Le Miroir d'un autre monde T.2

Une Famille

Je m'écroulais après avoir soustrait le sortilège que j'avais jeté sur ma porte. Allongée sur le carrelage froid, j'apercevais mes trois sauveurs entrer rapidement.

Éric attrapait mon buste pour me relever.

Je mettais plus d'une heure à trouver les mots pour expliquer mes angoisses tellement j'étais perdue.

Après mes éclaircissements sur la situation, mes bienfaiteurs jugèrent préférable que j'aille chez eux. C'était apparemment le seul endroit où Ednée ne puissent aller sans risquer de déclencher une guerre entre les clans.

Je quittais faiblement mon petit appartement sombre et rempli de trouble, pour suivre Éric, Maria et Mina. Il était temps que je me confronte à la réalité et que je réalise que je n'étais plus seule.

Une heure de marche et nous arrivions enfin chez eux.

La maison était vraiment un havre de paix perdu au milieu du parc et des serres anciennes. Elle ressemblait à un petit château envahi par les plantes à l'intérieur et à l'extérieur. De longs lierres verts recouvraient la façade jusqu'à la tour la plus élevée.

Maria m'invita a entrée, me laissant découvrir un petit hall baigné de lumière avec un plafond en verre laissant apparaître des rosiers rouges grimpants dehors.

Je suivais mes hôtes le long du petit escalier en pierre pour arriver à un étage desservant 3 grandes chambres.

On m'indiqua celle de gauche. J'entrais timidement.

« Voici ta chambre Pennie, on n'y a pas touché depuis que tu es partie. » M'expliqua Maria souriante.

En entrant dans celle-ci, un sentiment de bien- être m'envahissait. Je ne l'avais jamais vu auparavant mais pourtant, j'avais l'impression de la connaitre. Elle ressemblait étrangement à ma chambre chez mes parents d'autrefois. De nombreuses photos et dessins étaient collés sur les murs. Un grand lit à baldaquin sans tissus était recouvert de quelques plantes qui grimpaient le long du bois.

Je touchais du bout des doigts la belle armoire en bois massif gravée.

Comme une enfant, je me laissais tomber sur le lit, respirant et profitant de cette sérénité quelque seconde. En regardant le plafond peint, je pouvais enfin dire que je me sentais en harmonie avec les lieux.

Éric rentra d'un seul coup pour se jeter lui aussi sur mon lit, me fessant rebondir sur le côté. Mina nous rejoignait également. J'étais maintenant entourée.

« Éric et moi avons décidé de revenir quelque temps ici, pour rester auprès de toi. S'exclama-t-elle heureuse.

- Cela fait un bail que je n'étais pas retourné dormir chez mes parents. Ça va être difficile mais je peux faire un effort pour toi, plaisanta-t-il.

- On est les chambres justes à côté. Il y a une salle de bain commune sur ta droite en sortant. D'ailleurs espérons que mon frère ne passe pas un temps infini là-dedans. C'est un garçon précieux, attention ...Dit-elle en tapant sur la tête d'Éric.

- Ah oui ? Je ne t'imaginais pas comme cela, gloussais-je.

- Ne commençait pas toutes les deux. » S'exclama-t-il en nous poussant du lit.

Nous étions comme des enfants à nous battre et à nous chamailler.

À cet instant, je me sentais étrangement chez moi. J'en arrivais presque à oublier tous les problèmes, toutes les peines et tous les sentiments qui étaient enfouis en moi.

« Bon on te laisse. Juste nous déjeunons dans 20 minutes. » Me rappela Mina.

J'acquiesçais et laissais mes amis sortir.