Ne me quittes pas

Chap 1: une nuit pas comme les autres

J'arrive chez moi, dépose mes clés et mon sac. Je regrette déjà ce que je viens de faire. Putain, pourquoi ai-je accepté ? J'aurais pu passer cette soirée comme d'habitude depuis déjà 31 jours. Mais au lieu de ça, j'ai accepté de sortir en boîte de nuit avec mes collègues. Je revois encore Dan, devant la porte de la cuisine, alors que je me faisais un café.

- Miss Anaïs, un mois déjà. Félicitations, me dit-il.

- Salut, Dan, je ne t'avais pas vu. Eh oui, un mois déjà.

- Ça se fête, ça. Viens avec nous, s'il te plaît. On va en boîte ce soir, juste entre collègues. À chaque fois, tu déclines mes invitations. Tu sais que tu m'offenses beaucoup avec tes refus ?

- Non, Dan, ce n'est vraiment pas contre toi, dis-je avec un sourire rassurant.

Dan est un très bel homme. Tout à fait mon style de mec. Il est grand, charmant, toujours classe, et il sait très bien parler aux gens. Bref, c'est vraiment un type sympathique. Mais pour l'instant, je ne peux simplement pas lui offrir ce qu'il demande. Ça fait à peine trois mois que je viens de sortir de l'enfer, et je ne veux pas y retourner de sitôt. Mon cœur, mon âme et toute mon existence saignent encore à cause du roi des connards, Julien. Non, c'est moi la conne. Comment ai-je pu ne rien voir venir ?

Je m'apprêtais à décliner une fois de plus la proposition de Dan, quand Nathalie fait son apparition dans la cuisine.

- Coucou Ana ! Alors, elle a dit oui ? demande-t-elle à Dan.

- Non, pas encore. Mais elle s'apprêtait à dire non.

Un petit sourire me traverse le visage. Comment sait-il ça, lui ?

- Ne t'inquiète pas, Ana, je ne lis pas dans tes pensées, c'est juste que je connais déjà ce regard-là quand tu t'apprêtes à dire non.

- Allez, Ana, viens avec nous. On va bien s'amuser, tu verras, rajoute Nat.

Elle me fait une moue adorable avec ses yeux de chat botté, et je finis par craquer.

- Ok, ok, d'accord.

Nat est une fille adorable, belle, souriante et très marrante. Elle ferait une très bonne amie. Mais je ne veux plus rien entendre à propos de l'amitié. Celle que je qualifiais autrefois de sœur que je n'avais jamais eue m'a trahie de la pire façon possible. Ils se sont bien foutus de moi, ces deux-là. Je me revois encore aller pleurer chez ma meilleure amie Isabelle, que je connaissais depuis mes 7 ans.

"- Je pense que Julien me trompe. Il n'est plus comme avant, il a vraiment changé, Ise.

- Allez, Ana, je pense que tu te fais des idées. Si tu veux, je peux lui parler, mais de façon discrète.

- Ce serait vraiment gentil de ta part. Vous vous entendez si bien, tous les deux.

- C'est vrai qu'entre nous, le courant passe très bien, me dit-elle avec un sourire."

Salope !!

Tout à coup, les larmes commencent à couler sur mes joues, comme à chaque fois que je pense à ces deux démons. Ils se sont moqués de moi pendant trois ans. D'un coup, je me sens très seule. Je n'ai jamais voyagé de toute ma vie, mais me voilà à l'autre bout du monde, juste pour échapper à la réalité. Ma famille me manque énormément. Ma mère, avec ses phrases fétiches qui ne veulent toujours rien dire, me manque aussi. Je me souviens de ce qu'elle m'avait dit le jour où le ciel m'est tombé dessus.

- Ne t'inquiète pas, ma chérie, ces deux-là sont comme des œufs durs, il n'y a plus d'espoir pour eux. Ils ne pourront plus jamais devenir des petits poussins.

Je me mets à rire, comme la première fois que j'ai entendu cette phrase complètement abracadabrante. Franchement, je ne comprends toujours pas le rapport. Mais sa phrase sans queue ni tête m'avait remonté le moral.

Mon téléphone sonne, et cela me ramène tout de suite à la réalité. Je me rends alors compte que je suis debout devant la fenêtre de mon appartement, encore habillée en tenue de travail. Je regarde mon téléphone qui affiche le nom de Nathalie.

SMS : "On vient te chercher à 22h00, sois prête. Tenue méga-sexy obligatoire xoxo."

Je prends un bain, mange et regarde ma série enregistrée. Vers 21h, je commence à me préparer. Ce soir, je vais tout oublier et m'amuser comme une folle. Pour cela, j'opte pour une robe vraiment osée, que l'ancienne Anaïs n'aurait jamais mise. Elle couvre à peine mes cuisses et mon dos, avec un décolleté plongeant devant. Mes très hauts talons et une petite pochette. On sonne à la porte. Que la fête commence.

À suivre...

Merci d'avoir lu.

Vos commentaires sont les bienvenus : positifs ou négatifs, mais constructifs. À la prochaine Xoxo.