Chapitre 33

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Je claquais la porte et marchais sans savoir où aller. Une voiture s'arrêta à ma hauteur.

-Je vous ramène, me proposa/ordonna Jerry.

Je secouais la tête et continuais d'avancer sans la moindre idée d'où mes pas m'entrainaient.

-Vous n'allez pas rentrer à pied! s'exaspéra-t-il comme si j'étais une gamine trop capricieuse.

-Je vous emmerde! criais-je en lui faisant face. Dégagez avec votre foutue voiture, je vous ai rien demandé!

Je repris ma route, essayant de distinguer quelque chose à travers mes larmes. J'étais sonnée, j'avais le coeur en compote et le ventre noué. Comment avait-il pu faire ça? Pourquoi l'avais-je cru? Je n'étais qu'une stupide idiote! Une gamine irréfléchi!

-Allez montez, insista-t-il en roulant au pas. Il veut que vous rentriez sans encombres.

Je vis rouge.

-J'en ai rien à cirer de ce qu'il veut! Et moi, ce que je veux ça compte! Parce que là, tout de suite, je vous que vous disparaissiez! Et lui aussi!

La voiture pila. La portière claqua. une poigne de fer s'abattit sur mon bras.

-Je sais que vous souffrez, commença-t-il les dents serrées, mais il est hors de question de vous partiez à pied, vous ne savez même pas où vous allez. Je vous raccompagne, un point c'est tout!

-Allez en enfer. Vous faites ça, je hurle!

-Vous hurlez déjà! s'impatienta-t-il en me tirant vers la voiture.

-Vous n'avez aucun droit de me kidnapper!

-Qui va m'en empêcher hein? répondit-il avec colère. Vous êtes dans un état pas possible, n'importe quel psychopathe pourrait passer par là. Maintenant dans la voiture!

Sans plus de cérémonie, il me poussa dans son véhicule et claqua la portière. Il se dépêcha de monter et verrouilla les portières. J'appuyais ma tête contre la vitre et pleurait en silence. Ses paroles résonnaient en boucle, me brisant le coeur encore et encore.

«Non mais tu crois quoi franchement?!»

«Tu es mignonne, tu es un bon coup mais je vais pas m'embarquer avec une petite barmaid»

«Chérie, je suis acteur»

«sois gentille et fiche-moi la paix»

La voiture était à peine arrêtée que je me ruais dans le bâtiment. J'entendis Jerry juré alors qu'il se mettait à courir pour me rattraper. Je lui claquais la porte de mon studio au nez et m'effondrais parterre.

*****

Je restais couchée une éternité. Je finis par m'endormir à même le sol. Je me réveillais au milieu de la nuit et me coulais sous la douche. Mes yeux me brûlaient à force de pleurer. J'étais vraiment trop conne! Je tapais contre le mur et serrais les dents quand la douleur meurtrie ma main. Je me trainais jusqu'au salon et fixais mon canapé. Hors de question que j'y dorme. Je l'aurais bien sorti de mon appartement mais je n'en avais pas la force. Je récupérais la couverture et mon oreiller et me roulais en boule contre la porte.

Je restais immobile pendant des heures, on frappa à ma porte, mon téléphone sonna. J'entendis Mél crier à travers la porte, Jasper menacer de la défoncer, Thomas me supplier de lui ouvrir, Vince venu aux nouvelles, Layla...même Denis.

*****

J'avais perdu la notion du temps et des jours. Soudain, des coups d'une violence inouïe éclatèrent. Mon dos était propulsé en avant à chaque pulsation. De mauvaise grâce, je me levais et regardais dans l'oeillet. Jerry?

Je lui ouvris tout en m'enroulant dans ma couverture, je n'étais pas très sure de porter des vêtements en dessous.

-Qu'est ce que vous voulez? demandais-je d'une voix pâteuse qui ne mis pas en valeur ma hargne.

-Voir comment vous allez? Vous avez besoin de quelque chose? demanda-t-il d'un ton poli.

-Non.

Je commençais à refermer la porte mais il fut plus rapide et rentra chez moi.

-Hé, vous vous prenez pour qui!

-Et vous? me renvoya-t-il en me regardant avec une grimace. Allez prendre une douche, je vous ai amené à manger!

-Je n'ai pas faim!

-Je m'en moque.

Trop fatiguée pour me disputer, je trainais des pieds jusqu'à la salle de bain. Je restais longtemps sous la douche, espérant que Jerry ne serait plus là quand j'en sortirais. Quand l'eau fut froide, je serrais les dents mais ne bronchais pas quand elle devint glaciale, je n'eus pas d'autre choix que de sortir de ma cachette. J'entrouvris la porte.

-Je suis toujours là.

Je soupirais bruyamment. Je mangeais en silence. Il refusais de partir avant que je n'ai fini mon assiette. Je lui lançais un regard mauvais et me forçais à avaler.

Dès qu'il fut parti, je me précipitais vers les toilettes. Cela faisait trop longtemps que je n'avais pas manger et mon estomac se révulsait.

Je redressais la tête et me regardais dans le miroir. J'avais des cernes à faire peur et j'avais perdu plusieurs kilos. J'étais pâle comme un fantôme. La visite de Jerry m'avait secouée. Je ne pouvais pas rester comme ça. Vu le nombre d'appels manqués, on s'inquiétait pour moi. Je n'avais pas envie de les affronter. Je ne pouvais même pas allumer la télé sans que l'on ne parle de Jason. Notre rupture faisait la une des journaux. Tout le ballet des paparazzis recommençait. Les gens se réjouissaient alors que j'avais le coeur brisé.

Je pris ma décision. Je récupérais une feuille de papier et un stylo et écrivit une lettre à Melissa. C'est elle qui la découvrirait j'en étais certaine. C'est elle qui comprendrait mieux que personne.

«Je suis désolée». 

Un moment d'égarementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant