Chapitre 35

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Jason.

Je froissais la menace et la jetais avec rage. Elle était partie et tout était de ma faute. Je devais la protéger même si j'avais l'impression que je ne pouvais plus respirer.

Je me souviendrais toute ma vie de la première fois où je l'avais vu. J'étais dans un état second. J'avais erré dans mon Range un bon moment et j'avais fini devant le NewArt, affamé. Mona m'avait avoué qu'elle craquait pour un autre homme. En soit cela ne m'avait pas choqué, nous avions toujours été honnête l'un envers l'autre. Seulement cette fois-ci, c'était différent. Ce n'était pas qu'une simple attirance, elle y avait vraiment songé. Je ne lui en voulais absolument pas. Cela faisait des mois que nous vivions plus comme des colocataires que comme un couple. Je réalisais que notre histoire était finie, pas dans les cris et les larmes certes, mais finie.

J'avais regardé l'enseigne du café et vérifié qu'il était bien désert. Je n'avais aucune envie de rameuter tout le quartier. Je me glissais à une table en observant la barmaid. Elle ne m'avait pas encore vu. Elle semblait perdue, dans ses pensées, mais aussi perdue dans ce bar, comme si elle ne savait pas vraiment ce qu'elle faisait ici. Elle sursauta en me remarquant et je me forçais à paraitre détendu. C'était l'instant de vérité! Allait-elle posté sur tous les réseaux sociaux que j'étais là? Allait-elle essayer de me séduire? Elle s'approcha de moi et déglutit. Je souris en coin en la regardant s'approcher. Il n'y avait pas de doute, je lui faisais de l'effet et l'idée me plut. Je pris le temps de la détailler alors qu'elle venait vers ma table de plus en plus mal à l'aise. Sa façon de se tortiller était si éloignée des femmes que je côtoyais dans mon travail.

-Bonjour, vous désirez? demanda-t-elle d'une voix douce.

Elle rougit et se mordit la lèvre, consciente de ce qu'elle venait de dire. A peine ma commande prise, elle s'était précipitée en cuisine. J'avais lever un sourcil. Etait-il possible qu'elle tienne le bar seule. Cela me semblait une mauvaise idée avec tous les barjos qui trainaient dans le coin. je secouais la tête pour me raisonner. J'étais sur le point de divorcer et je m'inquiétais de la sécurité d'une parfaite inconnue.

Elle me rapporta mes plats et disparue derrière son comptoir. Décidément, elle n'aimait pas m'avoir dans les parages, pourtant elle rougissait à chaque fois que nos regards se croisaient. Etait-elle une fan timide? Je goutais l'assiette devant moi et restais stupéfait. C'était une tuerie! Je lançais un rapide coup d'oeil aux alentours. Comment l'endroit pouvait-il être désert avec une nourriture pareille?! Je me dépêchais d'engloutir mon assiette avant que le bar ne se remplisse.

J'étais allé récupérer Pong pour le promener. Le pauvre avait passé la matinée enfermé alors pour me faire pardonner, je décidais de l'emmener au parc. J'avais été surpris de tombée sur elle. Son expression féroce montrait que la bimbo superficielle n'était pas son amie. Elle jura et m'aperçut, son air gêné était sensationnel. Je m'attardais quelques instants avant de me rappeler que j'avais un rendez-vous pro.

*****

Je n'avais pas pu résister et j'étais retournée la voir. Je me demandais si elle savait qui j'étais. j'eus ma réponse au tournoi de kick-boxing. Et dire que Trevor avait du me supplier de venir. Ma soirée c'était brusquement amélioré en l'apercevant. Ah son regard, je compris qu'elle savait qui j'étais. Elle avait empêchée son amie de se retourner. Cela m'avait intriguée, si elle n'avait rien dit, c'était pour que je puisse être tranquille. Elle venait de piquer un peu plus ma curiosité. Je me dépêchais de finir ma conversation en la gardant à l'oeil. Son air paniqué était un régal. Je m'approchais d'elle et elle partit comme une furie. J'éclatais de rire. Je n'avais pas ris comme ça depuis longtemps. Plusieurs personnes me dévisagèrent comme si j'étais fou mais je m'en fichais. Je devais la revoir.

*****

Je me rendis vite compte qu'il était agréable de lui parler. Elle avait de l'humour et une sacrée répartie quand elle s'autorisait à se lâcher un peu. Je voyais bien que je lui plaisais mais elle ne faisait rien pour me séduire, se bornant à rester sur un terrain neutre. J'avais fait quelques sous-entendus, juste pour voir comment elle réagissait. Elle était magnifique quand ses joues se coloraient et j'avais du mal à contrôler mes pensées.

Quand elle avait failli se faire agresser. J'étais devenu fou. J'étais en colère contre cet abruti et contre moi-même. J'aurais du lui offrir de la raccompagner. C'est la première fois que je la vis vraiment. Pas sa carapace. Juste elle. J'avais enfin compris pourquoi elle m'avait paru fragile derrière son comptoir. On avait l'impression qu'elle était toujours sur le qui-vive, prête à détaler si nécessaire. Contre son avis, je l'avais raccompagnée. Je m'étais efforcé de maintenir mes distances alors que la seule chose que je voulais faire c'était la porter avec moi sous la douche jusqu'à ce qu'elle arrête de trembler.

*****

Je regardais ce fichu bout de papier qui avait tout foutu en l'air. Mes poings étaient si serrés que je n'arrivais plus à les ouvrir. Elle était rentrée dans ma vie à son image, tout en douceur, jusqu'à prendre une place explosive dans mon être. Je ne savais pas comment lui survivre mais cela m'importait peu tant qu'elle était en sécurité. Je pouvais bien en crever si cela lui permettait de continuer à sourire.

Sa présence me manquait déjà, son regard hanté ne cessait de m'accuser. A cause de moi, elle souffrait et je ne pouvais rien y faire. Un autre craquerait aussi pour cette bouffée d'oxygène et de joie, ses sourires à couper le souffle et sa timidité renversante. Je le détestais déjà et je n'avais qu'une envie le tuer à main nue. Mes envies de meurtres furent coupées par la sonnerie de mon téléphone. Qu'est ce qu'elle me voulait?

-Mél?

-Espèce de connard! siffla-t-elle, menaçante.

Je la laissais déverser sa haine sans chercher à me défendre.

-Comment as-tu pu faire ça?! continua-t-elle de s'exciter. Elle a disparue! Tu es content?

Je dressais l'oreille.

-Comment ça disparue? grondais-je froidement.

Je ne reconnaissais même plus ma propre voix. Si ce connard lui avait fait du mal, j'allais le poursuivre jusqu'en enfer!

-Elle m'a laissé un mot, elle a tout plaqué! s'emporta-t-elle.

Mon coeur recommença à battre. Elle allait bien. Enfin, elle n'était pas en danger. J'avais même une petite idée de l'endroit où elle allait. Je raccrochais sans prendre la peine d'écouter les autres insultes de son amie. J'appelais Jerry et lui demandais de localiser Lacey. Si j'avais vu juste, elle devait avoir pris un avion pour une île du Pacifique. L'attente était interminable. Trois minutes et quarante-deux secondes plus tard, mon téléphone sonna.

-Alors? m'impatientais-je.

-Elle est bien là-bas, m'informa Jerry d'un ton clinique.

-Faites vos valises, vous allez la rejoindre!

-Mais...

-Je n'ai pas besoin de garde du corps. Allez la rejoindre et assurez-vous que tout se passe bien pour elle.

Je raccrochais plus déterminé que jamais. J'allais retrouver l'enfoiré qui la menaçait et lui botter le cul! Puis j'irais la retrouver et la convaincrais de me laisser une seconde chance! 

Un moment d'égarementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant