Chapitre 26 : Mykonos

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Allongée sur le banc intégré au coin d'une énorme fenêtre qui donne sur la mer, je regarde la pluie tombée et le ciel qui s'obscurcit. Des vagues soulèvent l'eau. Cette image traduit ce qui est devenu ma vie. Pourtant, tout était rose il y a de cela quelques jours.

- J'en ai rien à foudre de vos nouvelles mesures. Bordel, vous êtes des incompétents. Ce salop vous file entre les doigts depuis déjà très longtemps. Faites votre boulot, merde.

La voix d'Ezra me tire de mes pensées obscures et je sursaute légèrement. Merde, je n'aimerai pas être à leur place.

- Monsieur Williams, vous avez toutes les raisons de vous énerver, mais cela n'avancera certainement pas les choses. Nous devons rester calmes, afin de bien analyser de nouveaux indices.

- J'en ai qu'à faire de vos indices. J'entends cette chanson depuis une éternité. Vous vous rendez compte de ce qu'il a fait. Ce malade a pénètre dans l'appartement de ma copine. Et au lieu de me remmener des résultats concrets, vous me parlez de vos satanés indices. Je veux sa tête. Je vous ai laissé beaucoup de temps. Si je n'ai pas des résultants d'ici là, je m'en chargerai à ma façon à moi. Maintenant, excusez-moi, j'ai des choses à faire. Edouard, veuillez accompagner ces messieurs svp.

Ensuite, j'attends une porte claque, ce qui signifie qu'Ezra est entré dans son bureau. Je lâche un soupir et retourne à nouveau mon attention dehors, où règne un K.O. pas possible.

Depuis les événements passés, je n'ai plus mis les pieds dans mon appartement. Ça me répugne. Ces genres de choses qu'on voit que dans des films et on se dit que l'actrice exagère un peu, est pourtant réel. J'ai une trouille bleue de ma maison. L'idée que quelqu'un soit entré chez moi, me répugne d'un haut point. Je lâche à nouveau un soupir. Moi qui se plaignais d'avoir une vie trop calme, l'ironie du sort me fait presque rire.

- Hey! Dit une voix toute douce, derrière moi.

Je me retourne et croise un regard turquoise qui me fixe avec précaution et méfiance. 

 - T'es déjà réveillé ! Dit-il.

- Wai, je ne voulais pas te déranger.

Ezra lâche un soupir et son regard se perd dehors. Il fronce les sourcils, en voyant le temps merdique. Il a l'air las. Ses yeux sont fatigués, même s'il reste toujours aussi canon avec son jeans noir et son t-shirt blanc, pieds nus. Il enfonce ses mains dans ses poches et son regard se pose à nouveau sur moi.

Je lui souris légèrement et tends les mains, pour le faire signe de me rejoindre. Sans hésiter, il tombe sur moi et enfuit sa tête entre mes seins. Mes mains trouvent ses boucles derrières sa nuque et je me mets à le caresser. Il grogne de plaisir quand je tire paresseusement sur ses cheveux.

On reste, dans un silence apaisant. C'est lui qui rend le silence.

- Comment te sens-tu ?

- Je ne sais pas. Je pense que je suis un peu sous le choc. J'ai l'impression de rêver.

Ezra lâche encore un énième soupir de frustration.

- Je suis désolé Ana. Dit-il tout bas, comme s'il se parlait seul.

Je me suis tellement concentrée sur moi, que je l'ai oublié. Ces simples mots en disent tellement. J'imagine comment il doit se sentir. Et je sais qu'il risque de prendre des mesures drastiques comme la dernière fois, si ça continue. Et on le sait tout les deux où est-ce que cela nous amènera.

Je pose un bisou au sommet de sa tête et renferme mon étreinte, tout en lui demanda:

- Et toi ? Comment tu vas ?

Ne me quittes pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant