Chapitre 23

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Mon cœur se serra. Mes poumons se vidèrent. Mes yeux me brûlèrent. Je n'arrivais plus à le regarder distinctement.

- On ferais mieux d'arrêter.

Seul son ton froid, cassant résonnait encore et encore. Prolongeant ma souffrance. J'avais soudain froid, j'étais gelée et pétrifiée. Je le devinais plus que je ne le vis se lever.

- Je n'ai pas envie de plus avec toi. C'était une erreur. Une passade. Tu ferais mieux de rentrer chez toi, martela-t-il sans la moindre émotion dans la voix, juste une pointe d'agacement pour celle qui restait figée sur son canapé. Tu veux que j'appelle un taxi ?

J'essayais de me lever mais mes jambes refusèrent de me porter. Je retombais lourdement sur le canapé. Brusquement, il fut juste devant moi, son odeur m'envahit et les larmes coulèrent librement sur mes joues. Ses mains se posèrent sur mes épaules, et il me secoua doucement.

- Lacey ? Ma puce ? Qu'est ce qui se passe ? s'inquiéta-t-il. Du pouce, il essuya mes larmes. Lacey ? m'appela-t-il, la voix suppliante.

Pourquoi est-il soudain gentil ?

- C'est bon, j'ai compris. Je le repoussais et cherchais mon sac.

Il m'agrippa les bras et me plaqua contre son torse. Il gronda quand mes fesses se frottèrent contre son érection.

- Lacey, qu'est ce que tu fous ? me demanda-t-il en colère.

- Je m'en vais !

- Pourquoi ? me demanda-t-il doucement.

- Tu me mets à la porte, lui répondis-je sans cacher ma honte.

Il me fit faire volte-face sans me laisser le temps de comprendre ce qui m'arrivait. Il écrasa ses lèvres sur les miennes, m'obligeant à ouvrir la bouche. Je le laissais prendre possession de ma bouche. Quand mes tremblements se calmèrent, il s'écarta légèrement de moi, me permettant de reprendre mon souffle.

- Tu vas m'expliquer maintenant ce qui t'es arrivée ? chuchota-t-il doucement. Je ne t'ai jamais demandé de partir. Il m'embrassa juste sous l'oreille. Ma puce ?

- Oui.

- Dis-moi, me supplia-t-il du regard.

- Tu veux qu'on arrête, je n'arrivais pas à cacher la peine dans ma voix.

Je sentis son sourire contre ma joue.

- Chérie, je parlais de ce que l'on faisait sur le canapé. Pas que l'on arrête de se voir.

Je rougissais jusqu'à la racine des cheveux. Venais-je vraiment de me mette dans tous mes états pour rien ? J'avais tout imaginé ?

- Mais, le ton de ta voix... commençais-je.

- Chérie, je suis frustré, gronda-t-il en me mordillant la nuque.

- Oh ?

Oui, oh, rigola-t-il tout contre ma peau. Viens, dit-il en me prenant la main, il faut qu'on parle.

Il m'entraina sur le canapé et m'assit sur ses genoux. Il gémit quand ma cuisse heurta son érection. Il se redressa, augmentant la distance entre nous. Sa main remonta le long de mon avant-bras et se referma sur mon coude.

-J'ai très envie de toi.

Son regard rivé sur mes lèvres confirmait ses dires.

-Mais au risque de me répéter, poursuivit-il, je tiens à toi et je veux faire les choses bien.

Sa main reprit paresseusement son chemin, traçant une ligne brûlante jusqu'à ma nuque.

-Rencontrer tes amis, te présenter les miens, avoir toute ta confiance, divorcer, te présenter officiellement mon fils, ma famille...

Etonnée, je suffoquais.

-Je te fais peur, constata-t-il doucement.

-C'est juste que...- Oh bon sang, c'était trop mignon. Et s'ils me détestaient?

-C'est impossible! me sourit-il sincèrement. Leroy me parle souvent de toi, tu lui as fait une sacré impression.

Ses lèvres chassèrent les doutes qui me collaient à la peau.

-On devrait réellement ralentir, soupira-t-il en s'écartant.

-Tu as raison, mais je n'en ai aucune envie, lui confiais-je en rougissant.

Comment pouvait-il être aussi maitre de lui-même? J'avais l'impression d'être complètement gouvernée par mon désir pour lui.

-Bientôt, me promit-il en m'élançant. En attendant, quand est-ce que tu me présentes tes amis? demanda-t-il autant par curiosité que pour changer de conversation.

-Tu veux vraiment les rencontrer?!

-Bien sur!

-Tu n'as pas peur...Enfin tu sais, ...tu es célèbre...

-C'est tes amis, je suis sur qu'ils sont très bien, et qu'ils ne profiteront pas de mon statut.

-Ca me touche...que tu es confiance en eux.

-J'ai confiance en toi, me corrigea-t-il.

Je me blottis contre lui, n'étant pas prête à lui révéler ce que je ressentais pour lui. Je refusais de trop m'accrocher aux gens. Je refusais de souffrir. Avec lui, j'étais sure de souffrir mais cela ne m'importait plus. Il était déjà trop important pour moi. Je ne pouvais pas m'imaginer sans lui. 

Un moment d'égarementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant