Before the scene (Lou)

Chap 36 : Beverly Hills

  Je me lèche les lèvres, j'essais d'aspirer jusqu'à la dernière goutte d'alcool. Un mot tourne dans ma tête : Honnête. Mais je ne sais pas d'où il vient, ni ce que je dois en faire. Je prends une grande bouffé d'air, ma poitrine me brûle, je décide de sortir de ce bar car j'ai l'impression d'étouffer. Je paye donc et je sors dans la nuit, on approche de l'automne et le vent frais me frappe de plein fouet. Je n'ai pas pris de veste... Je devrais appeler un taxi pour rentrer dans mon appartement trop grand pour moi, je ne peux pas rentrer à pied. Je vois trouble et c'est limite si je peux mettre un pied l'un devant l'autre. Un taxi se gare devant moi et je monte dedans. J'ai encore assez de self-contrôle pour donner mon adresse mais je balbutie, mes mains tremble sur mes genoux. Honnête... Honnête ? Je ne le suis pas, je suis même le total opposé, une sale menteuse. Mes mains tremblent quand je tends la monnaie au chauffeur. Mes yeux parcours le quartier de résidence hors de prix puis je rentre dans l'immeuble en direction de l'ascenseur. Les portes se referme derrière moi, par chance, ce dernier est vide, j'aurais eu l'air bien avec l'odeur d'alcool et mes yeux injectés de sang. Comment je sais que mes yeux sont injectés de sang ? Les ascenseurs sont fait de miroirs. Je voit mon reflet en trois fois autour de moi. Mes cheveux sont en pagaille, je suis blanche, j'ai l'air d'un zombi.

Honnête... je pose une main sur une des vitres. Je colle mon front contre le miroir, ma respiration est forte, trop forte. Mes yeux se plante dans ceux de la fille en face de mi. Je fronce les sourcils et elle fait de même. J'ai envie de lui dire : qui es tu ? Parce que je ne sais pas qui elle est. Elle a l'air seule, mais l'est-elle vraiment ? Ou se sent-elle seule parce qu'elle s'isole toute seule ? Je sens la colère monter en moi, elle bouillonne dans mes veines et je commence à avoir mal à la tête. Je frappe mon poing contre le miroir qui tremble. Pourquoi ? Pourquoi je suis devenu une pauvre fille ? Pourquoi je me laisse aller à ce point là ? Je ne peux même pas me sauver toute seule, je suis tellement pitoyable... Hihi, c'est vrai... Je me redresse en regardant autour de moi, mon reflet aurait-il parlé ou c'est dans ma tête ? Les portes font Ding et s'ouvre derrière moi, je sors en trombe comme si j'avais vu un fantôme. La colère s'amplifie quand je rentre dans l'appartement.

Toute ces belles choses... Comment les gens pensent pouvoir m'acheter par du luxe ? Comment peuvent-il croire que je vais rester avec des beaux cousins avec des fils d'or, un jacuzzi et un écran plat ? Comment je peux moi rester ? Comment je peux jouer le pantin pour ces gens égocentrique qui ne pense qu'à leurs frics ? Je suis tellement conne putain ! Si tu le dis, c'est forcément vrai... je sursaute encore une fois. J'ai vraiment mal à la tête maintenant, je deviens folle, c'es sure. Je suis devenu folle, parce que j'ai mentit et que je me suis fait rejeter par ceux que j'aime, et parce que je suis bourrée. Je suis tarée, je me hais... Je me hais de tout mon être. Je marche vers la cuisine, je tremble de tout mes membres. J'attrape une assiette sur dans une étagère et je la balance contre le mur. J'éprouve une immense satisfaction à voir cette vaisselle blanche brisée en milles morceaux, comme mon cœur. Tant bien que je recommence jusqu'à qu'il n'en reste que deux, puis je fais pareil avec les verres. Je lance de plus en plus fort pour que ça fasse plus de bruit et plus de morceaux. La douleur dans ma tête devient si puissant que je lâche le verre que j'avais dans la main sans le lancer, je me prends la tête à deux main. En gémissant.

-Qu'est-ce qu'il m'arrive ?!

Pourquoi je réagis comme ça tout d'un coup, j'entends un bruit sourd dans mes oreilles qui m'empêche d'entendre ma propre voix. Je reprends ma respiration, je voie encore plus flou que tout à l'heure. Je m'éloigne du verre éparpiller dans la cuisine, et je vais en titubant jusqu'au salon. Il manquerait plus que je m'évanouisse dans les dégâts que j'ai causé, je tombe à genoux sur le planché en gémissant. Je suffoque c'est horrible, des tâches noires danses devant mes yeux. Je ne comprends pas ce qui est en train de se passer, je ne comprends pas les réactions de mon corps. Je m'effondre secoué de spasmes. Mes yeux sont presque fermé et je transpire de partout. Mes cheveux colle à mon front. Je me tourne sur le dos, mon regard est braqué au plafond.