paroles inutiles. Il semblait deviner que ce n'était pas tout. Il était prévenant et calme. J'avais l'impression d'être dans un havre de paix à ses côtés, que rien ni personne ne pourrait jamais me faire de mal. Cette sensation était incomparable.

- Pourquoi es-tu venu? demandais-je soudain.

- Tu m'as appelé, se contenta-t-il d'hausser les épaules, comme si cela allait de soi.

- Pfft, évidemment, repris-je ironique. A part ses cadeaux, il n'avait pas été vraiment présent ces derniers temps.

- Je... sa main s'attarda dans mes cheveux. Je m'étais dis que je devrait garder mes distances avec toi. Au moins jusqu'au divorce mais... Tu mérites mieux que moi. Quelqu'un qui ne soit pas marié et père d'un petit garçon. Seigneur, j'ai douze ans de plus que toi. Je ne devrais même pas y penser...

Son expression torturée me bouleversa. Je me sentais irrésistiblement attiré par lui. Son regard plongea dans mes yeux à la recherche d'une réponse que je ne pouvais pas lui fournir. Je me rapprochais encore et ses yeux s'attardèrent sur mes lèvres. Il était à un battement de coeur de moi mais il était toujours trop loin.

Il glissa sa main sur mes reins et me rapprocha encore de lui. Son sourire carnassier recouvrit mes lèvres. Joueur, il déposa plusieurs baisers légers sur ma bouche. Je me laissais faire et me détendit contre son torse. Rassuré par ma réaction, il effleura ma lèvre inférieure de la pointe de sa langue avec une lenteur calculée avant d'appuyer un peu plus fort. Je m'entendis gémir et ouvrir la bouche pour lui. Il m'embrassait avec lenteur, en prenant tout son temps pour me tourner la tête. 

Ma respiration se fit plus haletante.  

Je laissais mes mains glisser le long de ses épaules larges et j'effleurais ses bras puissants, plantant mes ongles dans sa peau lisse. Je le sentis ses muscles se contracter entre mes mains. Un sourire de fierté naquit sur mes lèvres. En douceur, il glissa ses doigts dans ma chevelure puis les fit redescendre aussi aériens qu'une plume le long de ma colonne vertébrale. Il referma ses bras autour de ma taille et m'attira encore plus à lui. Je me retrouvais quasiment sur ses genoux. Je me sentais engloutie par sa force brute et ses baisers me faisaient perdre la tête. 

A regret, il s'éloigna, me laissant pantelante et gémissante de frustration.

- Chut, sourit-il contre ma tempe. Tu es bouleversée et exténuée. Tu ferrais mieux de dormir.

D'un mouvement fluide, il m'allongea sur mon canapé-lit et s'installa dans mon dos. Il rabattit la couverture sur moi et me pris dans ses bras. J'aurais voulu lui parler mais je m'endormie aussitôt le sourire aux lèvres.

Un moment d'égarementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant