Je traîne mes pieds jusque dans mon bureau. Une fois assise, je descends la moitié de mon café d'un seul coup. Bon Dieu, que je me sens mal. J'ai des courbatures, j'ai mal aux pieds, je suis fatiguée comme pas possible et ma tête n'en parlons même pas. Je ne suis définitive pas une fêtarde. J'ai vraiment envie de retourner dans mon lit, le luxe qu'Ezra s'est ouvert. Bien sûr, il le peut. Il est son propre patron. Moi par contre, j'ai un patron qui de plus aujourd'hui, semble avoir posé son cul sur une plaque chauffante. Joseph est d'humeur massacrante.
En parlant du loup, me dis-je en le voyant crier sur son nouvel assistant. Je le regarde, fasciné par le muscle sur son cou qui s'étire à chaque fois qu'il parle et surtout la veine en plein milieu de son front. C'est vraiment comique.- Salut Ana !
Je tourne la tête, et croise les yeux bleus de Nat. Merde, elle a vraiment l'air d'aller très mal. Je ne l'ai jamais vu aussi négligé. Cette jeune femme qui est toujours perchée sur ses très hauts talons, est en ballerine à présent. Ses beaux cheveux blonds, qui d'habitude tombe en cascade sur ses reins, sont retenus au sommet du crâne par un chignon à la va-vite. Et son accoutrement, reste à désirer.
- Ana, il faut qu'on parle. Je n'ai pas arrêté de te contacter depuis.
- Je n'ai rien à te dire Nat. C'est ta vie, tu fais ce que tu veux.
- Ana... Commence-t-elle la phrase.
- Non Nat. Je n'ai vraiment pas envie de te parler. Écoute, je suis très occupée. Laisse-moi tranquille s'il te plaît.
Nat reste planté là un moment. Je baisse mes yeux et commence à ouvrir le dossier devant moi.
- Tu sais qu'on doit finir par en parler hein. Dit-elle avant de partir.
Ça fait un bon bout de temps depuis que je bosse, et je commence à avoir faim. Les seules fois que j'ai quitté des yeux mon dossier, c'était pour répondre à un message d'Ezra qui se vante de sa grâce mat réparatrice et m'apprend qu'il part travailler. J'ai aussi commandé mon sandwich à la dinde.
Vers 13 heures, mon ventre commence à gargouiller. À 13h30, j'y vais à la cuisine pour déguster mon sandwich. J'en salive déjà.
Une fois arrivé, je trouve Nat assise sur une des chaises avec deux sandwiches devant elle.- Je savais que tu finirais par venir chercher ta bouffe. Dit-elle en essayant de me sourire.
Sans lui accorder la moindre importance, je me dirige vers le frigo pour prendre une canette. Ensuite, je tends ma main devant elle pour prendre le sandwich avec mon nom dessus, mais Nat le saisie avant moi.
- À quoi tu joues, bordel.
- Je veux juste que tu m'écoutes, Ana. Je veux devenir folle si personne ne m'écoute.
- Euh bah cette personne ça ne sera pas moi.
- Tu n'as pas le droit de me juger avant de connaitre toute l'histoire.
- Mais, quelle histoire ? Celle où tu te tapes un homme marié ? Écoute, votre stupide liaison regarde que vous. Mais ce que je trouve incroyable, et que vous osez baiser en sachant que Nancy était là. Et qu'elle pourrait vous surprendre en tout moment. C'est quoi votre putain de problème ? Ça vous existe ce genre de risque ? Criait-je à la fin.
- Oh, je sais, je sais... Répète Nat en larme. Ana, je me déteste assez pour ça. Je me sens répugnante. J'en ai aucune putain d'idée de comment j'en suis arrivé là. C'est horrible Anaïs. Je suis quelqu'un d'horrible.
Un silence nous tombe dessus. Bras croisés, je regarde Nat de loin. Elle a l'air pitoyable et ça me brise le cœur. J'ai vraiment envie de la prendre dans mes bras. Elle est recroquevillée sur elle-même, avec les joues immaculées de larme, et les yeux rouges.
VOUS LISEZ
Ne me quittes pas
RandomAnais une jeune demoiselle de 22 ans, vient juste de vivre la pire relation amoureuse qu'il soit. Après être séparée de Julien son seul amour depuis 6 ans. Elle accepte d'aller travailler à Montecarlo pour 2 ans, afin d'oublier la trahison de sa mei...