Par ton ombre

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J'étais un animal comme les autres. L'instinct vif face au mouvement étranger. L'oreille affûtée face au bruit alarmant. L'odorat développé pour sentir le parfum agressif de l'ennemi en charge. Les muscles crispés et prêts à se tendre et se détendre pour fuir face au danger imminent.

Pourtant cette fois-ci mon cerveau et mon corps n'avaient réagi face au risque.

Ma logique, s'était perdu dans un ramassis de pensées incompréhensibles et illogiques.

Ou n'étais-ce que mes sentiments qui empoisonnaient mon crâne ?

Mais une fois de plus je me jetais à corps perdu dans l'embuscade.

Etais-ce la compassion ou la peine qui allait me conduite dans la gueule du loup ?

Ou c'était ses yeux qui reflétaient celui qui me manquait au point d'oublier son cœur pour espérer errer sur cette terre comme une personne normale...

Je me réveillais après une nuit épuisante a questionné mon amie sur cette journée riche en émotion. Mina en savait beaucoup plus que je ne l'imaginais sur le groupe de Guillaume. Elle m'avait confié qu'ils faisaient partie d'une résistance contre le gouvernement en place. Apparemment, ce jeune homme qui était décédé hier soir, dans nos bras, faisait partie d'un plan qui avait été élaboré il y a ça un an.

Les événements d'hier soir selon Vincent avaient pratiquement anéanti le projet. Le patriarche avait essayé de raisonner Guillaume fou de rage qui était prêt à prendre des risques insensés pour le réaliser malgré tout.

Le reste de la journée n'avait été que discussions et exclamations d'énervements dans le groupe. Maria fidèle à elle-même, avait calmé les emportements, et avait suggéré de se retrouver demain pour mettre les choses à plat.

Je ne pouvais m'empêcher de me questionner sur ce plan si capital et si important. Pourquoi la date était si vitale au point de foncer tête baissée sans réfléchir malgré les risques.

Le soleil était levé depuis un moment, quand je descendis pour déjeuner. Maria n'était pas présente cette fois-ci. Il n'y avait que Mina, les yeux cernés et le regard vide.

« Hey ... Nuit difficile ? Lui demandais-je doucement.

- Oui plutôt ... Je n'ai pas pu retirer les images d'hier. Il était si jeune...

- Pareil pour moi... »Murmurai-je abattue.

Un silence rempli d'émotion s'instaurait quelques minutes.

J'avalais lentement mon thé encore fumant. Les fruits rouges infusés dégageaient un petit goût acidulé sur ma langue.

« Et ta mère et ton père ? M'interrogeai-je.

- Ils sont déjà partis discuter avec le groupe. Me répondait-elle.

- Mais il est quelle heure ? M'alarmai-je.

- Bientôt midi.

- Et merde ! Noël doit m'attendre ! Sautais-je d'un seul coup.

- Aie ! Il ne va pas être content... » Plaisanta mon amie.

- A toute ! Lui lâchais-je rapidement.

Je mâchouillais ce qui me restait de toast et me précipitais dans ma chambre pour enfiler le premier pantalon et haut venue. Je me mettais à courir à toute vitesse dans le parc pour espérer arriver à temps. Les arbres défilaient autour de moi. J'apercevais enfin le vieux assis sur sa buche. Il ne bougeait pas d'un pouce.

« Ma parole, il a surement dû se fossiliser à m'attendre. » Dis-je essoufflée.

Je me précipitais devant lui pour excuser mon retard.

Le Miroir d'un autre monde T.2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant